Kevin Huerter, un roux qui n’est plus rookie : peut-il être le bras-droit idéal du duo Young-Collins à Atlanta ?

Le 28 sept. 2019 à 09:05 par Bastien Fontanieu

Kevin Huerter
Source image : NBA League Pass

Ce n’est pas le garçon dont on parle le plus, quand son équipe est mentionnée. Ce n’est pas son boulot qu’on souligne le plus, dans les victoires des siens. Mais ça ? Kevin Huerter, il s’en moque. Sniper des Hawks et proche de sa deuxième saison en NBA, le garçon pourrait surprendre du monde dans les mois à venir.

Trae Young, John Collins, De’Andre Hunter, Cam Reddish,… hell, même Lloyd Pierce a plus de hype que le garçon timide drafté en 19ème place l’année dernière. Formé à Maryland après avoir dominé sur le circuit lycéen, Kevin Huerter fait plus qu’apprécier cette image. Il l’entretient. Une voix monotone, qui se confond dans le brouhaha total, on est loin de la voix de roquet de Young ou l’énergie débordante de Collins. Et pourtant, dans la reconstruction de ces jeunes Hawks qui attirent de plus en plus de regards, il est impossible d’enlever Kevin de la photo. Pour une raison simple, Red Velvet est aussi important que ses deux compagnons dans la réussite future d’Atlanta. Pour s’en rendre compte, il fallait déjà commencer par regarder les Hawks l’an dernier. Complètement carbonisés en sortie de starting blocks, les hommes de Lloyd Pierce se sont pointés en décembre avec la tête entre les jambes. Impossible de trouver le moindre rythme, la bonne rotation, 19 matchs joués et déjà 16 défaites, avec la manière. Sur le banc ? Huerter, d’une timidité folle, cherchant sa place dans cette Ligue de darons. Blessé au poignet et donc absent de la Summer League 2019, le rouquin était dépassé par les événements et ne savait pas s’il allait avoir sa place en NBA. Même son coach l’affirmait lui-même, qu’il pensait voir Kevin taper toute la saison en G-League tant le parquet des pros l’effrayait. Puis quelque chose s’est passé. Un enchaînement de bons événements, lançant officiellement la carrière du shooteur. En quelques jours, Kent Bazemore va se blesser, Huerter va être lancé dans le cinq majeur, et ne plus jamais le quitter. Des bonnes performances au tir, une défense sérieuse, une victoire face à son idole Dwyane Wade, et le torse se redresse. Un peu plus tard, dans une large défaite à Indiana, Kevin va écraser un énorme dunk qui va même choquer le banc des Pacers. Une soirée à 22 points, sans hésiter dès que les pieds sont calés derrière l’arc. Who is this guy ? Petit à petit, l’oiseau va faire son nid, et on connaît la suite pour Atlanta. Trae Young monte en température, les Hawks rééquilibrent leur bilan après un départ catastrophique, John Collins devient une machine à 20-10 : le jeune trio du futur est dessiné dans la State Farm Arena. Et les comparaisons post-Draft, qui voyaient Travis Schlenk tenter une Warriors 2.0 avec Stephen Curry et Klay Thompson, refont surface. Impossible d’envisager un regard dans les yeux du meilleur back-court de l’histoire (allez-y, débattez), mais dans l’approche et la première saison, le ressenti est plus qu’optimiste.

Lorsque Huerter n’est pas titulaire ? 18 défaites en 23 matchs pour les Hawks. Lorsque Kevin est dans le cinq majeur ? 24 victoires pour 35 défaites. Pas de quoi en faire tout un fromage, il n’empêche que la dynamique est bien là, celle qui a permis à Atlanta d’être une darling de l’année 2019 auprès de nombreux observateurs. Et aux côtés de John et Trae, l’impact de Red Velvet est indéniable : plus de 11 points, 3 rebonds et 3 passes de moyenne à 38% de loin depuis le 1er janvier 2019. Certains soirs, lorsque le mode agressif est activé, Huerter montre des séquences excitantes, entre bombes de 9 mètres, pression tout-terrain et slash vers le panier. Il le dit et l’a répété tout au long de ce dernier été, aller vers le cercle sera une priorité pour la saison à venir. Kev étudie trois joueurs, en permanence, afin de prendre ce qu’il y a de meilleur dans leur jeu et l’intégrer au sien. Klay Thompson, Bradley Beal et Gordon Hayward. On a connu pire, on a aussi connu moins pertinent dans les skills et les rôles à endosser. Ce qui est intéressant avec Huerter, et qui sera observé de près sur la saison à venir, c’est la confiance que veut lui donner son staff. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps, Lloyd Pierce n’a pas hésité une seule seconde lorsqu’il lui a été demandé (sur Sirius XM Radio) quel joueur allait surprendre du monde sur la prochaine campagne. Kevin Huerter, point barre. Pourquoi pas les rookies ? Ou le duo Young-Collins ? Parce que l’objectif est de créer ce jump de l’année 1 à 2, et donc voir si le rouquin peut confirmer sa belle saison de dépucelage. Il y aura donc davantage de ballons pour Kev. Il y aura davantage de responsabilités, notamment pour boucher les limitations défensives de son meneur. Et il y aura de plus en plus de spectateurs troublés devant ce gamin qui doit probablement brûler au soleil, lorsqu’il fera, en silence, son taf dans son coin.

Il n’est pas très glam, c’est un fait. Mais il est très sous-estimé, ça aussi on peut le dire. Kevin Huerter veut être une des pièces fondatrices de l’avenir dans Atlanta, son staff et ses coéquipiers y croient. Ce sera donc à lui de montrer, dès cette année, qu’il peut devenir un arrière solide dans la NBA actuelle. Go go go, Red Velvet.


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