Grosse surcote : les meneurs NBA 2019-20 un peu trop médiatisés par rapport à leur niveau de jeu réel
Le 21 avr. 2020 à 16:47 par Benoît Carlier
Ils roulent en Ferrari alors qu’ils devraient être en Twingo 2 et pourtant tout le monde trouve ça normal. Ils sont invités aux soirées sans qu’on ne se demande même plus pourquoi ils sont là. Sans aller jusqu’à parler de supercherie, certains joueurs ont été très bien vus cette saison sans que l’on remette vraiment leur statut en question… Jusqu’à maintenant. Après les sous-cotés hier, il est grand temps de s’attaquer aux meneurs les plus surcotés de la NBA concernant la saison 2019-20. Votre avis est évidemment le bienvenu, ça va piquer !
Comme toujours lorsqu’il est question de juger l’écart entre le niveau réel d’un joueur et sa perception dans les médias et auprès du grand public, la subjectivité est de mise. La définition et l’interprétation du terme surcoté n’est pas la même pour tout le monde et certains vont sûrement grimper aux rideaux en découvrant leur petit chouchou ci-dessous. Pour clarifier un peu les choix présents dans cet article, on se reposera surtout sur la saison 2019-20 en tentant d’identifier ceux qui squattent les gros titres toute l’année alors qu’ils n’ont pas fait le taf pour. Alors qui sont les joueurs les plus sur-médiatisés, qui prennent la place de ceux qui méritent le plus ? On enfile un gilet pare-balles et on y va !
# D’Angelo Russell (Minnesota Timberwolves)
All-Star sans grande contestation possible il y a un an de ça, il débarquait à Golden State avec une hype incroyable l’été dernier. En attendant le retour de Klay Thompson, la mission était simple : cohabiter avec Stephen Curry dans le backcourt pour mener les Warriors jusqu’en Playoffs où tout pouvait alors se produire selon l’état de santé de chacun. Mais rapidement, le MVP unanime a abandonné D-Lo à son tour, le laissant tout seul pour gérer le business. On ne s’est d’ailleurs pas gênés pour parler de ses coups de chaud en attaque mais un constat objectif s’impose. Sur ses six perf à 32 points ou plus dont un pic à 52 points contre les… Wolves cette saison, l’homme dont la glace coule dans les veines n’a jamais réussi à faire gagner son équipe. Arroser au scoring c’est bien, mais repartir avec la win c’est encore mieux, même en ayant une équipe abîmée. Très exposé depuis le début de sa carrière, il est passé tout près du MIP en 2019 et semble se rapprocher de son plein potentiel, mais y a-t-il de quoi s’enthousiasmer au max pour les fans du Minnesota ? On ne parle pas encore d’une superstar, son style de jeu et son look attirent énormément de fans, ça sera à lui de nous faire mentir dès la rentrée. Autre question, est-ce qu’on ne serait pas ‘simplement’ en train de parler d’un supersub chez les Dubs si Klay n’avait pas été blessé ?
# Frank Ntilikina (New York Knicks)
On ne va pas se faire que des amis et c’est normal. On parle quand même du Frenchie drafté le plus haut dans l’histoire de la NBA… au moins avant Killian Hayes. Les conditions n’ont pas non plus été optimales pour l’ancien Strasbourgeois avec trois changements de coach en trois ans et un management aux choix toujours très contestés : t’es chez les Knicks, tu vas galérer et être exposé médiatiquement. Alors on a passé l’éponge. Une fois, deux fois, cent fois. Mais force est de constater que l’on attend encore plus du French Prince. Toujours en concurrence avec beaucoup de meneurs de jeu, il n’a jamais su tirer son épingle du jeu malgré l’absence de cadre indéboulonnable à ce poste. Pourtant, il a eu l’occasion de le faire avec un temps de jeu moyen à chaque fois supérieur à 20 minutes. Défensivement, c’est costaud et on se souviendra encore longtemps de son duel avec LeBron comme d’autres mixtapes défensives de ces derniers mois, mais ça reste maigre au bout de quasiment 200 matchs dans la Grande Ligue. La saison 2019-20 devait être la sienne en sortie d’un Mondial prometteur avec l’Equipe de France et notamment une grosse performance personnelle pour battre Team USA, mais Franky n’a pas montré de forte progression depuis son exercice rookie et ça commence à être de plus en plus dur de demander à tout le monde d’être patient. Comme beaucoup s’accordent à le dire, attendons de le voir ailleurs, mais pour le moment, c’est la soupe à la grimace.
# Jamal Murray (Denver Nuggets)
Il est peut-être encore un peu trop tôt pour parler de joueur surcoté mais à ce moment-là on a peut-être aussi crié au génie un peu trop vite. Celui que l’on a de grandes chances de retrouver chez les meneurs les plus surpayés l’année prochaine bénéficie parfois de la couverture d’un statut All-Star dont il est pour l’instant encore loin. Le principal reproche qui pourra être fait au Canadien cette saison comme les précédentes ? Sa régularité dans l’irrégularité. De grandes performances au scoring, de belles célébrations, un poster non-accordé ici ou là, Jamal peut toucher le ciel et se retrouver tout en haut de l’affiche. Mais le lendemain, plouf. Pas un top défenseur pour couronner le tout, il s’agirait donc de revoir un peu le traitement fait autour de l’autre star des Nuggets, ou du moins réfléchir à sa valeur réelle à Denver. D’ailleurs, quand on voit la force du collectif et du banc des troisièmes de la Conférence Ouest, est-ce qu’on peut vraiment parler de numéro 2 derrière Nikola Jokic ? Plus encore, Jamal Murray est-il le numéro 2 d’une équipe qui va… loin ? On veut bien la réponse du bonhomme, pour qu’il disparaisse de cette liste.
# Dejounte Murray (San Antonio Spurs)
Vous vous souvenez de la hype qui entourait le jeune meneur au début de la saison 2018-19 ? Malheureusement, le successeur de Tony Parker dans le cinq majeur des Spurs a été stoppé net dans son élan par une déchirure des ligaments croisés, synonyme de saison blanche pour lui. Pourtant, un an plus tard l’engouement n’était pas redescendu et il était déjà traité comme le nouveau steal de Draft de San Antonio qui est experte dans le domaine. Au début, on a dit que c’était le temps d’adaptation nécessaire après une telle blessure. Puis on a commencé à douter au même rythme que la qualification des Éperons en Playoffs commençait à s’éloigner. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que Dejounte soit une référence à son poste dans la Ligue, ni même qu’il fasse partie des meilleurs espoirs chez les plus jeunes. Un rappel nécessaire pour certains. Au plus tôt vous réaliserez cela, moins longue sera la chute. La théorie de la poule et de l’oeuf peut être avancée, c’est les Spurs ou Murray ? Quoi qu’il en soit, sur l’exercice 2019-20 et en sortie de prolongation contractuelle annoncée comme un bargain, on a plus fait la gueule qu’autre chose concernant Dejounte à San Antonio. Il serait intéressant de passer un cap.
# Alex Caruso (Los Angeles Lakers)
On sait que sa fanbase est immense dans l’Hexagone, lui qui a même un surnom bien de chez nous pour ceux qui se rappellent de ce fameux marathon il y a quelques années. Mais Carupelle est actuellement le joueur le plus surmédiatisé en NBA, qu’on le veuille ou non. Le meneur est sympa et subit presque cette célébrité soudaine malgré lui, mais on ne pouvait pas laisser passer les 1 284 932 votes reçus pour l’envoyer au All-Star Game cette année. Avec 5,4 points et un peu moins de 2 rebonds et 2 passes de moyenne par match, il est trois galaxies derrière des joueurs comme Russell Westbrook, Chris Paul ou Ja Morant qui ont reçu moins de suffrages que lui à son poste à l’Ouest. On a saisi le délire, Los Angeles reste Los Angeles, mais il faut dire ce qui est. Car même si on sait tous que c’était pour déconner, on parle encore beaucoup trop de Caruso au moindre poster. Ce qui ne doit pas enlever son niveau de jeu intéressant pour les Lakers en sortie de banc, lui qui dépasse son statut de look chelou avec une contribution appréciable. Finalement, les joueurs sous-cotés devraient peut-être essayer la calvitie pour percer.
# Mike Conley (Utah Jazz)
Il a fait saliver tout le monde lors de son trade dans l’Utah l’été dernier, mais on attend encore de voir le fit parfait qui était censé faire passer le Jazz de simple outsider chaque année à véritable contender à l’Ouest. Pour l’instant, les débuts sont laborieux et bien loin des attentes. Il lui restera deux ans pour nous faire mentir mais il va falloir un peu plus que le titre de champion du NBA HORSE Challenge pour nous convaincre de le retirer de cette liste. Dommage, lui qui venait à peine de faire oublier son statut injustifié de joueur le plus surpayé de NBA avec son contrat à 153 millions record à l’époque. Il a eu un an pour s’adapter et on va commencer à changer de ton si rien ne change à la reprise. Car on veut bien être compréhensif et le défendre face aux détracteurs mais notre patience a quand même des limites. La courbe est, en tout cas, bizarre lorsqu’on parle de Conley. Il a été un des meneurs les plus sous-estimés de la NBA, mais cette saison l’a fait basculer dans une autre discussion. Est-il le maillon qui va faire passer le Jazz dans le rang des équipes jouant au mois de juin 2021…?
Allez, on respire ! Voici un petit éventail subjectif et collectif des meneurs les plus surcotés de la Ligue cette saison. D’accord, pas d’accord ? N’oubliez pas de lâcher votre petit vote dans le sondage ci-dessous pour nous permettre de constater si une tendance apparaît, et surtout n’hésitez pas à commenter si l’on a oublié la plus grosse arnaque en NBA chez les point guards. Un joueur tellement planqué dans sa fame qu’on n’a même pas pensé à le citer Kyrie alors que pourtant… à vous la parole !