Quand production ne rime pas avec pognon : focus sur les ailiers NBA sous-payés en 2019-20, les bonnes affaires sont là

Le 09 mai 2020 à 14:00 par Nicolas Meichel

Joe Harris
Source image : NBA League Pass

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres peuvent carrément être considérés comme des voleurs. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, avec dans un premier temps une sélection des bonnes affaires de la saison dans la Grande Ligue. 

Avant de se lancer, un petit point sur les critères de sélection s’impose, histoire que vous ne soyez pas choqués par l’absence d’un Jayson Tatum ou d’un Brandon Ingram par exemple. Ces derniers, comme d’autres jeunes stars, sont sous leur contrat rookie, ce qui explique leur faible salaire. Les intégrer dans cette liste n’a donc pas beaucoup de sens. On a aussi laissé de côté les joueurs qui ont signé une grosse prolongation de contrat pour les années à venir, même s’ils étaient sous-payés cette saison. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les ailiers sous-cotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. Et dernière petite précision, la liste n’est pas exhaustive.

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Joe Harris (Brooklyn Nets)

Salaire 2019-20 : 7,7 millions de dollars
Stats 2019-20 : 13,9 points (47,1% au tir, 41,2% à 3-points, 74,7% aux lancers), 4,3 rebonds, 2,1 assists
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 2 ans et 16 millions

En attendant de recevoir probablement une belle hausse de salaire quand il signera son nouveau contrat lors de la prochaine intersaison, Joe Harris fait toujours partie des ailiers bien sous-payés en NBA. Même pas 8 millions de dollars cette année, c’est peu pour le sniper des Nets, qui représente l’une des meilleures gâchettes de la Grande Ligue. Dans le système offensif du coach Kenny Atkinson, Joe Harris s’est imposé au cours des dernières années comme un élément clé du basket made in Brooklyn. Redoutable sans ballon, intelligent dans le jeu et capable d’attaquer le cercle grâce à la menace extérieure qu’il représente, Joe Harris fait partie de ces joueurs qui font fonctionner un collectif et mérite donc d’être payé à sa juste valeur, que ce soit à Brooklyn ou ailleurs. Pour info, il sera agent libre non-restrictif et s’il a déclaré vouloir rester chez les Nets, on imagine qu’il sera convoité.

Rondae Hollis-Jefferson (Toronto Raptors)

Salaire 2019-20 : 2,5 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,2 points (47,1% au tir, 73,6% aux lancers), 4,9 rebonds, 1,7 assist
Situation contractuelle : dans un contrat d’un an et 2,5 millions

Scotché sur le banc en début de saison, Rondae Hollis-Jefferson a dû attendre mi-novembre pour véritablement intégrer la rotation de Nick Nurse. Mais il est ensuite devenu un role player plutôt important pour les Dinos, qui ont été séduisants quasiment toute l’année grâce à leur superbe collectif, et ce malgré les nombreux bobos qui ont touché l’effectif. Le gros point fort de RHJ ? Sa défense, lui qui brille notamment par sa polyvalence en étant capable de défendre sur plusieurs postes. Dans un rôle réduit, Hollis-Jefferson a participé au succès des Raptors dans leur propre moitié de terrain, eux qui ont quand même terminé deuxièmes au rating défensif derrière Milwaukee. Défense, énergie, tout ça avec quelques points marqués dans la peinture adverse, le package est intéressant pour un mec payé seulement 2,5 millions de dollars.

Dorian Finney-Smith (Dallas Mavericks)

Salaire 2019-20 : 4 millions de dollars
Stats 2019-20 : 9,3 points (46,8% au tir, 37,4% à 3-points, 72,2% aux lancers), 5,5 rebonds, 1,5 assist
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 3 ans et 12 millions

Sous-coté et sous-payé. On a déjà parlé de Dorian Finney-Smith en début de semaine quand on a mis en avant son impact défensif à Dallas et ses progrès en attaque, on le retrouve aujourd’hui car il faut bien dire que le bonhomme ne coûte pas très cher pour ce qu’il apporte. Et ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’il a franchi un cap lors de la première saison de son nouveau contrat. En effet, l’été dernier, DFS a prolongé pour un salaire annuel de 4 millions de dollars (contre 1,5 million l’an passé), et ça ressemble aujourd’hui à une excellente affaire pour les Mavericks, puisque ce montant ne bougera pas jusqu’à la fin de la saison 2021-22. Autrement dit, la franchise texane va pouvoir profiter de ses services à prix réduit pour deux saisons supplémentaires après celle-ci, sans compter que l’ailier de 27 ans pourrait encore progresser dans les années à venir.

Duncan Robinson (Miami Heat)

Salaire 2019-20 : 1,4 million de dollars
Stats 2019-20 : 13,3 points (46,7% au tir, 44,8% à 3-points, 90,6% aux lancers), 3,3 rebonds, 1,4 assist
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 3 ans et 3,1 millions, avec la troisième année non garantie

Seulement 1,4 million de dollars la saison pour l’un des meilleurs snipers de la NBA, on est plutôt bien au niveau du rapport qualité/prix. Comme le rookie de Miami Kendrick Nunn, dont on a parlé parmi les arrières sous-payés, Duncan Robinson n’a pas été drafté. Passé par la case Summer League puis un two-way contract, Robinson a signé un contrat NBA standard avec le Heat en fin de saison dernière et représente aujourd’hui une pièce importante du collectif de Miami, lui qui a beaucoup progressé sous les ordres d’Erik Spoelstra. En effet, le produit de l’université du Michigan s’est révélé durant sa campagne sophomore, aidant le Heat à intégrer le Top 4 de l’Est dans son rôle de shooteur extérieur. Ses énormes qualités au tir font de lui une grosse menace pour les adversaires et il ouvre ainsi des opportunités pour ses copains. Sa défense reste un point faible mais il est clair qu’il aide l’attaque floridienne à bien tourner. Le mec a même commencé à battre des records depuis le parking et il a été invité au concours à 3-points du All-Star Weekend. Une référence dans son domaine. Enfin, on profite de cette discussion sur le Heat pour mentionner Derrick Jones Jr., un autre joueur non drafté qui produit bien et avec un faible salaire (1,6 million).

Torrey Craig (Denver Nuggets)

Salaire 2019-20 : 2 millions de dollars
Stats 2019-20 : 5,0 points (46,2% au tir, 33,0% à 3-points, 64,5% aux lancers), 3,1 rebonds
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 2 ans et 4 millions

On ne dirait pas au vu des stats de Torrey Craig, pourtant on parle bien là d’un joueur sous-payé. C’est parce que sa valeur ne se voit pas dans les chiffres. Par contre, quand on regarde les Nuggets jouer, on remarque tout de suite à quel point il peut être précieux pour le collectif de Denver. Évoluant souvent en sortie de banc et possédant un temps de jeu relativement faible (17,4 minutes par match), Craig apporte incontestablement en défense, secteur où il s’est fait un nom dans la Grande Ligue en défendant parfois les meilleurs. Faut pas oublier qu’il a galéré pour arriver en NBA, lui qui n’a pas été drafté en 2014 et qui est passé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande avant de rejoindre les Nuggets, où il a également dû gravir les échelons. La Summer League d’abord, un two-way contract ensuite, et puis ce contrat de 4 millions de dollars signé en 2018. Mais aujourd’hui, sa défense, ses qualités de rebondeur et son côté combattant font de lui un joueur qui compte dans la grosse rotation de Denver, même s’il est assez limité offensivement. On verra de quoi sera fait son avenir, lui qui sera agent libre restrictif lors de la prochaine intersaison.

En matière de rentabilité concernant le poste d’ailier, ces gars-là font partie des meilleures affaires de la NBA sur la saison 2019-20. Dès demain, on va s’attaquer à l’extrême inverse, c’est-à-dire les joueurs qui touchent un peu trop d’oseille par rapport à ce qu’ils produisent sur les parquets. Attention au choc.

Source chiffres : Spotrac