Le contrat max est-il en train de se banaliser ? Les franchise players ont désormais du monde à leur table

Le 20 oct. 2019 à 12:28 par Alexandre Taupin

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Source image : CC0 Public Domain

La prolongation de Pascal Siakam aux Raptors vient conclure une intersaison riche en dollars et en grosses signatures. L’occasion de nous interroger sur la valeur réelle du fameux contrat max, jadis réservé à l’élite de la ligue.  

On va mettre un énorme stop d’entrée, l’idée de ce papier n’est pas de clasher gratuitement Toronto ou Pascal Siakam pour la signature de ce nouveau deal. Le principe est clair en NBA ou dans tout autre business, il y a une offre sur la table et elle est signée… ou pas. Si Spicy P a prolongé c’est que Masai Ujiri a allongé les billets, estimant que le joueur valait un contrat max, fin de l’histoire. Mais à l’heure où de plus en plus de joueurs pensent “valoir” un max contract (n’est-ce-pas Buddy Hield ?), on peut légitimement s’interroger sur la valeur symbolique de ce fameux deal qui semble désormais si accessible pour les joueurs qui sortent d’une ou deux saisons abouties. Pascal Siakam, Jamal Murray, Tobias Harris, Khris Middleton, Kristaps Porzingis ont un point commun : ils ont tous reçus des FAT augmentations ces dernières semaines / mois et chacune de ces signatures peut donner à réflexion pour les fans des franchises concernées. On ne parle pas ici de trois cookies et d’un twix mais bien de 816 millions de dollars à se partager entre ces cinq là. 816 MILLIONS. (A titre de comparaison, Kobe Bryant a gagné environ 400 millions de dollars dans sa carrière.) Deux All-Stars dans le lot, et encore, le premier n’a même pas pu jouer le match aux étoiles faute de blessures et le deuxième ne l’a été que cette année, à 28 ans. Encore une fois, loin de nous l’idée de partir dézinguer tel ou tel joueur mais quand on parle d’un contrat max, n’est-on pas censé parlé de l’élite, la crème de la crème, ceux qui marchent sur la ligue avec tant de facilité ? On peut critiquer CP3 autant qu’on veut mais lorsqu’il entre dans le bureau de Daryl Morey pour réclamer son max, le mec peut sortir des bilans réussis, des médailles olympiques, des sélections dans les All-NBA, meilleur passeur de la ligue X fois etc etc… Et oui vous ne rêvez pas, un papier dans lequel on défend Chris Paul sur son salaire !

Jamal Murray a montré un beau potentiel jusque-là, il est jeune et sa marge de progression est encore importante mais où est-il dans la hiérarchie des meneurs ? Top 8-10 à la rigueur. 170 patates pour le dixième meneur de la ligue ? Vraiment ? Personne ne connaissait Pascal Siakam à l’été 2018 et sa magnifique saison couronné d’un trophée de MIP ne viendra pas effacer les doutes qui entourent son leadership naissant. Kristaps Porzingis n’a pas joué en match officiel depuis UN AN ET DEMI et si on ne doute pas une seconde de son talent, le Unicorn n’est pas connu pour sa solidité physique. S’agissant de Tob, il a véritablement explosé lors de la dernière saison aux Clippers, avec une vraie plus-value pour son équipe mais le constat est le même que pour Murray, à ceci près que Harris est de quelques années son aîné : vise-t-on les sommets avec Tobias Harris ? Avez-vous déjà vu un fan dire, “cette année, le pote de Boban va nous conduire en finales” ? On en doute. Enfin et non des moindres le cousin de la royauté anglaise a réussi, grâce à sa grec connection, à obtenir un max deal du côté des Daims. Une belle réussite pour un joueur qui n’a dépassé les 20 pions en carrière qu’à une seule reprise et qui a plus une tête de troisième option chez un candidat au titre. Et encore…

C’est malheureusement la ligne de conduite prise par les boards ces dernières années. Offrir un gros contrat voire un trop gros, histoire de bétonner, de sécuriser, pour éviter qu’une perle n’explose ailleurs. (coucou James Harden) Sinon comment expliquer les cas Otto Porter Jr, Andrew Wiggins, Chandler Parsons ? Allez expliquer aux fans que ces mecs, sont le présent ou l’avenir de la ligue. On vous souhaite bon courage. Peut-être certains d’entre vous nous diront que les contrats max poubelles, c’est pas nouveau et que ça s’est déjà vu dans le passé. Alors pourquoi en faire toute une histoire ? Parce que les joueurs que vous allez nous citer (au hasard, Jermaine O’Neal, Gilbert Arenas, Rashard Lewis, Stephon Marbury, Amare Stoudemire) avaient tous un minimum de références au moment de signer ces big deals (des All-Stars, de la All-NBA Team ou plusieurs saisons à 20 pions), peu importe la manière dont cela s’est terminé ensuite. Le risque de voir des joueurs de plus en plus jeunes, et avec si peu d’accomplissements, exiger des contrats max, c’est de créer des précédents pour d’autres qui voient leurs petits camarades s’en mettre plein les poches et qui vont aller au clash pour avoir la même. Certains sont-ils étonnés de voir Buddy Hield, Jaylen Brown, Domantas Sabonis ou Bogdan Bogdanovic faire les réticents devant les “faibles” propositions qui leur sont faites ? Nous non…

Le contrat max se banalise-t-il de nos jours en NBA ? On est pas loin de le croire vu les derniers évènements. Reste à espérer que les GM sauront garder la tête froide dans l’avenir au risque de finir avec du Anthony Bennett en contrat max et croyez-nous, ça pique sacrément ce genre de news. 


Tags : Contrat Max, NBA
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