Meilleure progression de l’Année 2020-21 : Jaylen Brown candidate très fort mais attention, y’a du monde au balcon

Le 31 janv. 2021 à 09:54 par Giovanni Marriette

jaylen brown
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Shit, here we go again. Premier mois complet de compétition désormais dans le rétro et il est donc l’heure de commencer à hiérarchiser. Meilleurs joueurs, meilleurs coachs, meilleurs rookies, meilleurs sixièmes hommes, meilleurs défenseurs et donc… meilleures progressions, au sein d’une course à l’award que l’on aime suivre avec attention car les MIP du présent sont peut-être les MVP du futur (T-Mac en 2001, Arenas en 2003, Paul George en 2013, Jimmy Butler en 2015, Giannis en 2017…). Premier état des lieux après une vingtaine de matchs ? Allez, on y va gaiement, et on rappelle que ceci est l’avis d’un mec qui regarde des matchs, qui ne détient pas forcément la vérité… mais qui regarde des matrchs quand même. Cordialement.

Statistiques arrêtées au 29 janvier

#10 les petits big-ups habituels

Difficile d’établir un classement, ça bouge pas, alors on ne change pas une équipe qui gagne et on a donc décidé de poser quelques mentions honorables à la dixième place. En premier lieu ? Allons enfants de la patrie, Nicolas Batum est redevenu un basketteur et s’éclate à Los Angeles. Pas vraiment une progression à vrai dire car on connait son talent hein, mais plutôt une rémission et un beau fermage de bouche à tous ceux qui clamaient haut et fort que Nico était fini pour le haut niveau. Vraie menace extérieure, couteau-suisse parfait pour accompagner les leaders, bien souvent très clutch, on est pour l’instant sur un sans-faute et, très franchement, ça fait énormément de bien de revoir Batman à ce niveau. Les autres mentions de la street ? Shai Gilgeous-Alexander, qui manque le coche grâce à une progression statistique pas assez suffisante mais qui s’est officiellement affirmé comme le patron du Thunder et ça c’est une progression, alors que Malik Beasley explose statistiquement mais finalement pas tant que ça par rapport à sa fin de saison passée avec les Wolves une fois son trade validé.

#9 Shake Milton

Déjà très en vue la saison passée, le meneur remplaçant des Sixers confirme tout le bien que l’on pensait de lui cette saison et, ô belle surprise, il le fait désormais dans une équipe qui gagne et qui impressionne. Baby Shake a donné le ton d’entrée lors de l’opening et a explosé en décembre avec un énorme tryptique Nets-Heat-Grizzlies (24, 31 puis 28 points), rappelant à tous qu’en plus d’être l’un des meilleurs remplaçants de la Ligue il pouvait aussi jouer les leaders de temps à autre. Vrai scoreur, parfois à haut pourcentage, le back-up parfait et une progression qui continue semaine après semaine et qui se regarde comme on boit du petit lait. Voous voyez la vanne arriver à des kilomètres : on a donc affaire à un milk-shake.

Stats 2019-20 : 9,4 points, 2,6 passes et 0,5 steal en 20,1 minutes

Stats 2020-21 : 14,7 points, 3,2 passes et 1 steal en 25,4 minutes

#8 Michael Porter Jr.

Seulement huitième le MPJ ? Alors que ses stats ont doublé, que son rôle est désormais central ? Dans une équipe qui gagne ? Bah ouais morray, parce que Michael reste un sophomore qu’on le veuille ou non, et vous savez comme nous que sophomore et MIP ne font pas bon ménage. Si MPJ monte à 24 pions de moyenne on en reparlera probablement, mais pour l’instant l’ailier des Nuggets se heurte à l’une des règles d’or de ce classement, ce qui ne l’empêche pas de faire partie, statistiquement, des belles explosions de cette saison 2020-21. Parmi les choses les plus agréables au monde à regarder avec la Tour Eiffel la nuit ou du fromage fondant sur un appareil à raclette artisanal, le porteur junior se rapproche peu à peu de la perfection en attaque mais reste toutefois une affreuse blague en défense, ce qui lui laisse finalement encore une belle marge de progression. Possible qu’on en reparle très fort dans quelques années et dans un autre genre de classement mais d’ici-là au boulot, et des deux côtés du terrain ci-mer.

Stats 2019-20 : 9,3 points à 50,9% au tir dont 42,2% du parking et 83,3% aux lancers, 4,7 rebonds, 0,8 passe, 0,5 steal et 0,5 contre en 16,4 minutes

Stats 2020-21 : 18,3 points à 55,6% au tir dont 47,1% du parking et 85,7% aux lancers, 7,1 rebonds, 1,3 passe, 1,5 steal et 0,9 contre en 28 minutes

#7 Julius Randle

Là encore un classement pas forcément raccord à une progression statistique intéressante mais pas fulgurante non plus. Sauf que lorsque l’on s’y penche plus sérieusement, le Julius Randle nouveau est assez… incroyable. Moyenne de passe doublée pour celui qui est aujourd’hui l’épicentre du mini-séisme new-yorkais, refaçonné façon LeBron par un Tom Thibodeau qui lui donne carte blanche en attaque. Véritable point forward des Knicks, Julius enchaine carton sur carton et ne déjoue plus. Il tient toujours autant le ballon et ça peut parfois sembler trop ? Disons qu’il fait tellement peu de conneries qu’on ne lui en veut même plus. Hustle, leadership, intelligence dans le jeu – parfois – et constance, Julius Randle a passé un cap depuis la reprise et candidate même pour une première sélection au All-Star Game. Incroyable mais vrai.

Stats 2019-20 : 19,5 points à 46% au tir dont 27,7% du parking et 73,3% aux lancers, 9,7 rebonds et 3,1 passes en 32,5 minutes

Stats 2020-21 : 22,5 points à 46,8% dont 35,6% du parking et 81,4% aux lancers, 11,3 rebonds et 6 passes en 36,7 minutes

#6 Malcolm Brogdon

Embrouille à la rédac. On a mis Malcolm Brogdon sur le podium, puis septième, puis quatrième, avant de décider un peu on ne sait pas pourquoi de le laisser à la sixième place de notre classement. Le plus important finalement ? C’est que le cerveau des Pacers ne sera probablement pas MIP alors quatrième, cinquième ou sixième peu importe, nous tout ce qu’on dit c’est que le ROY 2017 a passé un sacré cap cette saison. Une péninsule même, poke les amateurs de littérature, tant on aime ce qu’on voit cette année à Indianapolis. Capitaine de route parfait, les moyennes qui explosent et surtout un rôle de patron incontestable, tout va bien dans le meilleur des mondes pour un homme qui, lui aussi, pourrait (devrait) connaitre sa première étoile cette saison. Le QI Basket est incroyable, l’adresse est de retour après une saison 2019-20 compliquée, bref le Malcolm 2021 est l’un des meilleurs meneurs de la Ligue, tout simplement.

Stats 2019-20 : 16,5 points à 43,8% au tir dont 32,6% du parking et 89,2% aux lancers

Stats 2020-21 : 22,8 points à 45,9% au tir dont 41,3% du parking et 90,5% aux lancers

#5 Collin Sexton

L’une des darlings de ce début de saison. Cartons sur cartons pour Collin, légèrement en dessous de ses moyennes depuis son festival historique face aux Nets mais globalement incroyable cette année. De la glace coule dans les veines de ce gamin qui n’a peur de rien, et si les Cavs sont aussi solides depuis la reprise le combo guard en est l’une des raisons principales. Guettez donc les pourcentages et ajoutez cela à un fighting spirit à nous faire dresser le chapiteau et vous obtenez tout simplement l’un des meilleurs joueurs de toute la Ligue cette saison qui, tiens tiens, candidate lui aussi à une sélection pour le All-Star Game. Si jeune et déjà si fou, peut-être encore pas assez haut dans ce classement d’ailleurs mais v’là les cinglés au dessus de lui. Rendez-vous dans un mois pour réviser notre jugement encore un peu plus à la hausse ?

Stats 2019-20 : 20,8 points à 47,2% au tir dont 38% du parking, 3 passes et 1 steal en 33 minutes

Stats 2020-21 : 25,2 points à 51,7% au tir dont 47,2% du parking, 4,2 passes et 1,2 steal en 34,4 minutes

#4 Chris Boucher

Celui-là on l’avait vu venir, et bizarrement… on n’a pas été déçu. Chris Boucher sort toujours du banc mais Chris Boucher est aujourd’hui l’un des meilleurs remplaçants de toute la Ligue, genre sur le podium. Moyenne de points plus que doublée, les pourcentages au tir on n’en parle même pas, la moyenne de contres faut-il vraiment la mentionner, et on parle donc d’un mec qui concoure à la fois pour les trophées de meilleur sixième homme, meilleur défenseur et meilleure progression, sans compter son duel avec Luguentz Dort dans la course au meilleur Montréalais, sans compter sa première place assurée au classement des joueurs ayant un nom de métier de bouche, loin devant Derek Fisher et Quinn Cook. Sur 220 volts à chacune de ses entrées en jeu, efficace des deux côtés du terrain et vraie pièce centrale des Raptors nouveaux, Chris Boucher n’est pas loin de devenir le meilleur joueur de l’histoire de Tampa Bay, et ça commence à faire un sacré CV obtenu en quelques mois seulement, après avoir raflé déjà touts les awards possibles en G League il y a quelques années.

Stats 2019-20 : 6,6 points à 47,2% au tir et 32,2% du parking, 4,5 rebonds, 0,4 passe, 0,4 steal et 0,4 contre en 13,2 minutes

Stats 2020-21 : 14,1 points à 53,6% au tir et 44,9% du parking, 6,4 rebonds, 1,1 passe, 0,6 steal et 2,2 contres en 23,2 minutes

#3 Christian Wood

Dans la catégorie des mecs que l’on attendait (il en restera encore un) et des mecs qui pourraient devenir All-Star pour la première fois (il en reste encore deux), voici venir Christian Wood, amour de printemps dans le Michigan devenu un quasi franchise player dans le le Texas. Chaque soir de match rime avec soir de grosse perf pour Cricri d’amour, le 25/10 est un rendez-vous quotidien et si le projet Rockets est assez étrange pour l’instant, son projet à lui tient la route : devenir l’un des meilleurs intérieur de la Ligue. Espèce d’Anthony Davis sans flow mais tout aussi efficace, Wood forme avec Oladipo et Wall le trio WOW, surnom validé par la street des onomatopées, et “wow” ressemble à peu près au cri que l’on pousse à chaque fois que Wood hérite de la gonfle. A ce prix-là c’est cadeau pour les Rockets, et on n’a peut-être encore rien vu.

Stats 2019-20 : 13,1 points, 6,3 rebonds, 1 passe, 0,5 steal et 0,9 contre en 21,4 minutes

Stats 2020-21 : 23,5 points, 10,8 rebonds, 1,4 passe, 0,8 steal et 1,8 contre en 33,6 minutes

#2 Jerami Grant

Et voici donc le grand gagnant de notre fameuse catégorie des mecs que l’on attendait. Signé par les Pistons pour 80 fu*ki*g millions de dollars sur quatre ans, l’homme qui n’était qu’un Kenneth Faried qui veut shooter est en train de se transformer en Kevin Durant aérien et rend intéressant par sa seule présence ou presque ce début de saison de Detroit. 12 points par match en 2020, 24 en 2021, avec un rôle et un temps de jeu évidemment bien différents, mais encore fallait-il passer le cap, et Jerami ne s’est donc pas fait prier. Véritable machine à scorer, dans les victoires comme dans les blow-outs encaissés, le freak s’éclate dans sa nouvelle cape de franchise player et vous savez quoi ? Cette cape lui va super bien. A vor ce que ça peut donner quand les Pistons se mettront à gagner, en 2032 donc, mais pour l’heure le pari de ma franchise du Michigan a tout l’air d’être réussi.

Stats 2019-20 : 12 points à 38,9% du parking et 75% aux lancers, 3,5 rebonds, 1,2 passe, 0,7 steal et 0,8 contre en 26,6 minutes

Stats 2020-21 : 24,4 points à 39,8% du parking et 87,2% aux lancers, 6,3 rebonds, 2,8 passe, 0,9 steal et 1,2 contre en 36,1 minutes

# 1 Jaylen Brown

Le meilleur de la bande, le chef du village, la poutre qui tient l’édifice. Jaylen Brown aurait déjà pu prétendre au trophée de MIP la saison passée en passant de 13 à 20 points de moyenne, mais le fifou avait un Tatum, un Adebayo et un Ingram dans les pattes alors il a juste remis ça… à la saison suivante. 27 points de moyenne pour Jaylen cette saison, à ce rythme-là on sera donc sur du 34 en 2022 et donc sur un trophée de MVP, et le plus fous dans cette histoire reste que, non content de faire le taf des deux côtés du terrain, JB le fait avec ou sans la présence de Tatum à ses côtés et, surtout, en jouant… moins que la saison passée. On invente un trophée de l’efficacité ou c’est pas la peine ? L’arrière des C’s est en tout cas le favori logique au trophée de MIP 2020-21 et le premier leader de notre classement, et ne manque plus que des résultats constants de son équipe pour en faire, tout simplement, l’un des dix/douze meilleurs joueurs de la Ligue, phrase insensée tout de quand on y pense. Pour cela encore faudrait-il que Jaylen puisse compter sur des intérieurs dans son équipe, encore faudrait-il qu’il puisse compter sur un meneur de jeu qui cesse son opération croquage quasiment un soir sur deux.

Stats 2019-20 : 20,3 points à 48,1% au tir dont 38,2% du parking et 78,4% aux lancers, 2,1 passes, 1,1 steal et 0,4 contre en 33,9 minutes

Stats 2020-21 : 27,1 points à 52,2% au tir dont 44,1% du parking et 77,4% aux lancers, 3,5 passes, 1,5 steal et 0,6 contre en 32,8 minutes

Un trio Jaylen Brown / Jerami Grant / Christian Wood qui se dégage, et globalement une bonne demi-douzaine de joueurs passés en un éclair du statut de joueur frisson à celui de All-Star potentiel ou quasi officiel. Enorme cuvée de MIP au pluriel, 2021 sent le renouveau et c’est une très bonne nouvelle.