La France du basket et les Jeux, un couple qui a connu quelques flirts : chapitre 1 – les Braqueuses en 2012
Le 23 juil. 2020 à 12:49 par Giovanni Marriette
Dans le cadre de l’ouverture du Club Paris 2024 cette semaine, un premier événement sous forme de défi face à Tony Parker aura lieu ce dimanche 26 juillet à Paris. Et c’est une belle occasion de revenir sur trois belles histoires qui vont lier à tout jamais la France du basket avec l’univers olympique. On commence tout de suite avec les Braqueuses !
En 2012 les Françaises se pointent à Londres avec l’émerveillement – logique – de gamines mettant les pieds dans un lieu féérique. Tu fais le tour d’un stade avec des légendes nationales, Tony Parker, Teddy Riner, Tony Estanguet…, avec des légendes planétaires, Kobe, LeBron, Usain Bolt…, difficile alors de te focus sur un objectif purement sportif. Et pourtant… Et pourtant, les filles de Pierre Vincent vont écrire cet été-là l’une des plus belles pages de l’histoire du basket français. Championnes d’Europe en 2001 et 2009 ok, mais là on parle des Jeux, de tout ce qui fait le rêve de la plupart des sportifs. Arrivées sur la pointe des pieds, nos filles attaqueront pied au plancher par un cinq sur cinq en poule, avec comme actes fondateurs une victoire autoritaire face à la surpuissante Australie et une autre face à une Grande-Bretagne qui évolue à la maison grâce à une Céline Dumerc stratosphérique dans le money time. Un bruit commence à s’élever dans le ciel londonien, celui d’une bande de copines qui joue décomplexée et qui pratique du coup un basket à la fois sérieux et sacrément flashy.
Edwige Lawson et Cap’s gèrent la mène, Émilie Gomis allume les mèches, Clémence Beikes, Marion Laborde et Florence Lepron assurent au relais des titulaires, et les immenses Emmeline Ndongue, Sandrine Gruda, Isabelle Yacoubou, Endy Miyem, Élodie Godin et Jennifer Digbeu gèrent le biz dans la peinture. Les Tchèques sont passées en quart après un match tendax, les Russes et leur trop-plein de confiance sont balayées en demie et c’est pour finir l’ogre américain qui se présente en finale. Donnez un steak saignant à un lion en cage et vous verrez bien le résultat, forcément les Françaises prennent une énorme baffe symbolisant à la fois l’écart de niveau entre les deux nations mais aussi la pression qui retombe un peu trop dans les rangs français, mais l’essentiel est bien là, nos nanas nous ont vendu du rêve pendant quinze jours en tabassant la planète basket avec le sourire, en chantant du Céline Dion dans les interviews d’après-match, en somme tout ce qui fait la beauté du sport olympique.
Un été dans les nuages, une bande de copines venues jouer au basket et qui ne se doutaient pas le moins du monde qu’elles finiraient adoubées par la planète orange toute entière, une Céline Dumerc qui ferait passer Ray Allen pour un mec décisif sans plus, voilà ce que ces Braqueuses nous ont offert en 2012. A jamais dans nos têtes, à jamais dans nos cœurs, et un braquage tout en douceur, sans armes, sans haine, sans violence, tout en volupté et en ficelles trouées. Conclusion ? Y’a pas que Tony dans la vie, y’a les girlz aussi.
Les Braqueuses, médaillées d’argent – Le film présenté par la FFBB