Le Heat enchaîne à domicile : victoire face au Jazz 107 – 104, un pour tous et… tous pour un, comme d’habitude

Le 24 déc. 2019 à 05:23 par Bastien Fontanieu

jimmy butler heat
Source image : NBA League Pass

Ce n’était peut-être pas le match de la soirée, mais en terme d’affiche, il était difficile de faire plus intrigant. Le Jazz se déplaçait à Miami, et si Utah a d’abord fait le boulot proprement, c’est le Heat qui a terminé en patron en gérant son money-time.

Pour ceux qui connaissent pas mal ces deux franchises depuis quelques années, ce n’est pas vraiment une surprise si on dit que la rencontre fût géniale. Est-ce une loi imposée de tout là-haut par James Naismith et qui fait qu’on doit avoir, au moins une fois par un, un gros duel entre Jazz et Heat ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que la fête des maillots était totale ce lundi soir, entre le Vice City édition de Miami et les couleurs espagnoles de Utah. Un match clairement pas fait pour les épileptiques, mais sinon c’était sacrément intéressant à suivre. Déjà car, d’entrée, le ton était donné par Bam Adebayo et Rudy Gobert. En défense, en protégeant leur raquette, les deux intérieurs se rendaient coup pour coup au niveau de leur activité défensive, et le Français prenait même l’avantage en nettoyant tout ce qui venait dans son coin lorsqu’il était sur le terrain. Bien aidé par Joe Ingles balle en main, un Donovan Mitchell un poil inspiré en début de rencontre (clairement pas par la suite) et Bojan Bogdanovic, le Jazz se mettait dans de bonnes dispositions dans un cadre pourtant hostile. Certes, Gobert prenait un poster assez violent sur le museau signé Derrick Jones Jr, mais l’ambiance de l’American Airlines Arena était masquée par les efforts défensifs et collectifs du Jazz, qui verrouillait sa zone dans les quart-temps 2 et 3. Soudain, alors que Goran Dragic faisait tout le nécessaire pour garder le Heat devant, c’est l’équipe d’Erik Spoelstra qui se retrouvait dans une fâcheuse situation : celle de perdre son deuxième match de la saison à domicile, après avoir rendu les armes au finish face aux Lakers. Sachant que Utah était sur 5 victoires de suite et ne montrait pas le moindre signe de méfiance, il fallait que Miami trouve une solution pour sortir de ce piège mormon. Et cette solution, évidemment, Spo l’a trouvée.

Un peu de zone retentée face au Jazz après le succès de la méthode à Philadelphie, pourquoi pas. Mais ce qui a surtout retourné la rencontre ? C’est cette dose d’intensité qui a été multiplié par 12 dans le dernier quart-temps, et a permis au Heat de faire chavirer le navire adverse. Pour ce faire, tous les gestes ont été revus à la hausse, toutes les initiatives ont été boostées au max, et en quelques séquences consécutives, Utah a perdu l’équilibre pendant que Miami faisait la teuf. Incapables de se reposer sur Mitchell, vu que ce dernier était très bien défendu et pas du tout inspiré, les visiteurs ne pouvaient que regarder le terrible run du Heat se dérouler sous leurs yeux, comme s’il n’y avait rien à y faire. Un gros rebond offensif de Bam Adebayo, ou une interception tentée par le monstre, avant que ce soit le shoot assassin d’un Tyler Herro possédé sur sa fin de match, le hustle de Derrick Jones Jr et les banderilles assassines de Duncan Robinson. On ne change pas une équipe qui gagne, et Spoelstra a respecté la tradition en faisant en sorte que ce soit son équipe qui l’emporte, pas les faits d’armes d’un seul homme. Jimmy Butler a été excellent des deux côtés du terrain, le retour de Dragic dans la rotation fait un bien fou au Heat, et on pourrait réserver un bout de phrase à quasiment chaque joueur de Miami. Mais non, même pour les quelques minutes de Meyers Leonard, on préférera remettre en avant ce un pour tous, tous pour un qui est bel est bien l’identité du succès du Heat cette saison. Trois des quatre meilleurs marqueurs de la rencontre étaient en face (27 pour Ingles, 18 Rudy, 19 Bojan et 20 Butler), mais c’est la somme des petits apports qui a fait la différence, statistiquement ou dans la défonce physique de ce dernier quart-temps remporté 31 à 23. La franchise de Floride, par conséquent, profite de la défaite des Raptors chez les Pacers pour se replacer sur le podium à l’Est, et passer un soir de Noël en toute décontraction, sur les plages de South Beach…

Ce début de saison du Heat, qui se confirme soir après soir, mène vers un début d’année 2020 extrêmement prometteur. Utah n’était pas facile à jouer ces derniers temps, aucun problème pour Miami qui rappelle à la concurrence une nouvelle fois le fait suivant : pour gagner chez eux, il faut bien jouer pendant 48 minutes, pas 24, 36 ou même 45.