Pluie de louanges sur Sekou Doumbouya à Detroit : le rookie a fait son trou plus vite que prévu dans le Michigan
Le 17 janv. 2020 à 17:20 par Benoît Carlier
La semaine n’est pas tout à fait finie mais elle a déjà été particulièrement douce avec les fans français de NBA. Sekou Doumbouya s’est fait un nom dans la Grande Ligue et on en a peut-être pour plus de quinze ans avec lui. En tout cas, à Detroit le rookie fait déjà l’unanimité.
Plus jeune joueur en NBA du haut de ses 19 ans et 25 jours, Doums ne touche plus terre depuis deux semaines. D’abord envoyé en G League pour charbonner au début de la saison, le natif de Conakry a profité des blessures de ses coéquipiers sur son poste pour se faire une place dans l’effectif des Pistons (on dit merci Blake !). Propulsé dans le cinq majeur depuis le 2 janvier, il a tout de suite convaincu son entraîneur avec des statistiques qui pourraient même lui permettre d’être appelé en réserve au Rising Stars Challenge à Chicago le mois prochain même si la période est un peu courte pour juger. En 2020, le 15ème choix de la Draft tourne donc à 14 points, 5,3 rebonds et 1 interception à 54,4% au tir et 41,4% du parking en 30 minutes de jeu lors de ses huit premières titularisations en NBA. Mais s’il se contentait seulement de marquer des paniers, on pourrait crier à la facilité. Sauf que Sekou est aussi en train de s’imposer comme un vrai défenseur de un contre un avec des clients comme LeBron James, Kawhi Leonard ou Kevin Love sur la truffe ces derniers jours. Pas de quoi impressionner l’ancien de Poitiers et de Limoges qui en a vu d’autres sur les parquets de Jeep Elite. Ils allaient peut-être un peu moins vite et ils étaient sûrement un peu moins puissants mais Doumbouya ne s’arrête pas sur ce genre de détail et c’est ce qu’apprécie le plus Derrick Rose à propos de son teammate dans des propos rapportés par NBA.com.
“Je suis juste impressionné par son absence de peur à chaque match-up. LeBron, Kawhi, Paul George, Draymond, K-Love. Il les prend les uns après les autres et il s’en fout. C’est comme ça que ça se passe dans cette Ligue, les enfants ne sont pas acceptés.”
Recevoir de tels compliments de la part d’un ancien MVP, ça doit déjà toucher. Mais quand on sait en plus qu’il s’agit de l’idole de Sekou, on n’ose même pas imaginer la joie intérieure ressentie par le Français. Espérons juste qu’il ne lui transmette pas la même poisse. De toute façon, tout le monde a l’air sur la même longueur d’onde à Motor City en ce moment et on n’a même pas encore parlé de son poster sur Tristan Thompson… Si vous ne l’avez pas encore vu, foncez par ici on vous attend. Non seulement le gosse est irréprochable des deux côtés du terrain, mais en plus il s’incruste dans les Top 10 avec des actions sans aucun respect pour la vie humaine de l’ex Kardashian. Il n’en fallait pas plus pour terminer de se mettre dans la poche cette grande boite à camembert de Markieff Morris qui ne semble pas trop jaloux pour sa place dans le starting five.
“C’est un bon gamin. Il veut apprendre. Il va devenir chaud. Une chose est sûre, il n’a pas peur. Il ne sait pas vraiment ce que c’est que la NBA mais il va se battre tous les soirs. Il se comporte comme un joueur plus âgé. En tant que vétéran, c’est ce que j’attends d’un rookie. C’est mon gars. […] C’est ‘The Prince’. Vous verrez, dans cinq ans il portera Detroit sur son dos, je vous le promets. Il fait un travail incroyable en tant que titulaire et il a un grand futur. Il est en train de faire changer les choses ici.”
Par ici les éloges, on met tout ça pour papier comme ça Sekou pourra venir les relire lorsqu’il aura un petit coup de mou même si on espère que ça arrivera le plus tard possible. En tout cas, Dwane Casey est bien forcé de constater que son joueur fait le boulot en tant que starter et qu’il mérite du temps de jeu jusqu’à la fin de la saison. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance avec le COY 2018 qui ne l’avait appelé que six fois en 34 rencontres sur l’année 2019. Mais aujourd’hui, l’ancien boss des Raptors aura du mal à retirer son rookie du cinq même s’il préfère rester calme.
“Il apprend vite. Les nuances et tous les petits détails, couvrir le terrain. C’est incroyable toutes les bonnes choses qui arrivent lorsque l’on court des deux côté du parquet. Si tu trottines, ça peut vite se compliquer. Il a plutôt bien intégré ça. C’est sûrement l’un de nos meilleurs joueurs pour les cuts, il lit bien le jeu et sait comment s’y prendre pour punir dès qu’un adversaire est un peu endormi. En plus il met des tirs à 3-points, il s’est bien intégré. […] Je ne veux pas sur-réagir mais j’aime ce à quoi pourrait ressembler son futur.”
Et notre petit coq dans tout ça ? Sélectionné un peu plus bas que ce qu’il espérait à la Draft, Sekou Doumbouya est en train de prouver aux autres franchises qu’elles ont eu tort de le sous-estimer. Le caractère du rookie avait sûrement soulevé quelques red flags parmi les scouts NBA en charge de le scruter l’année dernière mais à tout juste 19 piges il montre qu’il était fait pour cette Ligue et laisse entrevoir un avenir radieux.
“Ça a été deux bonnes semaines. Maintenant il faut poursuivre sur cette lancée et continuer à travailler dur chaque jour. […] Pour n’importe quel joueur, même ceux qui ne sont pas rookies, c’est important de se sentir bien dans son équipe. Si tout le monde t’apprécie, aime ce que tu fais, ton état d’esprit, tu te sens à l’aise et libéré sur le terrain. C’est ce que j’essaye de faire, travailler tous les jours, être positif avec tout le monde et ça marche. […] Chaque jour est simple. C’est juste une opportunité à saisir. Prends-la et joue sans essayer d’en faire trop. Joue de la bonne manière et c’est tout.”
Si d’autres jeunes joueurs français ont des questions à l’avenir, ils pourront aussi se tourner vers Sekou. Le premier Frenchie de l’histoire des Pistons s’est parfaitement adapté à sa nouvelle vie chez les cainri et c’est un régal pour le moment sur les planches. Avec ses qualités athlétiques bien supérieures à la moyenne et son état d’esprit guerrier, on a hâte de découvrir qui seront les prochaines victimes de Doums en NBA et sur les parquets FIBA. Car au rythme où ça va, Vincent Collet va vite devoir saisir son téléphone en pensant aux prochaines échéances de l’Equipe de France. Un ailier polyvalent avec un bon petit shoot, ce ne serait pas du luxe.
Source texte : NBA.com