Joe Ingles stoppé à 384 matchs consécutifs avec le Jazz : une dégaine de paysan mais une durabilité exemplaire au plus haut niveau

Le 09 janv. 2021 à 12:30 par Arthur Verdelet

Joe Ingles 9 janvier 2021
Source image : Youtube

Joe Ingles a dû se faire à l’idée d’être écarté des parquets pour la première fois depuis plus de cinq ans la nuit dernière. Cette absence si rare met fin à une série assez peu connue mais tout de même très représentative de ce joueur très atypique.

Le Jazz a dû faire face à une absence bien inhabituelle la nuit dernière face aux Bucks. Dans le gros succès (131 à 118) à Milwaukee, la franchise de l’Utah fut privée de Joe Ingles pour la première fois depuis bien longtemps. L’ailier polyvalent du Jazz a vu sa série de 384 matchs disputés (418 avec les Playoffs) à la suite se terminer du fait d’une absence liée à une gêne au tendon d’Achille. Le dernier match manqué par l’Australien en NBA ? Une opposition contre les Pelicans le 16 décembre 2015, il faut donc remonter plus de cinq ans en arrière. À la suite de cette défection de la part du vétéran de 33 ans, la nouvelle plus longue série dans le domaine appartient désormais à Cory Joseph. Le meneur des Kings en est lui à 275 rencontres de suite au terme de cette nuit. Pour autant, tout comme Ingles, il reste encore bien loin du record all-time en NBA, détenu par A.C. Green. L’ancien joueur des Lakers désormais âgé de 57 ans aura disputé 1 192 des 1 278 matchs de sa carrière d’une traite. Respect !

“Je ne sais pas ce qu’il y a d’exceptionnel, honnêtement. J’ai joué parce que je le voulais et que j’étais en bonne santé. […] Si je suis en bonne santé, je joue. Si les professionnels me disent de ne pas le faire, je suis out. J’ai eu de la chance que ça dure.”

– Joe Ingles, via ESPN

Si la série d’Ingles peut paraître assez insignifiante, notamment pour le principal intéressé, évoquant avant tout le facteur chance pour y arriver, enchaîner de la sorte et avec cette régularité prouvent tout de même une belle durabilité. Avec sa dégaine de vétéran bedonnant prêt à sortir un match à 25 points à 7/11 du parking en finale de Coupe du Poitou-Charentes sous les yeux ébahis du public poitevin, l’ailier du Jazz a en réalité une importance majeure dans le succès du Jazz. Joueur de devoir, doué balle en main, défenseur solide et rusé comme un renard, il est un peu l’homme à tout faire des Mormons depuis 2014. Le col bleu prêt à en prendre une s’il le faut, jamais avare de batailles. Il est également un shooteur référencé, tournant à 40,6% à 3-points depuis son arrivée en NBA. Ses moyennes en carrière (8,3 points, 3,2 rebonds, 3,6 passes, 1,0 interception à 44,7% au tir en 25 minutes de jeu) ne montrent que très peu son impact et la confiance que lui voue son coach Quin Snyder. Aligné en sortie de banc depuis l’entame de l’exercice 2020-21, le kangourou rend toujours de fiers services à son équipe de toujours en NBA, tournant à 10 points, 4 rebonds et 3,4 passes lors de ses huit rencontres disputées. En marge du match face aux Bucks, Snyder a d’ailleurs livré un hommage appuyé à son joueur.

 “Je sais qu’il jouerait s’il le pouvait. Il y a eu beaucoup de fois où il a joué malgré la douleur et probablement une blessure qu’il n’a mentionnée à personne. Il est évident qu’un joueur comme Joe vous manque à court terme, mais il reviendra vite.

Il doit juste se rétablir et nous essayons de faire ce que nous pouvons pour compenser le fait de ne pas l’avoir. Mais plus que tout, cela vous fait réfléchir une seconde à ce que signifie une série de matchs consécutifs comme celle-ci et à ce que cela signifie par rapport à Joe, sa ténacité, son engagement, le type de coéquipier qu’il est. Vous faites une pause, réfléchissez une seconde et vous comprenez pourquoi vous le respectez comme vous le faites.”

Joe Ingles fait partie de ces joueurs assez peu mis en lumière mais tout de même très importants pour leur équipe. Poste 3/4 très atypique, avec un profil placé aux antipodes de ce que la NBA actuelle valorise, le bon Slow Mo Joe s’est fait sa place en NBA depuis son arrivée en 2014. Le respect que ses coéquipiers et son coach lui vouent prouve son importance au Jazz.

Source texte : ESPN


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