Les coachs les plus sous-cotés en NBA : ouvrons les yeux pour leur donner la reconnaissance qu’ils méritent

Le 11 mai 2020 à 16:08 par Benoît Carlier

Coach sous-coté
Source image : montage via YouTube

Dans une Ligue où médiatisation rime avec starification, il n’y a pas de place pour tout le monde en haut de l’estrade et dans les gros titres. Certains semblent donc condamnés à passer leur carrière sous les radars et ça marche aussi avec les coachs. Les définitions et les interprétations divergent mais la NBA est peuplée d’éléments sous-cotés qui n’auront jamais droit à l’exposition et à la reconnaissance qu’ils méritent. Il était temps de leur rendre hommage dans un article dédié. Après les meneurs, les arrières et les ailiers, on continue avec ces entraîneurs qui mériteraient qu’on les prenne un petit peu plus au sérieux.

Il n’y a pas de listing unanime, tout simplement parce que c’est un terme très subjectif qui fait appel à notre perception individuelle qui dépend notamment de notre façon de consommer la NBA. Pour clarifier un peu les choix présents dans cet article, on se reposera à la fois sur la carrière du head coach depuis qu’il est arrivé dans la Grande Ligue et aussi sur ses résultats lors de la saison en cours. Ainsi, difficile de parler de ‘sous-coté’ pour un entraîneur régulièrement ayant été élu Coach of the Month plusieurs fois dans l’année par exemple. Alors, vous êtes prêts à rétablir la justice ? Allez, on y va !

# Billy Donovan (Oklahoma City Thunder)

C’est fou le nombre de vestes qui se sont retournées à son sujet au cours de ces derniers mois. Moribon après l’élimination du Thunder contre les Blazers lors des Playoffs 2019, Billy The Cat perdait même ses deux grandes stars pendant l’été avec un gros chantier face à lui : faire monter la sauce tout de suite et ramener OKC en Playoffs malgré un groupe censé exploser avant la deadline ou sauter sur son siège éjectable le plus loin possible de l’Oklahoma. Finalement, Donovan a essuyé les crachats qui lui étaient destinés en cochant toutes les cases les unes après les autres. Chris Paul est redevenu le All-Star que l’on connaissait et il a accepté de prendre sous son aile SGA, la future star de l’équipe. Il a aussi eu du nez pour sentir le talent de Luguentz Dort et en faire un joueur incontournable du starting five alors qu’il n’était qu’un two-way contract. Enfin, le Thunder est la franchise qui a renversé le plus de situations dans le quatrième quart-temps cette saison avec une quinzaine de comebacks dans les douze dernières minutes d’un match cette saison. Résultat, le noyau n’a pas bougé en février et Sam Presti était bien décidé à voir jusqu’où le coach pouvait mener son effectif. Clairement l’une des grosses cotes de la saisons. Ce qui devrait au moins lui assurer un peu de tranquillité dans les prochains mois ainsi que lui redonner la crédibilité qu’il mérite.

# Kenny Atkinson (Brooklyn Nets)

Oui, celui qui est désormais agent-libre et parmi les entraîneurs les plus recherchés du pays dispose d’une jolie cote de popularité pour tout ce qu’il a construit du côté de Brooklyn avec Sean Marks depuis 2016. Mais apparemment l’ancien meneur de Nantes n’a pas fait l’unanimité dans son propre vestiaire ce qui lui a coûté sa place peu avant la coupure de la saison au mois de mars. Ou plutôt, à l’infirmerie car Kevin Durant et Kyrie Irving semblent être responsables de ce licenciement un peu précipité après une… victoire face aux Spurs. Il était donc important de citer le quinqua dans cette liste pour lui réaffirmer que son projet est le bon et que s’il ne peut pas s’épanouir dans la Grosse Pomme il pourra certainement trouver une autre franchise taillée pour lui dans les prochains mois. Mener un groupe qui avait été bien transformé pendant l’été dans le Top 8 de la Conférence Est avec toutes les blessures que l’on connait et la gestion du dossier Uncle Drew/Spencer Dinwiddie n’était pas chose facile mais la situation a été gérée avec beaucoup de succès par Kenny. On imagine que les deux champions qui ont posé leurs valises à Williamsburg pendant l’été avaient peur de ne pas être les vrais leaders de leur équipe avec un entraîneur aussi doué dans les pattes.

# Taylor Jenkins (Memphis Grizzlies)

Que ceux qui avaient placé les Grizzlies playoffables au bout des trois quarts de la saison lèvent la main. Ouais, c’est bien ce qu’on pensait. Bien sûr, Ja Morant a surpassé les attentes placées en lui pour sa saison rookie. Certes, JV a enfin la place pour s’exprimer alors qu’il arrive dans son prime. Et oui, mis à part Iggy largué loin du Tennessee dès que c’était possible, tout le monde semble exploiter au maximum l’ensemble de son talent. Mais cette huitième place à l’Ouest, elle s’explique aussi par le travail de Taylor Jenkins sur son banc. Pour sa première saison en tant que head coach après des années d’apprentissage aux côtés de Mike Budenholzer, le boss des Grizzlies a su tirer 100% de son roster au point de passer devant des écuries comme Portland, San Antonio ou New Orleans. C’était loin d’être gagné en début de saison, et même s’il a reçu un titre de COM pour son mois de janvier absolument fabuleux, un rappel n’était pas de trop pour dire que Memphis a mis la main sur la bonne personne afin de remettre au plus vite la franchise sur la carte. Grâce à lui, la reconstruction a duré beaucoup moins longtemps que prévu.

# Mike Malone (Denver Nuggets)

Dans la catégorie des entraîneurs à succès qui font rarement les gros titres, le double M est forcément bien placé. Jamais récompensé une seule fois dans les trophées mensuels depuis le début de sa carrière sur les bancs NBA, il réalise pourtant un boulot assez incroyable notamment à Denver où l’équipe n’a fait que progresser depuis son arrivée en 2015. Sa relation avec Nikola Jokic semble bien sûr être l’un des explications de cette montée en puissance, lui qui n’hésite pas à rendre visite au Joker dans son ranch en Serbie pendant les vacances d’été. Mais il a surtout construit un jeu à sa manière, principalement sur demi-terrain et qui a commencé à prouver son succès lors des derniers Playoffs. Bien parti pour refaire la même chose cette année (personne ne veut croiser Denver en postseason), il serait peut-être temps de prendre au sérieux le leader de la meilleure Bench Mob de l’ensemble du circuit. Merci.

# Erik Spoelstra (Miami Heat)

On a l’impression d’entendre parler de lui en bien depuis toujours mais il lui manque pourtant cette fameuse statuette de meilleur entraîneur de l’année qu’il mériterait tant. Voilà déjà douze saisons que Rico à été promu chef du banc à Miami avec des succès notables en deux titres NBA. Néanmoins, son impact ne s’arrête pas là, lui qui n’a cessé de découvrir les talents cachés de ses joueurs à force de les observer. Justise Winslow meneur ? C’était lui. Goran Dragic candidat au meilleur sixième homme de l’année ? C’est lui et le Slovène a l’air de s’éclater. Bam Adebayo cité pour le DPOY ? C’est lui aussi. Un cinq majeur avec un rookie et un sophomore non-draftés ? Il fallait le faire. Se hisser dans le Top 4 à l’Est avec ce petit pari aussi. Enfin, peut-être le plus fou, il a réussi à canaliser Jimmy Butler et à se le mettre dans la poche, chose que personne n’était parvenu à faire jusqu’à présent. A un moment, il va bien falloir se révéiller et lui filer la récompense qu’il mérite. Le seul problème, c’est qu’il a tellement de joueurs cités dans des courses aux trophées individuels que les votants veulent en laisser un peu pour les autres. Triste vie.

C’est tout pour les entraîneurs les plus sous-cotés de la Ligue cette saison. D’accord, pas d’accord ? N’oubliez pas de lâcher votre petit vote dans le sondage ci-dessous pour nous permettre de constater si une tendance apparaît. Et surtout, n’hésitez pas à commenter si l’on a oublié votre petit chouchou, qui est tellement underrated qu’on l’a même zappé de cette liste.


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