Le fameux bonus après 10 ans d’expérience en NBA : et si les gros free agents de 2019 prenaient des contrats de 2 ans…?

Le 18 juin 2019 à 17:51 par Bastien Fontanieu

NBA kobe bryant money dollars
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C’est un détail remarqué par peu de monde, et pourtant il pourrait prendre une grande importance concernant la free agency de cet été en NBA : avec des joueurs bientôt dans la Ligue depuis 10 ans, qui va prendre un contrat plus court et s’offrir un pont doré… en 2021 ?

Si les joueurs et propriétaires de la NBA se réunissent pour ratifier une convention collective, ce n’est pas pour la laisser prendre la poussière pendant des mois. Comme nombreux le savent, la Ligue a évité un potentiel lock-out en validant un nouveau CBA (Collective Bargaining Agreement) en 2017 dans la joie et la bonne humeur. L’entente ayant été optimale dans le processus de ratification, les articles au sein de cette convention n’ont pas forcément été conservés dans les têtes de chacun. Sauf que dans une jungle où les dollars pleuvent plus que jamais auparavant et les joueurs ont un pouvoir de décision majeur, lire ce CBA à la loupe peut avoir son intérêt et son impact dans les choix de free agency à venir. En effet, dans la manière dont les contrats sont rédigés, il existe une option qui pourrait occuper l’esprit des agents-libres de cet été ainsi que celui de leurs agents. Allons droit au but. Lorsqu’un contrat long-terme est signé entre un joueur et sa franchise, l’augmentation croissante du salaire au fil des saisons dépend de votre expérience en NBA. De 0 à 6 années d’expérience ? Vous pouvez toucher jusqu’à 25% du cap de votre équipe. De 7 à 9 années d’expérience ? Par ici les 30%. Lorsque vous dépassez les 10 ans dans la Ligue ? Le plafond maximal est atteint, avec 35% du cap dispo dans les négociations. C’est notamment en cela, avec les bonus offerts par les trophées de MVP, la présence dans différentes All-NBA Teams et le supermax proposé aux franchises, qu’un garçon comme Russell Westbrook a pu signer une prolongation record : 205 millions sur 5 ans. Actée en septembre 2017, l’extension a démarré en… 2018, afin de s’assurer que le meneur avait bien 10 années d’expérience dans la Ligue. Ainsi, à quelques jours de la free agency 2019 qui verra de nombreuses stars se pointer sur le marché avec des envies de réussite et de billets verts, certains pourraient être méchamment tentés par le coup de poker suivant. Signer un contrat de 2 ans, avec une option sur la 3ème, afin d’arriver en 2021 sur le market avec 10 ans de NBA dans les pattes.

  • Kawhi Leonard : 8 ans en NBA
  • Klay Thompson : 8 ans en NBA
  • Kyrie Irving : 8 ans en NBA
  • Kemba Walker : 8 ans en NBA
  • Nikola Vucevic : 8 ans en NBA
  • Jimmy Butler : 8 ans en NBA

Tous ces joueurs viennent de la Draft 2011 et peuvent donc toucher le pactole ultime dans deux ans, lorsqu’ils auront une décennie d’activité validée chez les pros. Il est important de noter ce point, car l’approche générale de la free agency est de souvent croire à un modèle unique : tu prends le plus gros pactole possible, soit sur 4 ans dans une autre franchise, soit sur 5 ans dans celle où tu as évolué, et puis basta. Mais avec la ratification du CBA en 2017 et sa mise en application seulement récemment, de nouvelles attitudes pourraient naître chez les stars. Tout dépendra, finalement, des intentions de chacun et de leur situation personnelle. Un joueur comme Kawhi Leonard, par exemple, a rencontré des pépins physiques avant de rouler sur la NBA cette saison. Prendra-t-il le risque de redevenir agent-libre et passer par le cirque médiatique de 2021, ou bien sécurisera-t-il son avenir sans embûches en prenant l’option max (4 ans ailleurs, 5 ans à Toronto) mentionnée à l’instant ? Klay Thompson, qui a souvent fait des sacrifices chez les Warriors et vient de se faire les ligaments croisés, que faire entre verrouiller son futur à Golden State et tenter de nouvelles négociations dans deux ans ? Ce que l’on sait, c’est ceci. Dans les hautes sphères de la NBA, donc chez les intouchables que sont LeBron et KD par exemple, le modèle année par année a été testé ces dernières saisons. Pas envie de me menotter à une franchise, je garde mes options ouvertes, voyons l’été prochain ce que cela donne. Bien évidemment, ils ne sont que 3 ou 4 à pouvoir se permettre ce type de pression sur leur management, compte tenu de leur statut. Mais un juste milieu pourrait se trouver cet été dans le package 2 ans + 1 année en option, afin de voir quelle montagne de dollars ces joueurs cités plus haut pourraient toucher. Stratégiquement, en tout cas, le chemin de réflexion a du sens. Reste à voir s’il sera emprunté par des aventuriers, misant tout sur leur pic de capacités à l’été 2021.

Ne soyons pas surpris, si cet été des All-Stars fortement demandés ne prennent que 2 ans dans une franchise, que ce soit la leur actuellement ou une autre. Dans une ère où les joueurs veulent avoir la main sur toutes les décisions, passer le cap des 10 ans en NBA peut les faire monter dans une toute autre dimension salariale. Que la fête commence.


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