Eric Paschall, la dernière trouvaille de Bob Myers : qui aurait pu deviner qu’il serait la première star du Chase Center ?

Le 17 mars 2020 à 15:21 par Benoît Carlier

Supporter les Warriors en 2019-20 revient à lancer une Ligue des Masters avec des joueurs originaux sur PES. On ne connaît personne sur le terrain mais on identifie très vite qui est le moteur du groupe. A Golden State cette saison, il s’appelle Eric Paschall. On vous avait dit, difficile de faire plus aléatoire comme nom. Pourtant ça y est, il est définitivement sorti de l’anonymat.

Ne vous trompez pas sur l’orthographe. A ne surtout pas confondre avec Eric Pascal, votre prof de maths en Troisième B au Collège Jacques Prévert. Les gabarits ne sont pas du tout les mêmes, déjà. Et l’un d’entre eux n’a pas eu besoin de triangle pour vous vendre un peu de rêve. Oui, on est devenu bon public dans la baie depuis le déménagement au Chase Center. Il faut dire qu’entre le départ de KD, le forfait de Klay Thompson pour toute la saison et les blessures de Stephen Curry ou encore Draymond Green, c’est un peu comme s’il avait fallu passer de la meilleure équipe de l’histoire à un groupe de G League. Le coach est resté le même mais à part ça tous les repères ont changé. Autrement dit, il n’y en avait plus aucun. On ne passe pas d’une dynastie à l’an 0 d’un nouveau projet rempli de no names sans galérer et il a donc été nécessaire de tout réapprendre, des deux côtés du terrain dans une saison aussi laborieuse pour les joueurs que pour les fans. Alors au cœur de ce joyeux bordel, le rayon de soleil qui a permis aux abonnés des Warriors de ne pas sombrer dans la dépression s’appelle Eric Paschall. Vous avez bien lu, alors on passe à la suite pour suivre le rythme de cette pile Duracell.

Historiquement, Bob Myers a toujours fait des bonnes pioches à la Draft. Le Big Three cité plus haut a été construit à coup de picks de Draft, parfois grâce à des coups de génie à l’instar de Draymond Green récupéré au deuxième tour, en 35ème choix de la cuvée de 2012. L’exemple n’est pas pris au hasard puisque s’il est encore trop tôt pour dire si Eric Paschall deviendra un multiple All-Star, membre d’une All-NBA Team et DPOY un jour, le profil de joueur est sensiblement le même. On parle bien d’un ailier-fort avec de l’embonpoint et un léger déficit de taille qu’il compense par son énergie et sa vision supérieure à la moyenne. Pour aller plus loin dans la comparaison, le rookie est lui-même issu du second tour puisque les Warriors sont allés le chercher au spot 41. Le nez creux des scouts de Golden State fonctionne toujours très bien vu le rendement de celui qui est d’abord allé au bout de son cursus universitaire à Villanova avant de tenter sa chance en NBA. Lors de ses 60 premiers matchs rémunérés en carrière, le New-Yorkais tourne à 14 points, 4,6 rebonds et 2,1 assists de moyenne au point de figurer parmi les tous meilleurs élèves de sa promo malgré des résultats collectifs de cancre.

Car c’est bien là le plus grand exploit de Pascalou depuis le début de la saison, lui qui a réussi à faire parler des Dubs en positif au cœur d’une campagne à jeter à la poubelle. Régulièrement titulaire en l’absence du pitbull de la bande, il ouvre moins la bouche mais se colle chaque jour un peu plus cette étiquette de Draymond Green nouvelle génération. Intelligent, défenseur acharné et capable de quelques coups de chaud du parking comme lors de son career high à 34 points lors de son septième match chez les pros le jour de son anniversaire, il enchaîne les actions de vétéran et commençait à prendre un vrai rythme de distributeur de caviars depuis quelques semaines. Depuis six matchs, il avait des moyennes de 6 passes décisives par match avec 19,2 points et 4 rebonds à 35,3% de la cantine avant que la saison ne soit mise en stand-by. Evidemment, il est toujours plus simple d’envoyer de telles stats dans une équipe qui perd et qui n’a pas la pression du résultat, mais il faut quand même le faire et de nombreux All-Stars auraient rêvé d’avoir une telle ligne lors de leur première saison NBA. Le jury ne s’est d’ailleurs pas trompé en le conviant à la fête des joueurs les plus prometteurs de la Ligue lors du Rising Stars Challenge à Chicago où il a tout simplement terminé meilleur marqueur de l’équipe américaine en sortie de banc. A ce niveau-là, on ne peut plus parler de coïncidences. Le type est à sa place.

A 23 ans, Eric Paschall n’est pas un rookie comme les autres. Son plafond est peut-être moins élevé que certains de ses collègues de promo mais il a su profiter à fond de la période d’incertitude des Warriors pour se faire une place dans la durée au sein de la Ligue. Steve Kerr a désormais deux Draymond Green interchangeables sur qui compter et il devrait en abuser la saison prochaine. Encore une jolie inspiration pour Golden State qui se lèche déjà les babines avant de choisir parmi les tous premiers à la prochaine Draft. Vu les pépites qu’ils vont nous chercher au fin fond de deuxième tour, on n’ose même pas imaginer ce que cela pourrait donner.


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