Le nouveau contrat d’Evan Fournier : la Free Agency 2020, un tournant dans la carrière de Vavane

Le 31 mars 2020 à 15:25 par Benoît Carlier

evan fournier
Source image : NBA League Pass

Maître de son destin à la fin de la saison, Evan Fournier sera en position de négocier le plus gros deal de sa carrière dès cet été ou de se laisser un an de réflexion supplémentaire en activant son option. Mais il n’y a pas que la moula dans la vie et le Frenchie va lourdement peser le défi sportif au moment de prendre sa décision.

Cela se passe tellement bien pour lui à Orlando qu’on a du mal à l’imaginer ailleurs. Pourtant, notre calvoche préférée se prépare à vivre un été déterminant pour la suite de sa carrière. En possession d’une player option à 17 millions de dollars pour la saison 2020-21, Vavane pourrait également décider de tester le marché des agents-libres pour donner une nouvelle direction à sa vie de professionnel qui n’est pas extensible ad vitam aeternam. A 27 ans, le leader de l’Equipe de France lors du dernier Mondial en Chine arrive dans son prime et ne veut pas passer plus de temps à lutter dans une équipe qui ne vise pas le titre. Chaque année compte et il n’a plus de temps à perdre dans un projet en reconstruction comme ce fut le cas lors de son arrivée en Floride. Echangé contre Arron Afflalo à l’été 2014, il a vu passer cinq coachs en six ans et a dû attendre la saison dernière pour disputer ses premiers Playoffs avec le Magic. Cette année, cela semble bien parti, si tant est que la NBA reprend un jour et toutefois sans grandes chances de poursuivre leur route au-delà du premier tour. De quoi faire réfléchir le kid de Charenton qui a les dents longues et déteste le goût de la défaite plus que quiconque.

Confiné à la maison avec Koh Lanta qui tourne en boucle à la télé, Evan Fournier a certainement déjà eu le temps de peser le pour et le contre du dossier d’Orlando. Dans la colonne des plus, il fait désormais partie des plus anciens de la franchise. En six saisons, Vavane a eu le temps de faire son trou à Disneyland. Son grand ami dans le vestiaire, le francophone Nikola Vucevic a déjà prolongé jusqu’en 2023 et après la naissance de son fils il pourrait avoir envie de s’installer un peu pour faire la majeure partie de sa carrière dans une seule équipe. Enfin, il fait partie du projet depuis l’an 0 et constate son évolution année après année. Il aura peut-être envie de rester jusqu’au bout pour voir jusqu’où ce groupe peut aller. Dans la colonne des moins, le plafond du Magic reste plus bas que de nombreuses franchises, rien que dans la Conférence Est. Il n’est même pas assuré que Orlando souhaite le prolonger à prix d’or et quitte à se retrouver encore dans des rumeurs de trades comme ces dernières années, pourquoi ne pas en profiter pour choisir lui-même sa destination ?

En effet, auteur de sa meilleure saison en carrière avec 18,8 points (deuxième option offensive de son équipe), 3,2 passes, 2,6 rebonds et 1,1 interception de moyenne à 40,6% du parking (leader à Orlando), le numéro 10 sait que c’est le timing parfait pour aller chercher un contrat bien juteux durant l’intersaison. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Magic ne voudra peut-être pas utiliser ses Bird rights et s’aligner sur la concurrence pour le conserver à tout prix. Nikola Vucevic et Terrence Ross ont déjà été prolongés l’été dernier et il va bientôt falloir songer à en faire de même avec Markelle Fultz et Jonathan Isaac. Le GM John Hammond pourrait donc préférer garder un peu de flexibilité pour s’assurer de prolonger ses jeunes le moment venu. Tout d’un coup, la théorie d’un départ à l’amiable pendant l’été devient de plus en plus crédible tout comme semble l’envisager Josh Robbins, l’insider de The Athletic. D’autant que Vavane n’a cessé de le répéter, il n’est pas en NBA pour mettre son banquier à l’abris mais bien pour gagner des titres tout en jouant un rôle. Lors d’une récente entrevue avec Rémi Reverchon de BeIN Sports à Orlando, il était extrêmement clair.

“Si tu me proposes tout de suite d’être dans une équipe qui gagne le titre, que je le gagne à 27 ans, que je suis dans mon prime et que je suis un joueur majeur de l’équipe avec 30 minutes par match, je le prends direct.”

Pour remporter une bague à 27 piges, ça semble quand même bien compromis puisqu’il faudrait aller au bout cette année avec le Magic. Par contre, un scénario dans lequel il rejoint un contender sérieux pour le titre durant l’été et soulève le trophée en juin prochain reste plausible. Il aura 28 ans certes, mais nul doute que Vavane fermera les yeux s’il peut atteindre son but ultime avant la fin de sa carrière. Néanmoins, il ne veut pas faire de la figuration et n’ira pas aux Lakers pour tourner les serviettes. Il faudrait donc trouver une franchise en recherche de scoring ou de défense (il sait faire aussi) sur de grosses séquences que ce soit dans le cinq majeur ou comme première option en sortie de banc. Un rôle qui pourrait lui aller à ravir chez une grosse cylindrée de la Ligue avec potentiellement un titre de 6MOY à venir disputer aussi pour le motiver sur le plan individuel. Ces dernières années, l’ancien Poitevin a montré qu’il était capable de tout faire pour le bien de son équipe. Lors des 11 absences de Vucevic cette saison, il a porté son équipe avec 24,1 points à 44,3% du centre-ville tout en maintenant le pourcentage de victoires du Magic à son niveau habituel (5-6). Enfin, on sait qu’il est capable de prendre les choses à son compte dans le dernier quart-temps ainsi que de prendre le tir de la gagne sans trembler comme ce fut le cas cette année contre les Warriors le soir de son career-high (32 points). Au contraire, il adore ça. Bien sûr, il faudra être prêt à faire quelques concessions sportives et financières si Fournier veut jouer un rôle important chez un favori, mais c’est peut-être maintenant ou jamais et sa cote n’a jamais été aussi élevée pour tenter d’intriguer un GM à la recherche de la pièce manquante du puzzle.

La situation inédite à laquelle la NBA doit actuellement faire face pourrait modifier ses plans mais Evan Fournier semble pencher pour un départ durant l’été pour rejoindre un candidat au titre et passer son prime à essayer d’aller au bout. A lui de prouver qu’il peut encore hausser son niveau de jeu et d’accepter le rôle qui pourra lui être donné dans une équipe qui joue le titre. En tout cas une chose est sûre, Vavane n’a pas besoin d’argent pour s’offrir un voyage en Turquie se refaire pousser les cheveux et il ne se laissera pas guider par l’argent. Objectif titulo et rien d’autre !

Sources texte : The Athletic et BeIN Sports