Russell Westbrook est en galère et sait qu’il doit faire mieux : “Pour l’instant, je ne fais que courir dans tous les sens”

Le 07 sept. 2020 à 15:15 par Antoine Blanchet

Russell Westbrook 30 août 2020
Source image : NBA League Pass

Il a été assez largement pointé du doigt, Russell Westbrook ne retrouve pas son rythme et son efficacité depuis son retour de blessure. Si l’on peut être à l’ordinaire indulgent avec un joueur dans cette situation, lorsqu’on parle d’un MVP comme le Brodie, les attentes sont tout de suite plus grandes. Mais le garçon en est conscient et a bien l’intention de se remettre à l’endroit.

10 points, 13 rebonds, 4 passes, 5 fautes et 7 pertes de balles à 4/15 au tir, voilà les chiffres de Westbrook lors du Game 2 face aux Lakers dimanche. Désolé pour l’agression visuelle, à la vue de cette ligne de stats, certains ont peut-être déjà perdu la vue et ça se comprend. Elle nous fait plus penser à celle d’un Zaza Pachulia des grands soirs qu’à celle d’un Russell Westbrook en Playoffs. Et ce ne serait pas si grave si on parlait d’un cas isolé, le problème c’est que ce match 2 contre Los Angeles est assez symptomatique des galères du Brodie depuis son retour de blessure. Après son bobo au quadriceps, il est revenu au Game 5 de la série contre le Thunder. Son match de reprise est crado, mais on se dit que c’est normal, qu’il faut le temps de relancer la machine, sauf qu’au Game 6, ce n’est pas beaucoup mieux. Au-delà de son match moyen, il y a ce money time complètement raté, qui permettra au Thunder d’accrocher un Game 7. Depuis ? Des performances en demi-teinte, des stats correctes mais très loin d’un niveau All-Star et puis ce deuxième match contre les Lakers. Bref, le RussWest qu’on a connu en deuxième partie de saison à Houston semble être resté au Texas. Vous savez, celui qui avait poussé certains à dire que c’était lui le vrai leader des Fusées. L’intéressé sait tout ça mais veut regarder devant et passer à autre chose. Il s’est exprimé au micro d’ESPN après la défaite contre L.A. :

“Pour l’instant, je ne fais que courir dans tous les sens. Il faut que je regarde les vidéos afin de voir comment être efficace. […] Certaines pertes de balle sont de ma faute, d’autres sont des coups de sifflet manqués. Mais c’est de ma responsabilité, je ne pointe le doigt sur personne. C’est mon jeu, j’assume mes erreurs. Au prochain match, je vais revenir et je serai prêt. La série n’est qu’à 1-1.”

Russ est conscient de ses lacunes mais il garde la confiance pour la suite, logique. Ce n’est pas une petite série de mauvais matchs qui vont l’ébranler, mais il va vite falloir trouver les solutions. -14 de plus-minus quand on est un leader de son équipe, c’est le genre de détail à vite régler. Et d’ailleurs, Mike D’Antoni aussi l’a compris. Le coach des Rockets a tenu à réitérer sa confiance en Brodie, rappelant qu’il est toujours en train de revenir petit à petit à la compétition.

“Il est toujours en phase de retour. Il va jouer avec beaucoup d’intensité. Il sera toujours agressif, il en a besoin. C’est ce qui fait qu’il est Russell Westbrook. Il va s’en sortir. […] On ne gagnera rien sans Russell. Ce n’est même pas une question. Il va travailler pour s’en sortir. Ça va aller. Il est plus énervé que tout le monde. Hey, c’est un très grand joueur. Ça va aller, je ne me fais pas de soucis pour lui.”

Avec 15,6 points, 8,2 rebonds et 4,4 passes à 39,1% au shoot dont 16,7% du parking, il n’est que l’ombre de lui-même sur cette postseason. Si lui et son équipe gardent la confiance, ce serait bien qu’il retrouve son jeu et agressivité le plus vite possible. Car sinon, les débats sur ses performances en Playoffs vont resurgir. Westbrook est-il un vrai leader ? Est-il un joueur de saison régulière ? Autant de questions qui se posent depuis quelques années. Après trois sorties de suite au premier tour avec le Thunder, et des performances médiocres lors de la qualification de Houston en demi-finales cette année, les débats sont logiquement relancés. Il ne tient maintenant qu’à lui de prouver à tout le monde qu’il est celui dont les Rockets ont besoin pour gagner.

Dans l’album Mauvais Œil de Lunatic, Ali écrivait “Pas l’temps pour les regrets”. Cette phrase pourrait parfaitement s’appliquer à RussWest, ou plutôt avec une légère modification : “Plus l’temps pour les regrets”. Le Brodie n’a plus le temps de regretter ses erreurs en Playoffs s’il veut que sa legacy soit celle d’une légende du jeu. Il a déjà accompli beaucoup, mais ses échecs en postseason restent en travers de la gorge de beaucoup d’observateurs, à lui de changer la donne.

Source texte : ESPN