Les héritiers de Kobe Bryant : la Mamba Mentality, un patrimoine qu’il nous lègue à tous

Le 27 janv. 2020 à 21:18 par Benoît Carlier

Source image : YouTube/NBA

Si Kobe Bryant est souvent considéré comme un descendant de Michael Jordan sur le plan sportif, il a aussi inspiré de nombreuses carrières. Des générations de basketteurs ont grandi en le voyant gagner avec les Lakers, tentant d’imiter ses moves et de se rapprocher de sa mentalité avec le rêve de connaître un jour le même succès que le Black Mamba. C’était même devenu l’une de ses priorités depuis sa retraite, afin de léguer son héritage pour qu’il puisse traverser les époques.

Dès qu’il a eu l’âge de mettre un pied devant l’autre, le petit Kobe a marché dans les pas de son père en l’accompagnant partout sur les parquets de NBA puis en Italie où il a déménagé à l’âge de six ans. Exilé en Europe, il gardait toujours ce lien avec la Grande Ligue grâce aux VHS de matchs enregistrés que son grand-père lui envoyait. C’est aussi comme ça que bien avant internet, le kid de Philly a pu commencer à étudier le jeu des stars de l’époque jusqu’à l’obsession. Le bouton rewind bien enfoncé sur la télécommande pour regarder et re-regarder chaque action dans le détail et aller l’imiter sur le terrain le plus proche juste après. Car avant d’être un stakhanoviste du travail, Bryant est un amoureux du jeu et surtout un grand observateur. C’est pour cette raison que l’on peut retrouver un peu de Magic Johnson, Jojo, Jerry West, Oscar Robertson et de bien d’autres légendes dans son jeu. La ressemblance est tellement troublante que des mix entiers existent sous forme de copier-coller entre les actions de son idole qui évoluait chez les Bulls et les siennes avec plus de dix ans d’écart. C’est donc en observant les meilleurs que le Mamba est devenu le joueur qu’il était, répétant inlassablement chaque geste à l’entraînement jusqu’à le maitriser à la perfection. Une manière aussi de se forger un mental, lui qui n’hésitait pas à défier les coéquipiers professionnels de son père à 12 piges… Cette obsession dans le travail, Kobe Bryant voulait aussi la retrouver chez ses coéquipiers pour lui permettre d’arriver à ses fins. Aussi fort soit-il, il ne pouvait pas arriver jusqu’au titre tout seul. De nombreuses frictions ont eu lieu sur la route, l’arrière jugeant souvent ses teammates un peu trop relax à l’entraînement. Mais, on ne va pas refaire tout son palmarès, le futur Hall of Famer n’arrive pas le dernier au moment de compter les bagues.

Que l’on aime le personnage ou pas, cette détermination sans faille et cet acharnement de boulot sont des faits reconnus par tous. Ils ont d’ailleurs inspiré des générations entières, montrant que l’on peut regarder His Airness droit dans les yeux si l’on s’en donne les moyens. Aujourd’hui il y a donc des milliers de petits Kobe un peu partout sur la planète. Des violonistes, des peintres ou des apnéistes. Et la NBA n’y échappe évidemment pas. Chacun dans son domaine, on a tous quelque chose à apprendre du parcours de ce champion. De la Mamba Mentality. Aller plus loin et toujours repousser les limites en s’inspirant des meilleurs dans l’espoir de les dépasser un jour. Le secret n’est pas dans la méthode, il est dans la tête. Y croire sans jamais regarder en arrière. Surmonter les obstacles comme ce foutu tendon d’Achille qui lâcha en fin de carrière. Tout ce que Kobe a fait durant sa vie ne pointe que dans une seule direction : nous pousser à faire de notre mieux sans jamais rien lâcher avec la conviction que l’on arrivera à quelque chose de grand un jour. Nous ne sommes pas tous faits pour être comme lui, mais parmi la new gen de joueurs présents dans la Grande Ligue, nombreux sont ceux qui ont puisé leur motivation dans la trajectoire de la légende des Lakers.

Dernièrement, il s’était même investi d’une mission de transmission avec les plus jeunes. En plus de son rôle de père, Kobe coachait régulièrement l’équipe de sa fille, Gianna, également présente dans ce foutu accident d’hélicoptère. Depuis son retrait des parquets en 2016, il a aussi reçu à Los Angeles de nombreux jeunes joueurs NBA souhaitant apprendre au contact d’une légende. Un travail personnalisé et un vrai dévouement pour les stars les plus en demande et vraiment prêtes à tout pour imiter leur idole. Cet été, Bryant s’était félicité de l’accomplissement personnel de Giannis Antetokounmpo sacré MVP sur son compte Twitter, lui souhaitant de goûter à la joie de soulever un trophée collectif le plus rapidement possible. A propos de leur workout californien, le Greek Freak raconte qu’il s’était carrément pointé à la salle avec un carnet tellement il avait de questions à poser au quintuple champion NBA. Il avait aussi essayé de venir s’entraîner trois heures avant le rendez-vous quotidien pour impressionner son coach mais ce dernier avait simplement trouvé ça normal. Il en faut plus pour choquer le MVP 2008. L’actuel meilleur joueur de la Ligue n’est donc qu’un exemple de la descendance de Kobe. Jayson Tatum, Trae Young, DeMar DeRozan, Devin Booker, Kyrie Irving ou encore Paul George ont tous grandi avec des posters du numéro 24 dans leur chambre. Le Mamba laisse derrière lui de nombreux enfants endeuillés. Chacun surmontera sa peine à sa manière et à son rythme, les hommages d’hier ne servant que de petit pansements sur une plaie bien plus profonde. Mais à force de poursuivre son but, Kobe a semé des graines qui commencent petit à petit à pousser haut dans le ciel pour tâcher de le rattraper. Avec la sagesse et les années, il en avait même fait l’une de ses priorités. Une manière aussi pour lui de marquer son époque tout en s’inscrivant dans l’Histoire afin de transmettre une vision qui nous survivra à tous.

Hier soir, deux de ses descendants ont compilé 81 points en prenant chacun 24 tirs. Un petit clin d’œil du destin qui doit faire sourire le Mamba là où il est. Lui avait réussi à dépasser Michael Jordan au classement des meilleurs scoreurs all-time avant de prendre sa retraite. La relève a encore beaucoup de chemin pour le rattraper et il n’y a pas mille solutions pour y parvenir : se remettre au travail en commençant plus tôt que les autres et en terminant plus tard. Parce que c’est le seul moyen pour continuer sans cesse de s’améliorer. C’est ça, la Mamba Mentality.