Salut Frank Ntilikina, comment ça va ? Le Frenchie travaille dans l’ombre pour préparer une grande contract year

Le 26 oct. 2020 à 09:12 par Benoît Carlier

frank ntilikina
Source image : NBA League Pass

Etrange pause automno-hivernale oblige, TrashTalk se penche cette année sur… 74 profils individuels. Pourquoi 74 ? Oh, rien à voir avec la Haute-Savoie hein, malgré l’adoration de certains pour la Sainte-Raclette, mais plutôt car ces analyses nous emmèneront tranquillement vers 2021. Car oui, on vous le confirme, cette sordide année 2020 touchera bientôt à sa fin, il était temps. Focus aujourd’hui sur Frank Ntilikina qui doit commencer à trouver le temps long en vacances.

Ce n’est pas tous les jours facile d’assumer le statut de joueur français le plus haut drafté de l’histoire. En débarquant à New York en 2017, il a découvert la pression médiatique au sein du plus gros marché de la NBA et a déjà vu passer trois coachs différents en attendant les débuts d’un quatrième à la rentrée. Forcément, on a déjà connu un cadre plus tranquille pour s’épanouir et cela a forcément eu des effets néfastes sur les premiers pas de Franky dans la Grande Ligue.

A 22 ans, Ntilikina n’est plus tout à fait le petit jeunot qui débarquait de Strasbourg avec un vent de hype dans le dos. Trois années se sont écoulées sans que ses stats ni son temps de jeu ne décollent et il a découvert le quotidien d’un joueur NBA cité dans les rumeurs de trade avant chaque deadline importante. Encore une fois, pas le meilleur environnement pour prendre confiance et devenir le joueur annoncé lorsqu’il avait été récupéré par les Knicks en huitième choix de la Draft 2017. Toujours en concurrence avec une poignée de meneurs aux profils pourtant bien différents, le natif d’Ixelles n’a jamais réussi à s’imposer comme un titulaire incontestable dans la Grosse Pomme. Là aussi, les changements fréquents de staff n’ont pas favorisé cela et l’instabilité régnant dans le vestiaire du Madison Square Garden a pu peser sur les épaules de l’annoncé successeur de Tony Parker en NBA et en Equipe de France. On va donc y aller mollo sur les comparaisons pour le laisser se faire son propre chemin sans se soucier des autres. Car avec un profil de point guard très porté sur la défense, il a quand même des arguments pour se faire sa place dans un roster plus stable pour pouvoir se concentrer uniquement sur son jeu sans se laisser distraire par le bruit du dehors.

Bien sûr, il y a toujours ce tir à travailler, encore et encore. Il tourne à 36,6% au tir en carrière depuis qu’il a traversé l’Atlantique et 31,1% du parking. La saison dernière, il s’est rapproché des 40% (39,3% et 32,1% de loin) mais il a encore une marge de progression immense à une époque où l’adresse est devenue le critère le plus important quelque soit le poste occupé. Pourtant, on a bien vu lors du dernier Mondial en Chine qu’avec un peu de confiance et surtout le soutien de ses coéquipiers il pouvait réellement apporter en attaque aussi. Très précieux lors de l’exploit contre Team USA avec 11 points à 5/9 au shoot permettant d’amorcer un comeback dans le dernier quart-temps, il est le seul à avoir surnagé lors du naufrage face à l’Argentine en demi-finale (meilleur marqueur tricolore avec 16 points à 7/12 au tir). Revenu à NYC avec une jauge de forme au top malgré la fatigue, boosté par ses compatriotes qui n’ont pas arrêté de marteler dans la presse que Frank Ntilikina méritait davantage de responsabilités en NBA, il a encore vécu les montagnes russes sous les ordres de David Fizdale puis de Mike Miller avant cette suspension de la saison au mois de mars.

De retour en France pour une longue période, cette pause de déjà plus de sept mois est peut-être une bénédiction pour le Strasbourgeois qui a eu le temps de se reposer et de se ressourcer en famille, mais aussi de retourner au boulot avec son coach individuel afin de bosser les aspects de son jeu à corriger. Voir Frank Ntilikina revenir avec une étiquette de sniper sur le front à la reprise ne pourrait pas nous faire plus plaisir. Car c’est ce qui lui manque pour changer de catégorie et prétendre à devenir un starter indéboulonnable au sein d’un bon roster NBA. On va dire les choses franchement, il y a du boulot, mais le gamin est un bosseur et ces congés forcés sont peut-être tombés à point nommé s’il a optimisé ce temps pour travailler sérieusement. C’est un tout autre joueur que l’on pourrait donc retrouver à Big Apple ou ailleurs lors la saison aura repris ses droits.

  • Jauge de hype à son arrivée dans la Ligue : 50%
  • Jauge de hype actuelle : 25%
  • Jauge entrée au Hall of Fame : 0,5%
  • Celui qu’il aimerait devenir : Marcus Smart lors des derniers Playoffs, voire Gary Payton
  • Celui qu’il espère ne pas devenir : Dante Exum à l’infirmerie

Mêlé à des rumeurs de trade du côté des Clippers ou des Pacers notamment, Frank Ntilikina préfère se concentrer sur son jeu. Dans la dernière année de son contrat rookie, le Frenchie a un bon coup à jouer. Ce serait une bonne idée d’exploser ses statistiques en 2021 pour aller chercher un joli deal tout neuf dans un an au sein d’une équipe stable et qui saura apprécier ses qualités. La route est toute tracée, maintenant y’a plus qu’à.


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