Draymond Green prolonge aux Warriors : 100 millions sur 4 ans, prix d’ami pour rester à la maison

Le 03 août 2019 à 21:59 par David Carroz

Draymond Green
Source image : Youtube

C’est l’une des surprises de ce marché estival. Si personne n’est choqué de voir que Draymond Green souhaite prolonger son aventure en Californie aux côtés des Splash Brothers, le timing de cette négociation et le montant du contrat peuvent demander un peu plus d’explications. Et si Dray Dray était tout simplement bien aux Warriors.

Il y a un peu plus d’un an, alors qu’il célébrait avec sa franchise un nouveau titre, l’ailier fort des Dubs était plutôt clair : il ne comptait pas offrir de ristourne à ses employeurs et il misait même sur ses qualités pour aller s’offrir un contrat super-max en cherchant une place dans une All-NBA Team ou un titre de défenseur de l’année. Malheureusement, cette saison n’a pas été une grande réussite d’un point de vue personnel puisque Draymond Green a posté ses moins bonnes stats depuis son année sophomore, semblant même perdre confiance en son shoot du parking, mais surtout hors de forme. Le moteur des Dubs, sans être catastrophique, n’a pas carburé comme attendu et on l’a également vu impliqué dans des discussions houleuses avec KD dont l’avenir était en suspens. Il a par contre clairement élevé son niveau de jeu lors des Playoffs, montrant le chemin quand les Warriors pouvaient être mis en difficultés, en particulier lors des blessures de Kevin Durant justement. Insuffisant pour aller gratter une nouvelle bague, mais de quoi imaginer qu’avec la fin de l’aventure de Durantula en Californie, Green pourrait de nouveau prétendre aux distinctions en fin de saison 2019-20 qui lui ouvriraient la voie d’un contrat bien juteux dans quelques mois, avec un rôle plus important que lors des saisons avec le Snake.

Cet été, le tableau proposait quatre options au Dancing Bear. Les trois premières impliquaient de la patience et une bonne dose de confiance puisque cela impliquait attendre juillet 2020 pour toucher le jackpot. Avec peu d’agents libres de renom à ce moment-là – seul Anthony Davis s’affichant aujourd’hui comme plus excitant que Dray – il aurait pu voir certaines franchises en recherche d’expérience, de grinta et de QI basket se battre pour poser jusqu’à 151 millions de dollars sur quatre ans, soit approximativement 38 millions par saison. Pas mal pour un mec qui rentre dans la trentaine. Dans le même temps, les Dubs aurait été en mesure de rester dans la danse en gardant même la main puisque le contrat se serait chiffré au maximum à 204 millions de dollars sur cinq piges. Et si Draymond gagnait un petit award comme le Defensive Player of the Year ou s’incrustait dans une All-NBA Team à la fin de l’exercice, l’offre des Dubs pouvait monter jusqu’à 238 millions, toujours sur cinq années. Un joli pactole. Et quand on sait l’animal avait dernièrement changé d’agent pour bosser avec un certain Rich Paul, on imaginait que l’appel du gain allait prendre le dessus. Mais c’est finalement pour un autre choix que Draymond Green a opté, celui de la sécurité et de la continuité puisque sa signature a été apposée sur un deal de quatre années supplémentaires qui l’emmèneront jusqu’ en 2024 sous le maillot des Dubs, s’il n’est pas transféré car il ne peut pas disposer d’une no-trade dans cette prolongation. Quatre saisons en plus qui lui rapporteront un peu moins de 100 millions de dollars, selon l’échelle suivante : 22,2 millions en 2020-21, 24 millions en 2021-22, 25,8 millions en 2022-23 en enfin 27,6 millions de dollars en 2023-2024. Le maximum que les Dubs étaient en droit de lui offrir aujourd’hui. De quoi se mettre bien, mais loin des montants envisageables l’été prochain.

Du coup, ça sent la bonne affaire pour les Dubs. À première vue car il faudra tout de même surveiller les prochains salary caps et le montant de la luxury tax. En effet, avec ce nouveau deal, la masse salariale des saisons qui arrivent est déjà bien chargée. En plus du nouveau contrat de Draymont Green, les deals de Stephen Curry, Klay Thompson et de D’Angelo Russell vont peser à hauteur de 129 millions de dollars en 2020-21 puis 138 millions l’année suivante. Quand on a en tête que la projection de salary cap pour 2020 est de 116 millions de dollars et la luxury tax envisagée à 141 millions, la marge de manœuvre se réduit considérablement. Il faudra être malin pour entourer le quatuor. À moins que l’un des lascars cités soit envoyé vers d’autres cieux, comme cela a déjà été évoqué pour le nouvel arrivant D-Loading.

Alors, choix judicieux et réfléchi de la part de Draymond Green qui s’assure tout de même une belle sécurité financière tout en restant dans un environnement où il est apprécié ou frilosité de la part d’un joueur qui se dit qu’avec les trente piges qui pointent le bout de leur nez, rien ne garantit qu’il sera toujours au top ? L’avenir nous le dira, mais les Dubs doivent se frotter les mains de savoir que Dray pourra apporter sa touche encore quelques années chez eux, le tout pour un prix d’ami.

Source : Adrian Wojnarowski