Profil Draft 2019 : Jarrett Culver, une assurance tout risque… mais peut-on parler d’une future star ?

Le 12 juin 2019 à 17:12 par Bastien Fontanieu

Des progrès exceptionnels en NCAA, un profil intrigant dans la NBA moderne, une attitude remarquable et un potentiel à définir : Jarrett Culver n’est pas annoncé pour rien dans les cinq premiers choix de la Draft 2019. Il faut analyser le garçon, ce qu’on va faire tout de suite ci-dessous.

PROFIL

# Âge : 20 ans. 

# Position : Arrière.

# Équipe : Texas Tech. C’est comme Texas, mais pour ceux qui aiment la techno.

# Taille : 196 centimètres.

# Poids : 90 kilos.

# Envergure : 213 centimètres.

# Statistiques 2018 : 18,5 points, 6,4 rebonds, 3,7 passes, 1,5 interception à 46% au tir, le tout en 33 minutes.

# Comparaison : Jimmy Butler, y’a un peu de DeMar DeRozan aussi.

# Prévision TrashTalk : entre 4 et 7.

QUALITÉS PRINCIPALES

  • Excellent des deux côtés du terrain

  • Leadership discret et efficace

  • Playmaker capable balle en main

  • Une vraie assurance, le plancher est déjà élevé

  • Excellente attitude et éthique de travail

Il n’était pas attendu à ce niveau-là il y a un an, et il a retourné le circuit en quelques mois. Culver, qui était déjà freshman à Texas Tech, a bossé comme un dingue pour réaliser une saison exceptionnelle et mener son équipe jusqu’au toi du monde. Qui aurait pu annoncer son université en Finale NCAA ? Peu de personnes. L’éthique de travail de Jarrett, son attitude très propre, sa voix calme et ses larges épaules donnent une première impression de garçon droit dans ses bottes. Pas de surprise ou de frasques avec le bonhomme, on est avant tout avec un bosseur qui veut aider les siens à l’emporter. Ce qui fait que, dans sa progression, Culver a décidé de cocher toutes les cases, des deux côtés du terrain. Playmaker malin, Jarrett peut exceller sur pick and roll, attendre que son tour vienne, laisser la place à ses copains et finir une action grâce à son talent si le besoin s’en ressent. Il y a une facilité balle en main qui permet à Culver de potentiellement se régaler en NBA, grâce à ses longs segments et son intelligence dans le jeu. Une fois que l’attaque est passée, concentration maximale en défense. Intense, concentré, l’arrière peut très bien lire les rotations défensives à son âge, venir en aide, couvrir son propre joueur et anticiper les bourdes adverses. C’est ce côté two-way très assumé qui permet à Jarrett de faire ronronner ses observateurs. Et c’est ce qu’on mentionne justement en tête de papier : le côté rassurant de Culver, quoi qu’il arrive. Son plancher n’étonne personne, dans le pire des cas on a droit à un bon compétiteur, qui se donnera en défense, peut créer en attaque et améliorer son tir, tout en étant un bon élément dans un vestiaire. Impossible de le voir chuter en-dessous de la septième place de la Draft grâce à cet aspect réconfortant, les intangibles sont trop solides à son âge pour le laisser passer le jeudi 20 juin.

DÉFAUTS MAJEURS

  • Le shoot, quelle que soit la situation

  • Pas le plus incroyable des athlètes pour un arrière

  • Prévisible en attaque, bagage offensif à développer

  • Est-ce un bon joueur de complément, ou une future star en devenir ?

Le problème, c’est qu’on ne sait pas vraiment jusqu’où Culver peut aller. La comparaison avec Jimmy Butler a du sens, quand on voit le niveau de jeu de Buckets lors de son arrivée en NBA, son éthique de travail et son statut aujourd’hui. Mais le vétéran a un côté alpha qu’il faudra définir avec Culver, ce qui n’est pas encore gagné. Bon coéquipier, Jarrett ne donne pas de garantie quant à son potentiel de star, et c’est ce qui ne lui permet pas d’aller chercher les Barrett, Morant et Zion du podium de cette Draft. Premier souci ? Son shoot, que ce soit après création balle en main, en spot up, ou même aux lancers. Le joueur du Texas peut rentrer ses tirs, mais n’offre aucune assurance en terme de régularité. Un peu moins de 70% de réussite aux lancers en deux années universitaires, des tirs ouverts qui peuvent parfois terminer en air-ball, un peu de pression défensive et Culver envoie des tirs contestés, en déséquilibre, qui ne rentrent évidemment pas. Ce sera son premier pépin à régler, car cela dérègle son playmaking et le rend nettement plus prévisible dans ses moves. Jarrett a beaucoup bossé en attaque mais peut être contrôlé par plus malin, plus physique et plus tonique sur pression balle en main. Et, second souci, son manque d’explosivité l’empêche de combler ses lacunes offensives. Athlétiquement, Culver est correct mais ne sort pas de l’écran en nous poussant à nous tirer les cheveux. Le premier pas est assez lent, le garçon joue à son rythme, le plafond en attaque a donc de quoi faire peur à certains managements. Dans une Draft où les assurances ne sont pas nombreuses, Jarrett a quelque chose de solide au quotidien, mais le haut de la Draft est réservé aux franchises qui veulent réaliser un home run. Est-ce que des garçons, ailiers, seront sélectionnés après lui et auront une meilleure carrière de par leur potentiel de star ? De’Andre Hunter, Cam Reddish, Nassir Little, Nickeil Alexander-Walker, Kevin Porter Jr. ou Tyler Herro l’ont déjà noté, si Culver est pris en premier parmi eux ils l’auront dans leur viseur.

Conclusion

Derrière Zion Williamson, R.J. Barrett et Ja Morant, peu de joueurs offrent autant d’assurance que Jarrett Culver. Très bon des deux côtés du terrain sans exceller, intelligent, bon coéquipier, l’arrière de Texas Tech sera certainement choisi dans les cinq premiers de la Draft 2019. Mais où en sera-t-il dans 3-4 ans, en comparaison avec ses copains de la même cuvée ? Là est toute la question.

Sources texte : Basketballreference / Nbadraft.net / ESPN / Youtube / Draftexpress / Twitter