Bilan de saison, version Warriors : même les plus gros colosses ne peuvent pas venir à bout d’un karma pourri 

Le 15 juin 2019 à 12:50 par Louis Augry

Stephen Curry Golden State Warriors
Source image : YouTube

Sur le papier, l’équipe renforcée par DeMarcus Cousins l’été dernier du côté d’Oakland allait tout simplement être injouable cette saison. Tout ne s’est finalement pas passé comme prévu, et les Warriors ne sont pas allés cherché le threepeat tant espéré. 

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

63 victoires pour 19 défaites. C’est le bilan que l’on prévoyait pour ces Warriors 2018-19. Au moment de faire ces pronostics, on se retrouvait face à une équipe NBA potentiellement all-time, et on était partagé entre le sentiment que c’était bien trop cheaté, et le fait d’être bien excité au moment de voir tout ça. Il y avait de fortes chances quand même de les voir réaliser le threepeat pour la dernière saison à l’Oracle Arena avec ce genre d’effectif, même si toutes les franchises allaient avoir comme objectif de faire tomber la bête.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Au final, on a à la fin de cette saison un sentiment étrange. Forcément, la première chose à se dire, c’est qu’avec cet effectif, les Warriors devaient être champions, que cette première place de Conférence Ouest acquise était juste normale, et que ce bilan de 57-25 obtenu était logique, limite en dessous de ce qu’on aurait pu espérer. Comme l’impression que les Warriors n’ont absolument pas écrasé la Ligue comme ils auraient dû cette saison, et c’est le cas : on a vu des hommes de Steve Kerr perdre des matchs importants et faire preuve de fébrilité à certains moments. Loin des Monstars qu’on attendait. Seulement voilà, plusieurs éléments rentrent en compte au cours d’une saison NBA, et les Warriors ont dû jouer toute l’année contre un adversaire constant : un karma horrible. Tu pourras toujours avoir l’une des meilleurs équipes de tous les temps sur le papier, s’ils ne sont pas à 100% physiquement, ce n’est pas la peine.

Au final, rare sont les moments où les cinq bêtes ont pu évoluer ensemble sous le maillot des Warriors. DeMarcus était comme prévu out jusqu’à janvier, Curry a été absent à cause de sa cheville, Klay s’est fracturé le pouce, Durant s’est blessé à une côte, Draymond Green a eu son moment d’absence… L’infirmerie des Dubs n’a jamais vraiment été vide cette année. Dans ce contexte, on se dit que cette première place de Conférence n’est déjà pas dégueu. Quand on voit les blessures dès le début des Playoffs, on se dit qu’atteindre les Finales, ça aussi c’était énorme. Mais alors ces Finales justement…On ne peut rien dire, les Raptors semblaient trop forts, et les Dubs beaucoup trop diminués. Sur le papier, les Warriors 2018-19 ne pouvaient pas ne pas remporter le titre à la fin. Mais on a un peu l’impression que les dieux du basket n’ont jamais vraiment voulu que cette équipe se fasse réellement et s’épanouisse complètement. La saison se finit sur un cauchemar, des blessures en cascade, et ce ne sont clairement pas de petites entorses. On ne pourra pas dire qu’ils auront démérité. KD se rompt le tendon d’Achille dans le contexte que l’on connait, en voulant aider les copains. Thompson se fait les ligaments alors qu’il sortait un match 6 énorme, revient pour tirer ses lancers, et est limite chaud pour continuer. Kevon Looney finit la série avec une épaule en moins, et aggrave clairement sa blessure en jouant ces Finales. Ces gars se seront battus jusqu’au bout, il n’y a rien à dire, mais face à des Raptors qui ont sorti les Playoffs de leur histoire, c’était clairement trop dur. Ils n’ont vraiment jamais aussi bien porté leur nom ces Warriors-là. On a même l’impression qu’à certains moment, même avec cette équipe qui ne ressemblait plus à rien, ils auraient pu aller chercher certaines victoires face aux Dinos (oui on parle un peu du shoot de Curry dans le Game 6 quand même…). On ne minimisera jamais la perf’ énorme de Toronto sur ces Finales, mais les Warriors n’ont jamais eu toutes leurs armes potentielles pour jouer véritablement cette série, et pour écraser cette saison comme ils auraient pu/du le faire. Le threepeat pour la dernière saison à Oakland ne se fera pas, reste à voir comme les garçons vont revenir du côté de San Francisco, et surtout, avec quelle équipe.

L’IMAGE DE LA SAISON
Kevin Durant

On aurait pu en trouver des plus sympas hein, mais on vous avoue que celle-ci elle va rester un moment…Kevin Durant avait été écarté des terrains en plein milieu des Playoffs à cause d’une blessure au mollet. Il revient quand les Warriors sont menés 3-1 au moment de se déplacer à la Scotiabank Arena, et c’est le drame. Rupture du tendon d’Achille pour le MVP 2014, et un avenir plus qu’incertain du côté de la Baie. Mais surtout avec ce retour, KD a semble-t-il montré plus que jamais qu’il était vraiment un Warrior, plus impliqué dans la franchise que ce que tout le monde laissait entendre. Reste à savoir s’il prolongera l’aventure, ou pas.

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : KEVON LOONEY

Quand Kevin n’est pas là, Kevon fait le taff. Kevon Looney n’est pas franchement le Warrior qui était le plus attendu cette année, mais il a sorti une saison taille patron, et des Playoffs juste exemplaires. DeMarcus galère ? Aucun problème, Looney est là dans la peinture. Le pivot a réalisé de vrais bons Playoffs, tournant à 7,1 points de moyenne, 4,5 rebonds et 1 passe en un peu plus de 20 minutes de jeu, et surtout avec une présence défensive de tous les instants. Cette saison, Looney a été un vrai soldat, un type sur lequel Steve Kerr pouvait réellement compter pour faire le boulot chiant. Il finit la saison régulière avec 6,3 points de moyenne, 5,2 rebonds, avec 80 matchs au compteur (record personnel), et une sacrée implication des deux côtés du terrain. Comment il finit ses Playoffs ? Avec une fracture du cartilage costal en se prenant un gros Kawhi dans le buffet. Le type en avait tellement rien à foutre qu’il reviendra finalement beaucoup plus tôt que prévu dans ces Finales, quitte à aggraver totalement sa blessure. Sur cette postseason, et globalement sur sa saison, Kevon Looney a été un exemple d’abnégation, de sérieux et de courage, tout simplement. Il n’a clairement pas eu le rôle le plus sexy au sein de cette équipe All-Star, ce n’était clairement pas lui qui allait faire pencher la série face aux Raptors en leur faveur, mais pour ce qui est du travail de l’ombre à faire, Looney a toujours répondu présent. Et il l’a sacrément bien fait. Maintenant, le garçon sera free agent cet été, et on se dit que ça pourrait ne pas être totalement idiot de le re-signer.

 

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, IL A ABUSÉ : DEMARCUS COUSINS

On ne sait pas si on peut vraiment lui en vouloir, tant le type est représentatif du karma de merde des Warriors cette saison. Son arrivée avait fait beaucoup parler. Elle en indignait plus d’un, faisait rire certains, et surtout suscitait beaucoup de questions. Est-ce que bon gros Boogie allait revenir et être apte physiquement pour participer à la réussite d’une équipe juste monstrueuse ? Beaucoup critiquaient le fait que le garçon vienne juste pour remporter une bague, et bien l’objectif initial est loupé du coup.  Le 18 janvier, Cousins retrouvait les parquets après avoir passé quasiment un an au frigo en raison d’une rupture du tendon d’Achille. Il a montré des choses, avant d’être très vite rattrapé par une période courant février où il était bien bien dans le dur, affichant des pourcentages et un impact sur le jeu assez médiocres pour un intérieur de son niveau. Un manque d’explosivité, de vitesse et de grosses lacunes défensives, et on se disait que le Boogie allait devoir se réveiller sérieusement pour ses premiers Playoffs…Et bah non. Il a été victime d’une déchirure au quadriceps gauche pendant le Game 1 face aux Clippers. Là niveau poisse on est à un level intersidéral quand on sait que le garçon est quand même venu s’installer dans la Baie pour jouer la posteason. Il revient assez miraculeusement pour les Finales, et a bien semblé à la ramasse. En défense, il a été dépassé, les adversaires ont toujours pu profiter de son manque de dynamisme et son côté très mou, et on est au final très loin de ce qui est censé être l’un des meilleurs pivots au monde. Un retour plus que compliqué, qui s’explique en partie par l’état physique de Boogie, mais qui laisse croire quand même à un trade pas mal loupé. Au moins il n’a pas coûté cher aux Warriors, et il s’est dit bien chaud pour continuer dans la Baie la saison prochaine. Mais on est vraiment pas sûr que le front office des Warriors soit aussi chaud pour le prolonger, surtout quand ils auront les dossiers Klay et KD à gérer.

 

LA VIDÉO DE LA SAISON

Oui parce qu’on ne va peut être pas rester que sur les blessures, et qu’on se dit que c’était quand même très beau l’Oracle Arena. La saison 2018-19 des Warriors a été l’ultime saison pour l’arène d’Oakland. Nul doute qu’après 47 années d’émotions en tout genre, Golden State aurait préféré une fin plus joyeuse pour l’Oracle, mais ça marque peut-être le début de quelque chose de totalement différent pour la saison prochaine, aussi bien en terme d’infrastructures, que d’effectif pour les Warriors.

 

CE QU’IL VA BIENTÔT SE PASSER

On arrive à un véritable tournant chez les Warriors, et cet été sera à coup-sûr déterminant sur de nombreux points. On a l’impression que ces blessures en cascade sur les dernières semaines de la saison viennent totalement rabattre les cartes pour le programme à venir de Golden State. Le dossier Kevin Durant reste peut-être le plus sensible. Il était annoncé du côté des Nets et des Knicks, mais sa grave blessure pourrait potentiellement changer la donne. Même si pour le moment les franchises ont l’air chaudes à prendre le risque de le signer quand même, le front office des Warriors pourrait bien être déterminé à envoyer un message fort, en proposant le max pour KD et pour Thompson. On sait que Klay devrait être quant à lui absent jusqu’aux alentours du All-Star week-end. C’est très long, mais il a l’air bien trop attaché à cette franchise pour partir dans ces conditions. Globalement on a l’impression que dans cette situation compliquée, ce sera tout ou rien côté Warriors. Soit l’effectif pète, soit les dirigeants se démènent pour garder leur noyau dur, même blessé, en faisant avec les moyens du bord pour une grosse partie de la saison avec les joueurs qu’il reste. Dans ce noyau dur-là, difficile d’imaginer DeMarcus, qui voudra sans doute un contrat bien trop élevé pour ce que Golden State pourra proposer. Ce qui est sûr, c’est que, quoi qu’il se passe cet été niveau départs et arrivées, Stephen Curry sera assez seul l’année prochaine, et pourrait bien revenir avec une dalle monstre, et un jeu offensif qui sera principalement tourné autour de lui. Attention, si chef Curry a les clefs, ça pourrait pas être mal. On arrive à un moment totalement déterminant pour les Warriors donc, peut-être à la fin d’une dynastie, tout simplement. On verra ce que donnera cette équipe version 2019-20, ils auront très certainement un tout nouveau visage, et évolueront dans un salle toute neuve. Peut-être signe d’un nouveau départ pour Golden State tout ça.

Saison compliquée donc pour les Warriors, mais qui ont plus d’une fois répondu avec un véritable esprit de champion. L’été à venir est maintenant déterminant pour la franchise californienne, qui va devoir gérer plusieurs dossiers bien sensibles. On se dit qu’on a peut-être assisté à la fin de quelque chose du côté des Warriors, ou au début d’un truc complètement nouveau. Ça, seul l’avenir nous le dira.

 


Tags : Bilan, Warriors