La Free Agency 2020 des Sixers en 3 questions brûlantes : Daryl Morey va-t-il sauver le Process d’un énorme crash ?

Le 12 nov. 2020 à 13:07 par Alexandre Taupin

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Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. Et la prochaine va commencer dès le 22 décembre, ce qui promet une Free Agency 2020 bien particulière en ces temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et des camps d’entraînement qui débutent le 1er décembre, les GM se préparent à transpirer très fort. Cela tombe bien, les Sixers comptent justement deux GM à leur tête. A voir si on dira la même chose à la fin de l’hiver. 

Qui va sauter en premier ?

On manquait de sujet amusant à se mettre sous la dent et nos amis de Philadelphie ont pensé à nous pendant ce second confinement avec leur organisation… particulière. En temps normal, lorsqu’un nouveau boss est nommé à la tête d’une franchise, celui-ci aime s’entourer de personnes de confiance et c’est tout à fait normal. Prenez l’exemple des Bulls, ils ont nommé Artūras Karnišovas à la tête des opérations basket et celui-ci a ensuite choisi lui-même son GM et son coach. Il y a un rapport de confiance qui existe entre les trois entités, lequel doit garantir des bases saines pour construire, et le projet porte inévitablement la marque de la direction puisque c’est Karnišovas lui-même qui est à la base de tout. Prenons nos amis les Sixers à présent : le GM a nommé le coach selon ses propres critères et le nouveau dirigeant, à savoir Daryl Morey, est arrivé ensuite. Il y a donc un président qui n’a choisi ni son bras droit, le General Manager, ni le coach qui porte son projet. Et encore, on aurait pu penser qu’Elton Brand allait dégager dès la signature de Morey mais non, au contraire il a été prolongé sur plusieurs années. Que se passera-t-il si les résultats dérapent rapidement ? Notre copain des analytics va porter le chapeau alors qu’il n’a choisi ni les hommes ni l’effectif ? Ce serait mal connaître le bonhomme. En tant que président des opérations basket, il dispose du bouton rouge pour faire sauter quiconque n’entre pas dans ses plans et ça peut concerner beaucoup de monde. Avec un contrat de cinq ans et une réputation flatteuse (trop?) dans la ligue, Doc Rivers est plutôt protégé pendant quelques temps mais ce n’est pas le cas de l’effectif (Horford, Harris, Simmons voire Embiid) et surtout pas le cas du GM Elton Brand qui risque de faire doublon avec l’omniprésent Morey.

Quels sont les besoins prioritaires ?

Avec une masse salariale de près de 148 millions de dollars, on peut raisonnablement dire que les Sixers n’ont… aucune flexibilité pour cette Free Agency. A moins de faire des échanges, il faudra donc se contenter de la mid-level exception (estimée à 5,7 millions les concernant) ou du salaire minimum pour se renforcer. Quel profil pour améliorer l’équipe ? C’est une assez bonne question et il y a un gros point d’incertitude dessus. Il faut se demander si Ben Simmons va rester à la mène ou s’il reviendra en poste 4, ce qui pourrait chambouler un peu les besoins prioritaires. En imaginant l’Australien jouer 1, il faudrait espérer voir Tobias Harris en 4 et du coup recruter un poste 3 avec un minimum de shoot extérieur pour offrir du spacing à Benny. Si, à l’inverse, il revenait à son poste naturel, c’est un meneur shooteur qui devrait débarquer en priorité. Goran Dragic, Joe Harris, D.J Augustin, Davis Bertans, Jerami Grant, beaucoup pourraient rendre de fiers services à cette équipe mais à l’heure de parler gros sous à la table des négociations, Philadelphie pourrait se sentir en rade. Un constat qui est d’autant plus vrai que le banc, l’un des moins efficaces de la ligue a lui aussi besoin d’être renforcé. Alec Burks, free agent, devra notamment être conservé ou remplacé car il a bien fait le taf sur le peu de temps qu’il a eu (12 points en 20 min, 41% de loin). L’une des nombreuses missions qui attend le duo Morey-Brand.

Comment refourguer les contrats boulets ?

A eux cinq, Joel Embiid, Ben Simmons, Tobias Harris, Al Horford et dans une moindre mesure Josh Richardson pèsent 133 millions de dollars… par an. Des joueurs qui coûtent chers donc mais qui sont aussi sous contrat sur plusieurs années à l’exception de l’ancien du Heat qui aura une player option dans un an. A moins que Doc Rivers ne trouve une formule miracle pour faire jouer tout ce beau monde, il va falloir soit passer à la caisse soit essayer de trouver des équipes à qui les refourguer, en particulier Harris et Horford. La question c’est : comment convaincre les GM d’accepter des mecs à plus de 30 millions qui ne sont pas des premières options et qui peuvent commencer à prendre de l’âge ? Pour faire avaler cette couleuvre à un board, il faudra l’enrober dans du pick ou mettre un bon jeune en lot en prime. Matisse Thybulle et Furkan Korkmaz sont les plus à même d’intéresser du monde mais il paraît improbable de les imaginer plier bagage, surtout le premier. La chance des Sixers c’est qu’ils ont tous leurs tours de draft sur les prochaines années et Daryl Morey se fera une joie de les utiliser dans des échanges. Pour rappel, le dernier joueur drafté au premier tour par le président de Philly était Sam Dekker… en 2015. Autant dire qu’il vaut mieux les voir ailleurs que dans la cité de l’amour fraternel.

Beaucoup de questions et peu d’argent à dépenser pour Elton Bra… enfin Daryl Morey. Le monstre à 4 têtes construit il y a un an sera difficile à casser sans faire quelques concessions et on est bien curieux de savoir comment le nouveau gourou des Sixers va s’y prendre.