Et si on prenait un peu d’avance pour demain ? Les Raptors sont champions NBA, saison HI-STO-RIQUE à Toronto !

Le 13 juin 2019 à 13:59 par Giovanni Marriette

Raptors
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Les previews de match ? C’est bien beau. Les récaps de match ? Aussi beau qu’un lavabo, mais jouons donc aujourd’hui à un petit jeu marrant : faire le récap du match… avant le match. On n’a rien trouvé de mieux à faire, mais on vous attend nombreux demain quand la moitié des faits rapportés ci-dessous se seront… réellement passés. True journalism tavu.

L’Oracle Arena était prête à rugir pour le dernier match de sa fabuleuse et longue histoire. Quand t’es obligé d’enlever le son de ta télé pour t’entendre parler c’est que quelque chose se passe, et la bouillotte jaune et bleu était donc prête à en découdre avec ce drôle d’ennemi venu du froid. Le premier quart donnera d’ailleurs le ton avec six premières minutes suffocantes pour les hommes de Nick Nurse. 23-6 GS pour débuter et déjà des Splash Brothers à 5/6 du parking, les décibels sont devenus des Babibels centibels. Si Golden State doit tomber ce sera les armes au poing et le message est clair : il faudra des Raptors all-time pour s’éviter un Game 7 de la mort au Canada. Mais ça les Dinos l’ont compris et comme tout au long d’une série globalement maîtrisée du sol au plafond depuis le début des Finales, Kawhi et son armée de silencieux vont faire le taff petit à petit pour permettre à la Raptors Nation d’y croire, pour permettre aux leurs de rester au contact. Et si à la mi-temps le débours est encore de six points, on sent clairement dans l’air que les Dinos gèrent leur business quand chaque panier des Dubs est accueilli comme un soulagement. 18 points à 6/8 pour Kawhi à la mi-temps, 24 (!) pour Curry avec déjà six triples, premier changement de tee-shirt pour une nuit qui s’annonce aussi magique qu’une sortie de single de Catherine Lara. Une histoire d’humour qui tourne à l’amour, et c’est finalement Pascalou Siakam qui va commencer tranquillement… à faire l’amour tendrement à Draymond Green. Step-back, side-step, lay-back, euro-step, playback et step by step, comment ça on s’éloigne, bref le futur MIP envoie le message suivant à l’ancien DPOY : mec t’es complètement rincé en plus d’avoir la tronche de l’âne de Shrek. 15 points au troisième quart pour Pascalito et les Raptors qui passent devant pour la première fois du match, devant des fans qui commencent à sourire aussi jaune que leur beau maillot offert pour l’occasion par l’Oracle Arena. Fin du troisième quart 87-84 Raptors, à noter que Fred VanVleet s’est de nouveau fait ouvrir la tronche en plein trafic, cette fois-ci par… Pat McCaw.

A partir de là ? On rentre clairement dans la quatrième dimension, un peu – finalement – comme si on vous racontait un match qui n’a pas encore eu lieu. Kyle Lowry enchaîne bombinettes sur bombinettes pour répondre à un Stephen Curry qui s’accroche à son doux rêve de MVP des Finales, Kevin Durant se fait sortir de la salle pour avoir fait trébucher Danny Green avec sa béquille, Draymond Green prend une technique qui signifie son… absence pour un potentiel Game 7, et Dray pète d’ailleurs définitivement un câble en chestbumpant un peu trop violemment Nick Nurse sur un début de barfight entre Jordan Bell et Serge Ibaka, deux des plus grands génies de l’histoire de notre sport. Vestiaires pour Draymond qui va donc vivre la fin de match sur une tablette tactile, et ce qui va se passer ensuite risque d’ailleurs fort de le hanter kevin durant quelques années… Car à 108 partout, une minute à jouer et le duo Lowry/Green sur le banc avec six fautes alors que Steph et Klay combinent alors 76 points à eux-deux, c’est plutôt vers les Warriors que la balance penche sur cette fin de match.

Oui mais…

Oui mais l’homme de ces Playoffs ne s’appelle ni Stephen, ni Klay, ni Alfonzo, sans blague. L’homme de ces Playoffs s’appelle définitivement Kawhi Leonard et va le rappeler une ultime fois à tout le monde. Pauvre Andre Iguodala d’ailleurs, qui va se prendre un second chase-down block légendaire sur le museau en moins de trois ans, en voyant son lay-up écrasé contre la planche par cette pieuvre de Caouaille. L’action suivante ? Pull-up du parking, ficelle, +3 Raptors, trente secondes à jouer. La suite appartient à la légende puisque l’ailier honni dans le Texas va enchainer en piquant le ballon des mains d’un Curry plus chokeur que jamais avant de… remettre un énorme trois à douze secondes du terme. 114-108 Toronto, plus rien ne sera marqué et les larmes se déversent par hectolitres du côté des Warriors. Pas de three-peat mais plutôt un nouveau maître à bord, un boss canadien.

MVP des Finales, évidemment pour Kawhi Leonard, un Drake qui finit à poil au milieu du parquet avant d’être escorté par la police, mais surtout le premier chapitre d’une ère nouvelle, dans lequel la meilleure équipe du championnat de basket américain… n’est pas américain. L’Oracle tire un trait définitif sur son histoire et ferme ses portes sur l’une des soirées les plus noires de sa longue existence, et le Canada entre dans une ère nouvelle, une ère de champions. Messieurs, your heart will go on comme dirait la mère de René-Charles.