Nate McMillan, un coach “à l’européenne” selon Bogdanovic : ça gueule, ça bosse, pas de cadeaux

Le 19 févr. 2019 à 04:23 par Bastien Fontanieu

Nate McMillan
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Aujourd’hui à la tête des Pacers, Nate McMillan est un des discrets leaders de la course au titre de Coach de l’année. Sa saison, sa méthode, son discours, la franchise de l’Indiana suit son entraîneur les yeux fermés.

On parle peu de lui, comme on parle peu des Pacers d’une manière générale, et pourtant que travail réalisé par McMillan et son staff sur cette saison régulière. Il faut dire ce qui est, les boys d’Indianapolis sont encore et toujours dans le haut de la Conférence Est, en ayant connu un paquet d’emmerdes au fil des mois. Myles Turner en galère en début de saison, Victor Oladipo blessé puis obligé de quitter les siens, le banc qui devait trouver ses marques et tout ça sur une montagne d’attentes après la surprise de la saison 2017-18, tous les éléments étaient rassemblés pour que les Pacers redescendent sur Terre et se tapent une 6-7ème place de l’Est justifiable. Et bien non, pas de repos, pas de répit, pas d’excuses : Indiana a le 3ème meilleur bilan de sa conférence est montre que même sans Oladipo, ça joue bien. Une fois la tristesse liée à la blessure du All-Star passée, ce qui s’est notamment traduit par 4 défaites de suite, Myles Turner et compagnie ont relancé la machine et ont remporté 6 des 7 matchs suivants. Désolé Boston, désolé Philadelphie, ce n’est pas aujourd’hui que les Pacers vont s’écrouler. Cette force de caractère est due à de nombreuses choses, en commençant par ce sentiment d’équipe dos au mur maintenant que Victor est parti. On l’a vu avec les Celtics l’an dernier, se retrouver devant un gros challenge collectif peut resserrer les liens et mener à ce genre de résultats surprenants. Mais s’il y a un homme qu’il faut féliciter derrière tout ça, comme Brad Stevens l’an dernier, c’est Nate McMillan. Un coach qui va au taf chaque jour, en n’osant même pas se satisfaire de quoi que ce soit.

“Il ressemble beaucoup aux entraîneurs qu’on a en Europe. Et ça me va très bien. Ils sont durs, ils te rentrent dedans et t’insultent parfois. Ils te poussent à te donner encore plus, surtout à l’entraînement. Je pense que c’est ce qui nous différencie de toutes les autres équipes en NBA. Il y a beaucoup d’entraîneurs dans cette Ligue qui agissent comme si tout allait bien, alors que ce n’est pas le cas. Mais Nate est honnête avec chaque joueur de cette équipe, et c’est ce que j’aime chez lui.” – Bojan Bogdanovic

Old-school, McMillan l’a toujours été. Et dur avec ses joueurs, aussi. C’est notamment ce qui lui a valu une sale réputation lors de sa dernière aventure à Portland, de nombreux athlètes n’arrivant pas à supporter un homme à la poigne aussi ferme. Mais cette fois, chez les Pacers, la hiérarchie est installée et la méthode est plus que validée. Myles Turner, qui a signé cet été une grosse prolongation dans sa franchise, avait mal démarré sa saison et aurait pu avoir droit à des critiques sur son salaire ou sa production. Solution de repli ? Un gros coup de fouet de la part de son entraîneur, qui lui a fait comprendre qu’aucune soirée pouvait être désormais laissée de côté. Et ce discours, carré, militaire, limite flippant, c’est celui que McMillan tient avec chaque joueur de son effectif. Ce qui explique la démolition de certaines équipes récemment (Lakers), ou des victoires symboliques à domicile (Raptors). La réalité reste celle-ci, connue par les habitants d’Indianapolis : sans Oladipo à bord du navire, le parcours en Playoffs sera de courte durée, avec maximum un tour de passé. Mais peu importe. Les cadres sont sous contrat, l’identité de la franchise est instaurée et Nate McMillan a le respect de tous, à commencer par ses leaders. Ne soyez donc pas étonné si votre équipe préférée se fait nettoyer par les Pacers, car leur entraîneur refusera quelconque sentiment de satisfaction ou stabilité.

Après avoir été pointé du doigt pour sa dureté et son côté rigide par le passé, McMillan est aujourd’hui applaudi par ses joueurs. La saison d’Indiana, sans faire de bruit, est impressionnante de combativité : ça passe avant tout par un leader-coach de qualité.

Source : IndyStar