Andre Drummond a quitté Detroit, en pleine nuit, sans un bruit : 591 matchs et sept ans de loyaux services ne méritaient-ils pas mieux ?

Le 21 mars 2020 à 16:58 par Giovanni Marriette

Andre Drummond 20 mars 2020
Source image : YouTube

Le 6 février dernier, c’est mine de rien un sacré pan de l’histoire récente des Detroit Pistons qui s’est écroulé. Pas que la relation entre Andre Drummond et sa franchise de toujours n’ait débouché sur la liesse des grandes victoires hein, mais disons que le “couple” semblait solide, quoique de moins en moins, et que l’abattage de Dédé pendant toutes ces années méritait sans doute des au revoir un peu plus travaillés.

On le sentait depuis plusieurs semaines déjà, l’histoire d’amour entre ce drôle de grand dadais et les Pistons était plus proche de son début que de sa fin. Besoin de tourner la page pour le joueur, besoin également d’ouvrir un autre chapitre pour la franchise du Michigan. Et c’est donc le 6 février au soir que le couperet est tombé, aux alentours de 20h20 et je m’en rappelle car Plus Belle La Vie était sur le point de commencer.

Pistons trading Andre Drummond to Cavaliers, league sources tell @TheAthleticNBA @Stadium.

— Shams Charania (@ShamsCharania) February 6, 2020

Andre Drummond quitte donc les Pistons, on s’en doutait, pour les… Cavs, on s’en doutait moins malgré les rumeurs persistances des heures précédant la deadline, mais le plus fou dans cette histoire c’est qu’il quitte Detroit en échange d’une carte Pokemon, d’un Balisto goût merde et d’un DVD de la Grande Vadrouille. Et ça, c’est plutôt foufou comme info.

Future second-round pick to the Pistons — lesser of Golden State or Cleveland’s 2023 pick, source tells ESPN. Knight and Henson too.

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) February 6, 2020

En 2020 on envoie donc le deuxième meilleur rebondeur de l’histoire d’une – mythique – franchise et accessoirement son plus fidèle soldat depuis sept ans… à Cleveland et contre l’équivalent en talent et en potentiel de l’un de ses (nombreux) poils d’épaule. Bien bien. Pow Wow chantait comme Salvador que Le Lion est mort ce soir, les Pistons hurlent pour leur part que c’est plutôt le respect qui est mort en ce soir de février. Alors évidemment un trade de cette envergure (wow) va beaucoup plus loin que le fait de comparer la valeur intrinsèque des joueurs échangés, calmez-vous, mais avouez que, fan des Pistons ou pas, ça fait quand même un petit pincement au cœur de voir le visage de la franchise depuis 2012 quitter son cocon pour partir vers l’un des seuls bastions de la NBA plus… bordélique que celui dans lequel il était jusque-là. Alors évidemment bis, on se doute que les Cavs n’ont pas forcément comme idée première de faire du grand déménageur le futur de leur franchise, mais avouez quand même que, même pour six mois, beh ça fait bizarre de voir un double All-Star possiblement dans son prime servir de casserole Tefal dans un wakatépé baboune de milieu de saison. Parce que très franchement, malgré les zéro match de Playoffs gagné en huit ans, Dede méritait mieux, point.

Andre Drummond méritait mieux. Il méritait mieux car il est à 26 ans seulement – et déjà – l’un des rebondeurs les plus efficaces de l’histoire. Placé à une anecdotique soixante et quelquième place all-time, le gonze peut tout simplement envisager de se rapprocher un jour des dix plus gros gobeurs de tous les temps et ça, pas sûr que ce soit à la portée du premier Brook Lopez venu. Il méritait mieux car en plus d’être un honnête attaquant, bien plus que sa réputation ne le laisse penser, il est également un défenseur très solide, tellement plus que sa réputation ne le laisse penser. Double All-Star, membre de la All-NBA Third Team en 2016, trois fois meilleur rebondeur de la Ligue et officieusement quatre fois avec cette saison tronquée, Dede est beaucoup plus qu’un mec qui grappille les steaks laissés par Reggie Jackson et reste aujourd’hui l’un des intérieurs les plus solides et all-around de toute la NBA. Son problème ? Il n’a pas le talent offensif d’un Karl-Anthony Towns, il n’a pas la science défensive d’un Rudy Gobert, il n’est simplement que très bon un peu partout, et de surcroît dans une équipe qui n’a pas toujours sur l’entourer. Car n’oublions pas qu’après l’échec d’un trident lolesque Josh Smith – Greg Monroe – Andre Drummond à se faire s’interroger sur la vie un fan des Rockets, jamais les Pistons n’auront semblé en mesure de proposer un vrai supporting cast à un homme visiblement pas fait pour être le héros.

Résultat des courses ? Un divorce consommé aussi rapidement que celui d’une Kardash en sortie de cuite, et un Dede qui trimballe aujourd’hui sa grosse caisse et son option à 29 millions dans la nature. Un peu tristoune pour un mec qui n’a jamais semblé aussi capable de lâcher des 25/20/5/3/3 un soir sur quatre, un peu triste de voir un mec comme lui perdre six mois de sa vie à errer dans l’Ohio alors qu’il mérite clairement de jouer pour autre chose que la gloire, à l’heure où des congrégations de stars se forment un peu partout en NBA. Allez, rattrapage prévu en juillet, logiquement.


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