Focus : Dan Issel, l’homme qui prouve qu’on peut être né à Batavia et faire une carrière de Hall of Famer

Le 25 oct. 2020 à 13:50 par Alexandre Taupin

Dan Issel 25 octobre 2020
Source image : Youtube

Nous sommes les 25 octobre 2020 et, quelque part dans le Kentucky, un vieux bonhomme souffle les 72 bougies de son gâteau. Ce gaillard de 2m06 c’est Dan Issel, ancien intérieur des Denver Nuggets et accessoirement l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise. Retour sur la carrière de ce Hall of Famer en puissance. 

Quel est le point commun entre une salade, un cheval et une montagne ? A priori pas grand chose… et pourtant. Né à Batavia (ça ne s’invente pas) dans l’Illinois, Dan Issel, surnommé Horse, passe la majeure partie de sa carrière à défendre les couleurs des Denver Nuggets, au cœur des Rocheuses. Que retenir de sa carrière en quelques mots ? Un corps d’ailier pour un poste de big man, on pourrait presque se croire en 2020. Un intérieur mobile, capable de scorer à mi-distance ou d’aller punir de près à la suite d’une feinte de grand-mère sur l’intérieur adverse. Pas un défenseur de ouf mais il faut dire qu’à l’époque Denver n’est pas forcément intéressé par cette moitié du terrain. Depuis l’arrivée au poste de Doug Moe en 1981, les Nuggets sont en effet connus pour jouer l’attaque à outrance en laissant volontairement la défense de côté, le “run and gun” à la sauce disco. “Danny”, excellent scoreur, s’y retrouve bien avec Alex English, l’autre star de l’équipe. Hasard ou coïncidence d’ailleurs, c’est à cette période que se déroule le célèbre match Denver – Detroit, connu pour être le plus… prolifique de l’histoire. (186-184 après 3 prolongations). Il prendra sa retraite en 1985, sans bague, mais avec un large éventail de records de franchise et une belle place dans l’histoire de la NBA. Lorsqu’il range les sneakers, seuls trois joueurs ont marqué plus de points que lui (ABA/NBA confondus) : Wilt Chamberlain, Kareem Abdul Jabbar et Julius Erving. Son complice, Alex English, ira chercher la plupart de ses records (points, matchs) mais il reste encore à ce jour le meilleur rebondeur de l’histoire de sa franchise. Avec plus de 1200 matchs en carrière mais aussi 7 All-Star Games et quelques 27 482 points, sa place au Hall of Fame était d’ores et déjà acquise.

Maintenant que les amoureux des chiffres et des distinctions sont rassasiés, pourquoi s’intéresser de près à Dan Issel ? Certes, c’est un Hall of Famer avec la carrière qui passe crème et les anecdotes croustillantes qui vont bien mais c’est aussi bien plus que ça. On parle d’un joueur de 2m06 qui joua pivot durant onze de ses quinze saisons, à une époque où l’on jouait encore grand dans la peinture. Ce sont alors les prémices du small ball mais aussi des joueurs qui ne sont plus rattachés à un poste uniquement à cause de leur taille. Dans les années 80, on parle presque d’une anomalie en pensant à un joueur si petit pour garder des big men. Il rendait par exemple 12 centimètres à un Jabbar ou 10 à un Robert Parish. Seul Moses Malone et ses 2,08 pouvait faire figure d’exception mais mieux valait éviter de l’affronter en ce temps-là…

“J’ai grandi en jouant à ce poste. Je pense que je suis meilleur en pivot parce que je ne porte pas la balle aussi bien que la plupart des ailiers. Je pense aussi que j’aurais eu bien du mal à défendre des extérieurs si j’avais joué ailier.”

Dan Issel, petit pivot par la taille mais grand par le talent, a marqué l’histoire de la NBA. C’était l’époque des shorts trop courts, des big men de 2m15 mais aussi le temps des expérimentations pour ce pionnier des petits intérieurs. “Horse” avait le talent, la fougue et le caractère pour avoir une grande carrière et les fans du Pepsi Center de la Ball Arena pourront toujours se souvenir de lui en levant les yeux vers son numéro 44, logiquement retiré. 

Source texte : NBA.com