Dallas a sorti le grand jeu pour la succession de Dirk Nowitzki : le plus beau passage de flambeau all-time ?

Le 03 avr. 2020 à 13:14 par Alexandre Taupin

Luka Doncic Dirk Nowitzki 20 décembre
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Pour la première fois depuis 21 ans, aucun numéro 41 ne s’est présenté à l’entraînement pour les Dallas Mavericks à la rentrée. Un choc pour toute une génération qui a grandi devant les exploits du grand Dirk Nowitzki. Légende de sa franchise, l’Allemand a au moins eu le plaisir de côtoyer celui qui est appelé à lui succéder, voire à le dépasser. A-t-on déjà vu un tel passage de flambeau en NBA ? C’est notre question du jour. 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Entendez par là qu’il est souvent difficile de se remettre du départ d’une de vos légendes. Michael Jordan, Reggie Miller, John Stockton ou Karl Malone vous le confirmeront, rares sont les joueurs iconiques qui peuvent se vanter d’avoir transmis leur franchise à un digne héritier, capable d’assurer les affaires courantes pendant 10-15 ans. Dirk Nowitzki, lui, peut s’avancer fièrement et dire que SA franchise est entre de bonnes mains : celles du prodige slovène Luka Doncic. Après plus de 20 ans à écumer les parquets et shooter sur la tête de tout le monde, la légende allemande a décidé de ranger les sneakers, l’esprit tranquille. On a déjà tout dit ou presque sur la passation de pouvoir entre les deux européens et le flair de Mark Cuban au moment d’échanger son choix de draft aux Hawks, mais ce qui va nous intéresser aujourd’hui c’est de comparer ce passage de flambeau avec ce qui a pu se faire ailleurs en NBA. En clair, quelles équipes et quels joueurs peuvent se vanter d’avoir si bien géré le passage de relais ? C’est ce qu’on va voir de suite. Pour ce faire, il faut respecter des règles de sélection. Primo, il faut que le joueur le plus âgé soit vraiment une icône pour sa franchise, un go-to-guy qu’on assimilera toujours à cette dite franchise (Olajuwon avec Houston, Ewing avec New York, Magic aux Lakers et donc Dirk à Dallas). Secondo, il faut que les deux joueurs aient joué ensemble sinon, forcément, le passage de relais n’a pas vraiment de sens. Enfin et surtout, il faut que le nouveau venu soit un joueur de calibre go-to-guy qui porte direct la franchise sur ses épaules dès lors qu’il a repris la couronne de chef de meute.

En prenant en compte tout ces facteurs… beh on se rend compte qu’il n’y a pas des masses d’exemples. Pourquoi cela ? Déjà parce qu’avec un joueur du calibre de Dirk Nowitzki, on ne récupère pas souvent des top picks à la draft vu que les résultats sont renforcés par sa royale présence. Ensuite, lorsqu’un joueur se retire ou quitte sa franchise de toujours (ex : LeBron), on assiste souvent à une traversée du désert de quelques saisons. Ce n’est qu’à ce moment là qu’une jeune star émerge via la draft ou un trade bien senti. Comment faire alors pour voir un ancien transmettre le Graal à un petit jeunot ? Il faut “espérer” que la franchise connaisse une année sans alors que ta star est toujours dans l’effectif. On a presque eu un cas parfait avec Larry Bird en 1979 mais qui dans le rôle du go-to-guy sortant ? Dave Cowens ? Il a été MVP et c’était un grand Celtic, ok, mais la symbolique aurait été nettement plus forte avec un John Havlicek, retraité un an plus tôt… Magic, Jordan, Moses Malone, Olajuwon, Ewing ? Aucun d’entre eux n’a pu jouer avec celui qui allait leur succéder à la tête de leur équipe. Mais il y a un exemple qui est sans doute très pertinent et qui regroupe tous les facteurs cités un peu plus haut : le tandem David Robinson – Tim Duncan. Profitant de la blessure longue durée de leur star, les Spurs avaient pu récupérer un autre numéro un de draft alors que leur go-to-guy n’avait “que” 32 ans. C’était là leur chance d’associer celui qui était le visage de l’équipe depuis dix ans (1er choix de la draft 1987) avec celui qui allait porter les Spurs pendant dix-neuf ans, devenant le plus grand joueur de l’histoire de la franchise texane. Pourquoi le cas Robinson est-il si intéressant ? Parce qu’il y a un vrai passage de relais entre l’ancien et le nouveau avec un Tim Duncan qui a été très vite responsabilisé et qui a été mis sur le devant de la scène par son aîné, qui a eu l’intelligence et l’humilité de se mettre à son service pour le bien de l’équipe. C’est aussi ça, la marque des grands. Les Spurs étaient l’équipe de Robinson et très vite ils sont devenus celle de Duncan. Le pivot a même pu prendre sa retraite en étant zen vu qu’il laissait une équipe championne avec un MVP en leader de vestiaire. On a vu pire comme scénario et nul doute que le grand Dirk n’aurait pas dit non à un dernier run en Playoffs aux côtés de son protégé avant de tirer le rideau. L’histoire en a décidé autrement.

Dallas a géré la succession de Dirk Nowitzki avec l’avènement de Luka Doncic. Difficile de faire mieux comme héritier non ? La Spurs Nation aura peut-être son mot à dire pour la meilleure transition de légendes all-time mais on ne peut que féliciter les Mavs pour avoir su rebondir si vite au crépuscule de la carrière de leur star allemande.