Les Nuggets ont mieux récupéré du marathon : 116-112, ça se joue à rien mais ça fait deux partout

Le 06 mai 2019 à 04:43 par Benoît Carlier

Denver Nuggets
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Moins de 48 heures après un match à rallonge au Moda Center, les Nuggets ont finalement obtenu ce qu’ils étaient venus chercher dans l’Oregon. Ça ne s’est pas joué à grand-chose, comme souvent depuis le début de cette série, mais Denver récupère l’avantage du terrain (116-112).

Forcément, la jauge était déjà un peu entamée avant même la première minute de ce Game 4. Les quatre prolongations de vendredi pèsent encore lourd dans les jambes, surtout pour ceux qui ont passé plus d’une heure sur le parquet. Mais la surprise à l’entre-deux, c’est la présence d’Enes Kanter face à Nikola Jokic pour la jump ball. L’épaule gauche soigneusement emballée, le Turc a choisi de serrer les dents. Parce que c’est mieux de jouer à un bras que de ne pas jouer du tout. Enfin c’est le calcul qui a été fait avant le début du match. Car tout au long de la soirée, on a souffert pour le moustachu, logiquement moins entreprenant en attaque bien que toujours autant actif au rebond pour tenter de rivaliser avec les deux spécialistes des Nuggets qui ne se privaient pas pour lui rentrer dedans dès que possible sur les box-out ou les écrans. Si sa mission était d’empêcher le Joker et Paul Millsap d’atteindre les dix prises, c’est raté. Le Serbe signe même son quatrième triple-double des Playoffs, le deuxième consécutif moins de deux jours après un match à 65 minutes de temps de jeu. Dans le genre indécent, on a du mal à faire pire que ce moment où il récupère un rebond offensif à une main et sans sauter pour reposer directement le ballon dans le cercle par-dessus son vis-à-vis. Le pivot confirme qu’il est l’un des tous meilleurs et qu’il n’est pas un intérieur comme les autres pour réussir à dominer à son poste en 2019. Heureusement, sa petite alerte au genou dans les dernières minutes n’était finalement qu’une frayeur sans gravité et il sera a priori à cent pourcents une fois de retour dans le Colorado.

Pour les fans de Game of Thrones qui étaient trop pressés pour attendre la fin du match, sachez que vous avez quand même raté un final au couteau marqué par le sang-froid de Jamal Murray sur la ligne des lancers-francs. Ni le show de Seth Curry en première mi-temps, ni le réveil tardif de Dame Lillard et de C.J. McCollum (10/28 au tir avant le dernier quart-temps) ne permettront aux Blazers se rapprocher des finales de Conférence tant convoitées. Les arbitres n’avaient pas l’air décidés à faciliter les affaires des locaux, à moins que ce ne soit pour prévenir les risques de blessures après le marathon de vendredi qu’ils ont décidé de mettre un maximum de joueurs en foul trouble. Néanmoins, il serait trop facile de rejeter la faute sur les refs quand l’homme le plus clutch du premier tour lâche trois free throws en route dont deux dans les dernières minutes du quatrième quart-temps. En face, le Canadien de 22 ans a résisté à la pression en validant un perfect sur la charity line pour sécuriser la victoire des siens malgré les tentatives de Portland qui n’attendait qu’une faute de son adversaire pour revenir au score. Avec ses 11 lancers, il termine à 34 points, soit le même score que lors du Game 3, devenant le premier joueur des Nuggets depuis Carmelo Anthony à enchaîner deux perfs à plus de 30 points en Playoffs. Ça vaut ce que ça vaut, mais ça signifie surtout que Denver récupère l’avantage du terrain et peut désormais se contenter de gagner les deux à la maison pour s’offrir une nouvelle série face aux Warriors Rockets (rayez la mention inutile). En cas de nouveau Game 7, ça commencerait quand même à faire beaucoup. Même pour les jeunes hommes de Mike Malone qui découvrent les Playoffs pour la plupart et qui n’ont pas l’habitude de disputer des matchs à 68 minutes tous les week-ends. Mais d’un autre côté, la tendance est la même dans les quatre demi-finales, personne n’a l’air pressé d’être en vacances parmi les huit équipes restantes et c’est tant mieux.

Score final, 116 à 112 pour les Nuggets. L’écart reflète la physionomie de cette série et Portland pourra regretter longtemps ce trou d’air dans le troisième quart-temps et les lancers lâchés en route par leur chef de troupe. Ça se joue à tellement peu de choses que tous les détails comptent. D’ailleurs, ces deux équipes sont tellement serrées qu’elles devraient peut-être songer à des règles un peu plus street pour la prochaine manche. Le premier à 100, en cas d’égalité le match se termine dès qu’il y a deux points d’écart. Même comme ça, pas dit que ça ne dure pas toute la nuit.

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