Et si Paul George était élu MVP ? La candidature de PG13 commence à être solide et présente de sérieux atouts

Le 13 févr. 2019 à 19:27 par Florian Benfaid

Paul George
Source image : NBA League Pass

Il y a deux jours, Paul George réalisait un nouveau chef-d’œuvre face à des Blazers impuissants, qui n’ont rien pu faire pour le ralentir. L’ailier du Thunder n’en finit plus d’impressionner et s’impose progressivement comme l’un des favoris au titre de MVP.

47 points, 12 rebonds et 10 passes dans la victoire d’Oklahoma City sur Portland. Non, nous ne parlons pas de la prestation de Russell Westbrook (bien qu’il ait lui aussi réussi un triple-double record) mais de celle de Paul George. Une ligne de stats qui lui a, d’ailleurs, permis de devenir le seizième joueur de l’histoire à enregistrer un 45-10-10, preuve de sa très bonne passe actuelle. Car depuis plusieurs semaines maintenant, celui qui ne cesse de bluffer tout son monde c’est PG. Sur ses dix derniers matchs, il tourne à 37 points, 8,5 rebonds, 4,7 passes et 2,5 interceptions de moyenne, OKC l’emportant à neuf reprises sur la période. Peu importe l’opposition, le joueur de 28 ans ne fait pas dans la dentelle et écrase tout sur son passage, en témoignent certaines victoires probantes contre les Bucks, les Rockets et les Blazers, donc. Après la boucherie rencontre, quelques uns de ses adversaires de l’Oregon n’ont d’ailleurs pas tari d’éloges envers George, comme rapporté sur Twitter par Royce Young d’ESPN.

“Il évolue à un autre niveau. Pour l’avoir vu jouer lors de ses dix derniers matchs, car je regarde beaucoup de leurs rencontres, et pour l’avoir ensuite affronté, ce gars est le MVP. S’ils continuent comme ça, il sera MVP.” – Damian Lillard

“C’était incroyable. Tout le monde s’enflamme pour Giannis [Antetokounmpo] et James [Harden]. Mais parmi tous ceux que j’ai affronté, et sans vouloir leur manquer de respect car ils sont tous incroyables, Paul est probablement le meilleur que nous ayons rencontré cette saison. Il évolue à un niveau complètement différent. […] Il joue superbement bien et ils sont sur une bonne dynamique. Je n’ai jamais évolué à un niveau MVP mais j’en ai vu quelques uns et, selon moi, c’est un MVP.” – Evan Turner

Alors, Paul George a-t-il l’étoffe d’un MVP en 2018-19 ? Tout d’abord, il faut savoir qu’il réalise sa meilleure saison individuelle : 28,7 points, 8 rebonds, 4,1 passes et 2,3 interceptions en moyenne, à 45% aux tirs, 41% à trois-points et 84% aux lancers. Des pourcentages très propres au vu de son important volume de shoots. Ces statistiques lui permettent de compiler ses meilleurs chiffres au scoring, aux prises aériennes, aux caviars distribués, aux ballons volés, à l’adresse longue distance et à l’effective field goal percentage (qui bonifie l’importance d’un tir à trois-points par rapport à un deux-points). Surtout, cette excellente ligne de stats permet au Thunder de se hisser à la troisième place de la Conférence Ouest au moment du All-Star break, grâce à un bilan de 37 victoires et 19 défaites. Et le classement, ça compte pas mal dans une candidature.

Ce qui compte également, c’est l’importance et l’influence qu’a un joueur sur son équipe. Et à ce niveau, Paul George n’est pas en reste puisqu’il n’a jamais été autant valuable. Il fait partie du Top 15 NBA en ce qui concerne le PER, le sien culminant à 25,2, et le PIE% (le pourcentage d’actions positives réalisées par un joueur au cours d’une rencontre), celui de PG atteignant les 17%. Pour info, le gratin de la Ligue possède généralement un PIE% supérieur à 10, ce qui signifie que les joueurs font régulièrement gagner leur groupe. L’ancienne star des Pacers se trouve aussi au sein du Top 5 NBA en ce qui concerne les win shares (nombre de victoires auxquelles contribue un joueur) avec un total de 9,8. De plus, sa présence sur le parquet est bénéfique au Thunder qui outscore ses adversaires de quasiment 7 points (sur 100 possessions) quand George est en jeu. Une donnée qui témoigne de l’omniprésence du MIP 2013 des deux côtés du terrain. En effet, en plus d’être un talent offensif unique, l’ancien de Fresno State est l’un des tous meilleurs défenseurs de la Ligue, formant une triplette redoutable avec Russell Westbrook et Steven Adams (et en attendant Andre Roberson) permettant à Oklahoma City d’être l’une des trois défenses les plus efficaces du pays avec 105,6 unités concédées sur 100 possessions. Ainsi, ce n’est pas surprenant de voir PG dans le Top 10 (seul extérieur avec… le Brodie) au niveau du defensive rating, OKC n’encaissant que 103,2 points sur un échantillon toujours identique de 100 possessions. Bref, George s’éclate dans le système de Billy Donovan basé sur du jeu rapide, en témoignent les 103,4 possessions jouées chaque soir par les hôtes de la Chesapeake Energy Arena, qui leur permettent de posséder la deuxième pace de NBA. Le moins que l’on puisse dire c’est que le rythme est effréné.

Cette saison, Paul George est le deuxième meilleur marqueur, le meilleur intercepteur et le troisième joueur inscrivant le plus de tirs à trois-points de toute la Ligue. Il a également été élu Player of the Week à trois reprises, la dernière fois étant survenue avant-hier et il a aussi été désigné titulaire pour le prochain All-Star Game à Charlotte, ce qui représente sa sixième sélection pour le match des étoiles. Sa moisson de distinctions individuelles n’est certainement pas terminée puisqu’il devrait être élu dans une All-NBA Team et dans une All-Defensive Team, et qu’il pourrait rafler le titre de Défenseur de l’Année voire de MVP. D’un point de vue collectif, OKC s’affirme de plus en plus comme étant l’un des principaux concurrents de Golden State. La franchise de l’Oklahoma est bâtie pour les faire chuter et nombreux sont ceux espérant une série de Playoffs entre les deux formations. Quoi qu’il en soit, si le Thunder souhaite réaliser l’exploit, il faudra que le dixième choix de la Draft 2010 conserve son niveau de jeu stratosphérique. Sans ça, et même avec un Russell Westbrook en 40-10-10 de moyenne, cela risque d’être bien compliqué.

Pour finir, penchons-nous dans les archives NBA pour nous rendre compte de la réalité des chances que possède Paul George dans la course au MVP. Dans l’histoire, un seul autre joueur a cumulé au moins 28 points, 8 rebonds, 4 passes et 2 interceptions de moyenne. Il s’agit de Michael Jordan en 1988-89, qui s’était carrément permis de tourner en 33-8-8-3… Pourtant, ces statistiques ne lui avaient pas permis d’être élu Most Valuable Player en fin de saison puisque Magic Johnson (et son 22-8-13) lui avait été préféré. Le meneur des Lakers avait mené son escouade au meilleur bilan de la Conférence Ouest tandis que l’arrière des Bulls n’avait pas pu faire mieux qu’une sixième place à l’Est. En revanche, Chicago avait tout de même atteint les Finales de Conférence, ne cédant que face aux futurs champions, les Pistons. Cumuler de telles statistiques ne garantit donc pas le trophée de MVP et, en 2018-19, George devra lutter avec Giannis Antetokounmpo et James Harden pour décrocher le Graal individuel. Pour l’heure, l’ailier des Bucks possède une longueur d’avance sur ses rivaux puisque les Daims sont la meilleure équipe de toute la NBA. Si le Grec maintient la cadence, il sera difficile de ne pas lui décerner le trophée. Sauf si PG réussit à mener OKC au sommet de l’Ouest mais, connaissant les Warriors, ils ne risquent pas de se laisser face aussi facilement.

Bien difficile de déterminer qui sera élu MVP en fin de saison. Ce qui est sûr, c’est que Paul George s’impose comme l’un des favoris, en compagnie de Giannis Antetokounmpo et James Harden. Si jamais il n’est pas sacré, le joueur du Thunder pourra peut-être se consoler avec le trophée de Defensive Player of the Year puisqu’il fait également partie des candidats crédibles. Au pire, si aucune de ces récompenses ne devait lui revenir, PG se satisfera volontiers d’une bague de champion…

Sources texte : Basketball-Reference, NBA.com, YouTube, BleacherReport, Yahoo! Sports


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