Et si la plus grande force des Nuggets n’était pas Nikola Jokic mais plutôt… la profondeur du roster ? Zoom sur un groupe taillé pour durer

Le 16 oct. 2019 à 10:31 par Giovanni Marriette

Jerami Grant
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Quand on pense aux Denver Nuggets ? On pense évidemment à Nikola Jokic, car le gonze prend quand même toute la place sur la photo. On pense ensuite à Jamal Murray, car le potentiel et les zéros sur le chèque font saliver et jalouser. Derrière, on sait que ça joue, on sait que c’est bien coaché… mais c’est peut-être tellement plus que ça. On fait le point sur un groupe construit pour gagner des matchs et qui pourrait bien surprendre du monde cette saison, et ce jusqu’au bout du banc de Mike Malone.

Pour durer en NBA ? Mieux vaut pouvoir compter sur un groupe solide, élargi, capable de répondre pendant une centaine de matchs à des dizaines de match-ups toutes aussi différentes les unes que les autres. Compter sur un leader en mode MVP, bien sûr, deux ou trois joueurs d’un niveau All-Star, évidemment, mais c’est souvent autour de ces phares que l’histoire d’une équipe se construit. Poke Fred VanVleet en juin dernier, poke les soldats de l’ombre Iguodala ou Livingston depuis cinq ans, et les exemples existent par dizaines. A Denver cette saison ? Il faudra s’inspirer de toutes ces équipes championnes grâce à la profondeur du roster, grâce à ces petites mains œuvrant souvent dans l’ombre mais tellement importantes. Parce que tout bon Joker qu’il est, Nikola Jokic ne défoncera pas le box-office à lui tout seul.

Les leaders : Nikola Jokic et Jamal Murray

Même si les lignes ci-dessous ont pour but de mettre en avant les joueurs dont on parle moins, on ne pouvait passer sous silence les deux hommes qui seront cette saison encore les deux patrons à Denver. Le premier est un candidat crédible dans la course au MVP, ça vous classe quand même un homme, et le second aura pour ambition de s’affirmer parmi les meilleurs joueurs de la Ligue à son poste. Le tout à 24 et 22 ans, ça promet si l’on met en parallèle ce qu’ils sont déjà capables d’accomplir et le potentiel niveau qu’ils peuvent encore atteindre. Axe 1/5 de génie, on peut donc sereinement passer à la suite.

Le troisième homme : Gary Harris

Quand on joue au petit jeu des comparaisons avec Gary Harris ? C’est souvent le nom de… Bradley Beal qui ressort. Vrai two-way player, leader défensif et vraie menace offensive, le poste 2 titulaire des Pépites en est clairement une lui aussi. En pleine explosion statistique jusqu’au début de la saison passée, Harris a ensuite vu son rôle en attaque se déliter au profit du duo cité juste au dessus, tout en demeurant le patron de la défense extérieure avec Torrey Craig. Toujours aussi capable en attaque, il est l’homme en capacité de se mettre en retrait lorsque Niko Murray et Jamal Jokic sont en feu mais il est également celui par qui la vérité peut arriver. Aérien et puissant sur le drive, shooteur très respectable, GH est le troisième homme parfait pour Mike Malone et semble entrer dans les plans de sa franchise. Le genre de mec qui vous fait gagner des matchs sans prendre trop de tirs, mais le genre de mec qui vous en fera gagner d’autres… grâce à son tir. Caméléon parfait.

Le potentiel MIP de la bande : Jerami Grant

Les Nuggets font partie des franchises à avoir profité au max du déstockage géant… à Oklahoma City. Jerami Grant qui débarque contre un premier tour de Draft c’est parfait, surtout quand on sait la jeunesse dorée déjà en place dans le Colorado. L’an passé Mason Plumlee était le back-up officiel de Nikola Jokic et Paul Millsap n’avait pas le luxe d’avoir de remplaçant digne de ce nom sur le poste 4 (no offense Trey Lyles, on t’aime) ? Cette saison Jerami débarque avec l’ambition de solutionner pas mal de problèmes pour Mike Malone. Le poste 3 est devenu un vrai 4, du genre de ceux qui shootent dans le corner et qui sont capables d’aller changer des ampoules au plafond et sans échelle, et le coaching staff a déjà annoncé que par séquence Jeje serait utilisé au poste de pivot. Vraie pile électrique, joueur à hauts pourcentages grâce à ses attaques de cercle du futur, Jerami a une belle gueule de MIP maison, fort d’une progression énorme la saison passée (titulaire avec le Thunder, le gars est passé de 8,4 points à 13,6 la saison dernière) et d’un fit qui semble parfait cette année à Denver. 17/8 en sortie de banc on arrive en courant ?

Le joueur frisson : Michael Porter Jr.

On en a parlé et reparlé, et on risque d’en… reparler. Michael Porter Jr. déboule dans nos vies après deux saisons blanches ou presque, passées à prendre des tirs seul à la salle pendant que les copains l’attendaient sagement. Comparé à Kevin Durant de par sa capacité à dominer et shooter en attaque du haut de ses presque 2m10, MPJ est ce genre de joueur qui pourrait dominer dès ses premières minutes en NBA, comme Ben Simmons ou Blake Griffin avaient pu le faire, deux joueurs eux aussi obligés de patienter un an avant de démarrer leur carrière NBA. On connait la suite pour BS et BG, et MPJ est clairement le genre de joueur qui pourrait suivre le chemin tracé par les deux All-Stars sus-cités. Car Porter va shooter, beaucoup, peut-être même trop, mais Porter a trop perdu de temps pour ne pas taper dedans dès ses premières entrées en jeu. Probable sixième homme de luxe de Mike Malone en début de saison, le voir intégrer le cinq assez rapidement ne sera pas une surprise si le garçon confirme tout le bien que l’on pense de lui. La hype est immense, le résultat pourrait bien l’être aussi.

Les soldats : Paul Millsap, Torrey Craig, Mason Plumlee et Will Barton

Ouais l’autre il a mis Paul Millsap et Mason Plumlee dans la même catégorie de joueurs eh. Tut tut, on s’assoit et on écoute. Paul Millsap ? Simple soldat ? On vous rappelle qu’à la guerre ce sont bien les soldats qui sont en première ligne. Dans la dernière année de son contrat cinq (trente) étoiles, Paulo devra une nouvelle fois se positionner en daron impeccable pour faire de son équipe un vrai contender. Le genre de gars qui prend le relai en attaque quand le Joker prend ses fautes techniques, le genre de gars qui tape du point sur la table en Playoffs, en défense et en attaque. On sait que cette saison Paulo n’aura pas forcément besoin de saigner le scoring pour être utile, mais les Nuggets auront besoin de son expérience pour se bouger quand ça devient dur. Un peu cher payé pour un rassembleur de troupes mais son contrat PM l’a mérité, quoiqu’il advienne de cette saison 2019-20. Pour les trois autres ? Trois situations bien différentes. Torrey Craig est le chien de garde attitré de Coach Malone, probable titulaire au poste 3 et qui se coltinera les James Harden et autres joyeux lurons en défense. Le genre de mec que toute franchise ambitieuse doit avoir dans son roster. Mason Plumlee ? Back-up officiel de Jokic, parfois associé d’ailleurs au pivot serbe, Mason est toujours aussi utile en tant qu’éboueur aérien, pivot passeur jumpeur qui donne tout sur quelques minutes pour faire souffler les leaders. Un peu cher payé cette fois-ci, mais il faut avoir se donner les moyens de ses ambitions. On termine la section soldats avec le couteau suisse de la bande, Will Barton, qui vivra cette saison sa cinquième saison pleine dans le Colorado et qui aura une fois de plus le rôle un peu ingrat d’allumeur de mèches quand les autres incendiaires sont en grève. Comme gary Harris, Willou a, la saison passée, vu ses responsabilités en attaque diminuer, mais on est toujours en présence d’un mec qui peut lâcher un match à 30 points un eu quand il veut. Will Barton à Charlotte ça donnerait du 22 points de moyenne, qu’on se le dise, mais dans une franchise comme les Nuggets chacun a son rôle, et celui de Will sera de répondre présent quand on lui demande, sans se prendre pour Kobe.

Les facteurs X : Monte Morris, Malik Beasley et Juan Hernangomez

Ceux par qui la saison des Nuggets pourrait passer de “réussie” à “exceptionnelle”. Monte Morris s’est affirmé la saison passée comme le back-up officiel de Jamal Murray à la mène et ce dès sa saison sophomore, Malik Beasley a lui aussi été énorme avec la second unit, les deux hommes gérant une bonne partie du scoring des remplaçants de Denver. Confirmation attendue pour les frères pétard du banc de Mike Malone, alors que leur collègue espagnol devra pour sa part mettre les mains dans le cambouis pour devenir plus qu’un ambianceur de banc. Titré cet été avec l’Espagne, Juancho est en dernière année de contrat et aura comme objectif de s’intégrer pleinement dans la rotation, lui qui avait la saison passée ses 19 minutes par match (c’est pas mal, oui) mais qui n’a pas franchement su les mettre à profit au même niveau que ses petits copains du banc.

Deux leaders donc, mais surtout une dizaine de lieutenants qui auront à charge de faire de la saison des Nuggets une saison qui dure tout au long du printemps. Mike Malone aura besoin de tout le monde, tout le monde a l’air frais et opérationnel, et on part donc sur une belle projection globale grâce à cette profondeur de roster assez rare dans toute la Ligue. What time is it ? Time de ne pas nous faire mentir.