Nouveau triple-double pour Nikola Jokic : le quatrième… pour ses premiers Playoffs… gros nounours n’est pas en retard

Le 06 mai 2019 à 08:56 par Giovanni Marriette

Nikola Jokic
Source image : NBA League Pass

Lors de la victoire des Nuggets cette nuit à Portland, la première défaite à domicile pour les Blazers dans ces Playoffs, Nikola Jokic a encore étincelé de tout son être. A 2-2 dans la série et avec un avantage du terrain récupéré au gré de ses immenses performances, le jeune pivot serbe de Denver grille toutes les étapes et s’impose peu à peu comme le… meilleur pivot de la Ligue. Bah si.

C’est l’histoire d’un géant aux allures de gros babar, un mec qui n’a jamais sprinté de sa vie. C’est également l’histoire d’un mec, poke Coluche, qui aurait limite pu être MIP lors de trois de ses quatre saisons en NBA. C’est pour finir l’histoire d’un type de 24 ans qui compte déjà 32 triples-doubles en carrière, ça craque le Top 10 hein all-time, et qui vient donc d’en enchaîner… quatre en onze matchs pour ses premiers Playoffs. Dans toute l’histoire de la NBA ? Monsieur rejoint des role players comme Wilt Chamberlain, Magic Johnson, Oscar Robertson, LeBron James, Rajon Rondo et Jason Kidd, excuse-nous. Quand tu commences ta saison avec un 35/11/11/4 à 11/11 au tir et 10/11 aux lancers que peut-il bien t’arriver, et le franchise player coloradien a finalement surfé toute l’année sur un mood incroyable, rendant chèvre toutes les défenses du pays et poussant les Nuggets vers leur meilleure saison régulière depuis six ans et l’époque Melo, vers la deuxième plus belle saison de toute l’histoire de sa franchise.

Penser que le Joker galèrerait une fois les joutes printanières venues ? No way, et le gamin a fait encore mieux puisque les Playoffs de Denver portent aujourd’hui son sceau. 23 points, 12 rebonds et 9 passes de moyenne au premier tour pour se défaire des Spurs au bout de sept longs matchs, ça c’est l’échauffement. 26,8 points, 13,3 rebonds et 9,5 passes, ça c’est sur ces demis face à Portland, et ces stats ne reflètent même pas la place prise par la désormais plus imposante montagne de l’état rocheux. Car à Denver, tout passe par Nikola Jokic. Poste 5 de par son physique de gigantesque patapouf, Niko est en réalité le meneur-arrière-ailier-pivot de son équipe, il en est aussi le magicien, le phare et la mascotte. Loin de nous la volonté de passer sous silence les merveilleux Playoffs d’un explosif Jamal Murray et le taf en mode two-way de tout le groupe de Mike Malone, mais alors Jokic quel festival. Ses 65 minutes lors du Game 3 sont finalement le symbole d’un homme qui repousse toutes les limites de son sport, un homme bâti par les plateaux de charcuterie quand ses adversaires le sont dans le marbre, mais qui compense par un QI Basket et une technique équivalent à un savoureux mélange entre Boris Diaw et Hakeem Olajuwon. Toujours dans l’abus ? Pas forcément justement, car l’impression laissée par Jokic depuis le début des Playoffs est tout simplement… choquante. Un niveau qui pose d’ailleurs la question qui fâche, qui fâchera dans tous les cas du monde : Nikola Jokic ne serait-il pas en train de devenir… le meilleur pivot de la Ligue ? En partant du principe que Joel Embiid est plus rapide, puissant et meilleur défenseur mais moins intelligent, moins altruiste ou même moins adroit, en partant du principe que AD est un ailier-fort, que Rudy Gobert n’a pas un seul move en attaque, que Karl-Anthony Towns doit apprendre à défendre puis gagner, que Marc Gasol est vieux, que Clint Capela est suisse donc éliminé et que Horford est davantage porté sur le collectif… le débat est lancé.

Sur ces Playoffs en tout cas, la photo ne mérite même pas d’être prise. Nikola Jokic est un monstre, il le prouve à chacune de ses sorties, et une éventuelle finale de conférence viendrait sans doute étayer ce constat. On rappelle une fois de plus que ce sont ses premiers Playoffs, alors anything is possible, même avec un corps de lâche.