Quand production ne rime pas avec pognon : focus sur les meneurs NBA sous-payés en 2019-20, les bonnes affaires sont là

Le 25 avr. 2020 à 14:31 par Nicolas Meichel

Spencer Dinwiddie Brooklyn Nets
Source image : NBA League Pass

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres peuvent carrément être considérés comme des voleurs. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, avec dans un premier temps une sélection des bonnes affaires de la saison dans la Grande Ligue. 

Avant de se lancer, un petit point sur les critères de sélection s’impose, histoire que vous ne soyez pas choqués par l’absence d’un Luka Doncic ou d’un Trae Young par exemple. Ces deux-là, comme d’autres jeunes stars, sont sous leur contrat rookie, ce qui explique leur faible salaire. Les intégrer dans cette liste n’a donc pas beaucoup de sens. On a aussi laissé de côté les joueurs qui ont signé une grosse prolongation de contrat pour les années à venir, même s’ils étaient sous-payés cette saison. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les meneurs sous-cotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. Et dernière petite précision, la liste n’est pas exhaustive.

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

# Fred VanVleet (Toronto Raptors)

Salaire 2019-20 : 9,3 millions de dollars
Stats 2019-20 : 17,6 points (40,9% au tir, 38,8% à 3-points, 84,3% aux lancers), 3,8 rebonds, 6,6 assists, 1,9 interception
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 2 ans et 18 millions

En voilà un qui a maximisé sa dernière année de contrat. Agent libre lors de la prochaine intersaison, Fred VanVleet va voir son salaire grimper par rapport à cette saison, mais le rapport qualité/prix du bonhomme en 2019-20 fut très avantageux pour les Raptors. Quand FVV est devenu papa lors des derniers Playoffs, il s’est véritablement transformé pour devenir un élément crucial du championship run de Toronto, et il a très bien confirmé cette saison dans un rôle plus élargi. De remplaçant, il est devenu titulaire sur le backcourt aux côtés de Kyle Lowry suite au départ de Danny Green vers les Lakers. Et avec quasiment 36 minutes de jeu par match, il a largement sorti ses meilleures moyennes en carrière, des moyennes qui pèsent, avec une belle contribution des deux côtés du terrain. Dès la première rencontre de la saison, VanVleet avait montré qu’il n’était pas là pour rigoler en scorant 34 points sur la tête des Pelicans. S’il a tout de même raté 16 rencontres au total cette année à cause de divers bobos, il a vraiment joué un rôle important dans la belle campagne des Dinos, qui ont conservé leur deuxième place à l’Est en ayant même un meilleur bilan que l’an passé. Who needs Kawhi quand on a Fred VanVleet ?

# Spencer Dinwiddie (Brooklyn Nets)

Salaire 2019-20 : 10,6 millions de dollars
Stats 2019-20 : 20,6 points (41,5% au tir, 30,8% à 3-points, 77,8% aux lancers), 3,5 rebonds, 6,8 assists
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 3 ans et 34,4 millions (player option sur la dernière)

On a déjà parlé du bonhomme dans l’article des meneurs sous-cotés, mais c’était juste impossible de ne pas le remettre ici. Parce qu’au poste 1, il est le symbole par excellence du joueur sous-payé. Un peu plus de 10 millions de dollars la saison, c’est que dalle pour un mec de sa qualité, capable de lâcher 20 points et 7 passes décisives tous les soirs. Un peu à l’image de Fred VanVleet, Dinwiddie est passé de sixième homme à un joueur majoritairement titulaire cette saison, avec une hausse des responsabilités. En effet, avec l’abonnement de Kyrie Irving à l’infirmerie de Brooklyn où se trouvait déjà son copain Kevin Durant, Dinwiddie était souvent la première option offensive des Nets, surtout que Caris LeVert a lui aussi raté pas mal de matchs. Dans ce rôle-là, celui qui a été sélectionné au deuxième tour de la Draft 2014 a poursuivi son ascension individuelle et vu le businessman réfléchi et innovant qu’il est, il va tenter de maximiser ses revenus dès qu’il en aura l’occasion. Quand il a signé sa prolongation de contrat en 2018, il n’était pas encore au même niveau qu’aujourd’hui et restait sur une saison avec un salaire à 1,5 million. Dinwiddie avait logiquement accepté l’offre des Nets à l’époque mais quand il arrivera sur le marché des agents libres, très probablement en 2021 grâce à sa player option, le guard de 27 ans va viser beaucoup plus que les 10 millions qu’il gagne aujourd’hui.

# Derrick Rose (Detroit Pistons)

Salaire 2019-20 : 7,3 millions de dollars
Stats 2019-20 : 18,1 points (49% au tir, 30,6% à 3-points, 87,1% aux lancers), 2,4 rebonds, 5,6 assists
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 2 ans et 15 millions

La saison rédemption de Derrick Rose avec les Wolves l’an passé n’était pas un one-shot. Au contraire, l’ancien MVP a confirmé son renouveau en sortant une campagne globalement similaire au sein de sa nouvelle équipe de Detroit. Dans un costume de sixième homme qui lui va bien, Derrick s’est montré affûté en sortie de banc, apportant souvent un vrai coup de boost offensif à l’équipe du Michigan. Il est quand même devenu le nouveau recordman des Pistons pour le plus grand nombre de matchs consécutifs à 20 points en tant que remplaçant, lui qui n’est pas descendu sous cette barre pendant pratiquement l’intégralité du mois de janvier. Pas mal la régularité. De Minneapolis à Detroit, Rose est passé d’un contrat minimum à un contrat en mid-level exception mais son salaire reste faible par rapport à sa production sur les parquets. Alors s’il est vrai qu’il a fait sa visite annuelle à l’infirmerie avec 16 matchs ratés, on n’a pas grand-chose à redire à part qu’il est sous-payé. Bon, on entend déjà certains fans de Chicago nous dire qu’il a empoché assez de billets verts durant sa carrière en comparaison au nombre de matchs qu’il a disputés…

# Marcus Smart (Boston Celtics)

Salaire 2019-20 : 12 millions de dollars
Stats 2019-20 : 13,5 points (38% au tir, 34,8% à 3-points, 83,5% aux lancers), 3,8 rebonds, 4,8 assists, 1,6 interception
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 4 ans et 52 millions

Évidemment qu’il fallait qu’on retrouve un mec de Danny Ainge dans cette sélection. Et ce mec-là, c’est donc Marcus Smart, le pitbull des Celtics qui est payé 12 millions de dollars la saison. Les stats offensives du bonhomme sont plus faibles en comparaison aux autres gars mentionnés plus haut mais la valeur de Smart ne se voit pas forcément dans les chiffres. Parce que Marcus, c’est avant tout un véritable chien de garde qui brille dans sa propre moitié de terrain et qui adore l’odeur du sang. Peu importe qui est en face, il prend le challenge à bras le corps. Smart, c’est aussi le gars qui fait toutes ces petites choses permettant à une équipe de gagner des matchs. Agressivité, énergie, impact physique… vous voyez le personnage. Son importance au sein du collectif de Boston – que ce soit en tant que titulaire ou en sortie de banc – est indéniable et quand il n’est pas là (11 matchs ratés cette saison), c’est l’un des leaders du groupe qui manque aux Celtics. Faut pas oublier qu’on parle du plus ancien membre des Verts dans l’effectif actuel. Alors oui, un mec comme lui à 12 millions la saison, ça fait clairement partie des bonnes affaires.

# Monte Morris (Denver Nuggets)

Salaire 2019-20 : 1,6 million de dollars
Stats 2019-20 : 8,4 points (45,9% au tir, 37,5% à 3-points, 82,3% aux lancers), 1,7 rebond, 3,5 assists
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 3 ans et 4,7 millions, avec la troisième année non garantie

Drafté en 2017 avec le 51è choix, Monte Morris est arrivé en NBA par la petite porte. Il est d’abord passé par la case two-way contract, avec une grande partie de sa saison rookie effectuée en G League. Et puis ce contrat s’est transformé en vrai deal NBA, lui qui a intégré l’effectif des Nuggets en juillet 2018. La suite ? C’est une très belle campagne sophomore en sortie de banc, où il s’est véritablement révélé dans la Grande Ligue en tant que meneur remplaçant. Et cette année, malgré des stats légèrement en baisse, Morris était une nouvelle fois un élément important du succès de Denver. Les Nuggets sont basés sur un gros collectif ainsi qu’un effectif profond et le jeune Monte fait partie intégrante de tout ça, jouant un basket propre et solide. Il a notamment brillé depuis le début de l’année 2020 après un début de saison relativement discret, profitant d’un temps de jeu plus élevé suite aux blessures qui ont touché le roster de Denver. Avoir un jeunot de qualité comme lui à la mène derrière Jamal Murray, c’est un petit luxe, surtout à 1,6 million de dollars. Mais quelque chose nous dit que sa fiche de paie va rapidement évoluer.

En matière de rentabilité concernant le poste de meneur de jeu, ces gars-là font partie des meilleures affaires de la NBA sur la saison 2019-20. Dès demain, on va s’attaquer à l’extrême inverse, c’est-à-dire les joueurs qui touchent un peu trop d’oseille par rapport à ce qu’ils produisent sur les parquets. Attention au choc.

Source chiffres : Spotrac