C’est l’heure pour Jahlil Okafor : sans Anthony Davis à bord, le pivot doit se faire violence

Le 22 janv. 2019 à 03:16 par Bastien Fontanieu

Jahlil Okafor
Source image : NBA League Pass

Recruté au buzzer par les Pelicans cette saison, Jahlil Okafor est aujourd’hui face à un petit challenge qui pourrait lui rapporter gros. Le pivot formé à Duke doit saisir sa chance et enfin montrer qu’il a changé.

Peut-être s’agit-il d’un match anecdotique. Peut-être que cette performance sera isolée et qu’on ne reparlera plus de Jahlil dans quelques mois, sauf pour annoncer son départ vers la Chine. Ou alors, peut-être que cette situation actuelle servira de déclic. Peut-être qu’on regardera ce 21 janvier 2019 et qu’on se dira qu’il s’agissait là du premier pas fait vers le retour. Cette nuit, en déplacement à Memphis avec ses potes de New Orleans, le jeune Okafor a claqué une chouette petite partie en obtenant autant de responsabilités que de temps de jeu. 20 points, 10 rebonds et 2 contres en 35 minutes, à 9/11 au tir, difficile de faire plus propre. Difficile de faire plus poussiéreux, aussi, car la dernière fois que Jahlil avait claqué un double-double c’était en 2017. Son chemin, on le connaît et on ne peut l’observer avec tristesse. Mauvais démarrage à Philadelphie, blessures, départ pour Brooklyn, manque de concentration et de professionnalisme, mais aussi dépression et anxiété partagée au grand public, l’intérieur qui devait régner sur les raquettes en étant drafté par les Sixers n’était plus que l’ombre de lui-même. Il arrivait à New Orleans il y a quelques mois en nous imposant un dernier soupir, comme si on donnait une ultime chance à ce joueur, par semblant de pitié. Sacrément triste, après un tel parcours au niveau inférieur. Puis, soudain, out of nofuckingwhere, le ciel s’est éclairci et un homme s’est penché vers Jahlil. Il lui a dit…

… c’est maintenant mon grand.

Et puis c’est tout. Peut-être s’agissait-il d’Emeka Okafor, le vrai de vrai Oka qui aurait dû rester chez les Pels après sa tentative de comeback. Peut-être que c’était Coach K, son mythique entraîneur en NCAA, qui lui faisait un clin d’oeil. Mais une chose est sûre, un alignement des planètes s’est posté sous le nez de Jahlil et le voici aujourd’hui devant une formidable opportunité. Anthony Davis absent, Julius Randle et Nikola Mirotic à l’intérieur, Cheick Diallo dans les cordes : la main tendue vers Okafor. Sans véritable alternative au poste de pivot, Alvin Gentry a été obligé de titulariser l’ancien de Duke et c’est ainsi que sa première dans le cinq majeur s’est terminée avec une note maximale. Face à des Grizzlies clairement pas au meilleur de leur forme, c’est vrai. Il n’empêche que sans AD, les Pelicans ont besoin de victoires et c’est là que l’impact de Jahlil peut-être déterminant. S’il carbure pendant les deux semaines d’absence du All-Star et qu’il fait tourner suffisamment de têtes, est-ce qu’on aura là le début d’une feel good story terminée avec joie dans une autre franchise ? S’il se sent bien en Louisiane et qu’il souhaite y construire son petit nid, en attendant de voir ce que fera Davis cet été, est-ce qu’on découvrira le virage impératif qu’il lui fallait ? Difficile à dire, difficile de retenir son excitation quand on voit un gars qui a autant galéré et qui se retrouve aujourd’hui devant un vrai train tout neuf. Le prendre et foncer le torse bombé comme il l’a montré cette nuit, on croise les doigts pour qu’il le fasse. La première base est très intéressante, maintenant à Jahlil de nous dire s’il s’agira d’un one-shot ou bien si ce sera suivi par d’autres perles du même genre.

Jahlil Okafor dropped his 1st double-double since 2017 vs. the Knicks:

20 PTS
10 REB pic.twitter.com/aoFE7OeVod

— Bleacher Report NBA (@BR_NBA) 22 janvier 2019

Oui, Jahlil Okafor est bien vivant, et oui, il vient de claquer un 20-10 en 2019 tout en défendant efficacement. Dans une saison durant laquelle Derrick Rose nous réalise la plus belle des résurrections, peut-être que le meneur des Wolves ne sera pas le seul produit from Chicago à renaître de ses cendres.