Blake Griffin est de retour au Staples Center : sortez tous les Kleenex, on parle d’une légende des Clippers

Le 12 janv. 2019 à 16:28 par Enzo Ferretti

Blake Griffin
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Cette nuit, les Pistons terminent leur road-trip californien avec au programme les Clippers. L’occasion pour le nouveau franchise player de Detroit Blake Griffin de faire enfin son retour là où tout a commencé pour lui. Il y a un an et demi maintenant, le rouquin avait fait l’objet d’un blockbuster trade entre les Voiliers et les Pistons. Cependant, personne à Los Angeles n’a oublié l’ère BG, retour sur l’homme qui a fait de Los Angeles une ville avec deux franchises.

25 juin 2009, jour de la Draft. Cette année-là et pour la troisième fois dans l’histoire depuis Danny Manning en 1988 et l’énorme flop Michael Olowokandi en 1998, les Clippers ont entre leurs mains le premier choix. Roulement de tambours… C’est Blake Griffin qui aura l’honneur d’être sélectionné en première position par les Californiens. Joueur très prometteur à l’université d’Oklahoma, l’ailier fort a donc la lourde tâche de donner enfin un avenir à la seconde franchise de Los Angeles. Déjà à l’époque, toutes les mauvaises langues pensent que Griffin est déçu d’avoir été drafté là, que lui-même ne souhaite pas jouer pour les Clippers. Dès la première saison, tout le monde craint le nouveau flop puisque le rookie se blesse au genou, ce qui le contraint à rater l’intégralité de l’exercice 2009-10. Grosse frayeur chez les Clippers. Heureusement, le marsupial revient très chafouin la saison suivante et va faire taire tout le monde. Il joue les 82 matchs de saison régulière et pose un énorme double-double de moyenne (22,5 points, 12,5 rebonds) et la marque de ses parties génitales sur le front de tous les défenseurs adverses. Du lourd, du très lourd. Le rookie est le nouveau leader des Clippers et s’éclate comme un fou au sein de sa nouvelle équipe. Ah oui, au fait, en passant, le mec va être All-Star et gagner le Slam Dunk Contest, tout en étant élu ROY à l’unanimité, premier joueur à le faire depuis l’Amiral Robinson en 1990, sympa le rookie. La vague Blake Griffin s’abat alors sur la NBA et emporte tout sur son passage. Malheureusement, encore trop limités niveau talent, les Clippers ne regarderont les Playoffs que depuis leur canapé mais rien de grave, car tout le monde sait qu’il suffit désormais d’entourer le nouveau phénomène pour devenir une équipe référence en NBA.

C’est chose faite dès l’été 2011. Les Clippers récupèrent le meneur alors ultra-dominant de New Orleans, Chris Paul. Cette arrivée va donner directement une nouvelle dimension à ces Clippers. Avec l’aide du troisième larron déjà dans le roster depuis 2008 qui n’est autre que le pivot rebondeur et vertical DeAndre Jordan, les Clippers deviennent Lob City. Une équipe aussi spectaculaire qu’efficace qui émerveille chaque soir les fans par des alley-oops tous plus vertigineux les uns que les autres. Le jeu offensif autour de ce nouveau Big Three est léché. L’effet est donc immédiat et les Clippers deviennent une équipe prétendante au titre suprême. Certes, du fait de la présence du Point God et de la progression constante de Dédé, Griffin baisse un peu ses stats mais reste néanmoins un élément central du projet Clippers de par ses capacités athlétiques hors norme et son jeu un peu plus all-around qui permet d’unifier encore un peu plus le trio. Tout le monde est alors subjugué par le spectacle offert par une franchise pourtant complètement flinguée depuis des années jusqu’alors. Malheureusement, l’aventure prend fin seulement six ans plus tard quand Chris Paul décide de se barrer chez les Rockets. Le choke en Playoffs chaque année, ça va deux minutes. Les grands Clippers n’auront donc pas duré très longtemps, mais c’est en tout cas Blake Griffin qui aura été le point de départ de cette période aussi courte que marquante. Échangé contre toute attente à la mi-saison dernière peu après avoir re-signé son énorme contrat, l’ailier fort aurait certainement souhaité un meilleur traitement de la part de son ex-franchise. Aujourd’hui chez les Pistons, Griffin n’a cependant pas pu oublier son aventure à Los Angeles et en a parlé au micro de Kevin Arnovitz d’ESPN.

“Non seulement j’ai fait du bon taf, mais j’ai connu des succès à un endroit qu’on appelait “La malédiction des Clippers”. C’est comme ça qu’on l’appelait. Et aujourd’hui j’en suis là. […] Je ne dis pas que ce que j’ai accompli avec les Clippers fait partie de mon héritage ou de mes succès individuels, mais j’ai surpassé les attentes donc je m’en fous, c’est comme ça que je le vois pour être honnête. Il y a certaines choses que j’aurais voulues différentes, bien sûr. Mais j’ai beaucoup appris, et j’ai eu l’occasion de jouer avec de grands joueurs et de participer à de grands et beaux matchs. J’ai vécu beaucoup d’expériences”

Tout n’est donc pas de son fait, mais le numéro 32 a largement participé à redorer un peu l’image d’une franchise longtemps oubliée ou dénigrée pour ses mauvais résultats et la faiblesse de la concurrence proposée aux Lakers pour trôner sur la ville. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Les Clippers n’ont toujours pas de titre NBA mais ils ont remporté la Division Pacific et ont gagné plus de derbies que leurs voisins de vestiaire ces dernières années. Ça vaut ce que ça vaut et ça ne suffira peut-être pas pour que The Quake ait un jour son maillot retiré à L.A. mais sans lui, les Voiliers seraient probablement encore la risée de toute la Conférence Ouest si un déménagement n’aurait pas déjà eu lieu…

Ce soir à 21h30 en France, Blake Griffin retrouvera donc la franchise qui l’a fait, ou plutôt l’inverse. Même si son époque Clippers n’aura eu comme point d’orgue qu’une demi-finale de Conférence, tout le monde est conscient que Lob City a marqué à jamais la Grande Ligue de son empreinte. Retour émouvant à venir pour l’ailier fort, de quoi lâcher sa petite larmichette.

Source texte : ESPN