James Harden en triple-double pour ses débuts avec les Nets ? Nate Thurmond, lui, avait carrément claqué… un quadruple-double

Le 17 janv. 2021 à 11:01 par Alexandre Taupin

Nate Thurmond NBA 17 janvier 2021
Source image : NBA / Youtube

James Harden a mis les petits plats dans les grands en sortant un triple-double dès sa première chez les Nets. Une performance bien fat (on parle de ses chiffres) mais qui est loin d’être un coup d’essai. Le 18 octobre 1974, un certain Nate Thurmond réalisait un quadruple-double pour ses débuts chez les Bulls. Petit coup d’oeil dans le rétro.

La coupe afro est plus que jamais à la mode, le short est plus court et personne ne sait qui est Michael Jordan. Voilà le cadre qui entoure Chicago en ce début de saison 1974-75. La franchise n’est même pas en NBA depuis dix ans que déjà, elle se prend à rêver des sommets. Pour cela, elle se créé une équipe avec une culture défensive autour de talents comme Bob Love, Chet Walker, Jerry Sloan, Norm Van Lier mais aussi… Nate Thurmond. “Nate the Great”, 33 ans, vient de se faire échanger par sa franchise de toujours, les Warriors, et il attaque le dernier tournant de sa longue et belle carrière. Le rôle qui l’attend chez les Bulls n’est pas le même qu’à son prime et ce sont surtout son expérience et ses qualités défensives qui ont poussé le board à l’acquérir. Pourtant, pour ce premier match de la saison contre les Hawks d’Atlanta, c’est bien la casquette de franchise player que va revêtir l’ancien compère de Wilt Chamberlain. Les chiffres donnent le tournis : 22 points, 14 rebonds, 13 passes décisives et 12 contres. C’est tout simplement le premier quadruple-double de l’histoire de la NBA, ce qui fait de Nate Thurmond le fondateur de ce club très fermé. Seuls trois joueurs le rejoindront à savoir Alvin Robertson, David Robinson et Hakeem Olajuwon. La saison en elle-même est bien moins dominante même s’il trouve encore le moyen d’impacter durablement son équipe (8 points, 11 rebonds, 4 passes et 2,4 contres par match). Il baissera le pied dès la saison suivante avant son transfert à Cleveland où il finira tranquillement sa carrière.

Si ce match ne peut résumer à lui seul la carrière d’un des intérieurs les plus talentueux de sa génération, elle donne le ton sur qui était Nate Thurmond. Arrivé à une époque où les big men étaient rois, il n’a malheureusement pas pu bénéficier de la même exposition à cause de la présence des légendes Bill Russell, Wilt Chamberlain ou encore Kareem Abdul-Jabbar. Difficile d’occuper la première page des journaux quand le premier gagne tout, que le second a tous les records personnels et que le troisième doit devenir l’image de la ligue sur les quinze prochaines années. Pourtant, ceux qui parlent le mieux de Nate Thurmond, ce sont ces grands joueurs que nous venons de citer. Kareem parlera de lui comme “le pivot contre lequel il est le plus dur de jouer”. Wilt Chamberlain, dans une interview en 1989 avait même des termes encore plus élogieux pour lui.

“Nate Thurmond, c’était un défenseur incroyable, il me marquait aussi bien que Bill Russell. Il était fort avec des bras incroyables qui étaient plus longs que les miens.”

Dur sur l’homme, défenseur coriace, freak physique, aspirateur à rebonds, il ne se contentait pas d’assister aux records de ses rivaux, il y participait également. Avec quinze rebonds par match en carrière (!), il fait partie d’un autre club très sélect qui ne comprend que Bill Russell, Wilt Chamberlain, Jerry Lucas et Bob Pettit. Excusez du peu. Il rejoint d’ailleurs les trois premiers dans celui des joueurs à plus de 40 rebonds sur un match. C’était le 9 novembre 1965 contre les Pistons et le joueur en avait gobé 42. La Ligue sait reconnaître ses légendes et n’avait pas hésité longtemps au moment de le choisir parmi les meilleurs joueurs du cinquantenaire de la NBA. Elle lui rendra un dernier hommage lorsqu’il s’éteindra en 2016 à l’âge de 74 ans.

James Harden a sorti une performance XXL comme son short cette nuit mais Nate Thurmond avait lui retourné la Ligue et les livres d’histoire lorsqu’il a joué son premier match chez les Bulls. Premier quadruple-double All-Time et une place éternelle dans la légende de la balle orange.