Preview Spurs – Raptors : un match déconseillé à tous ceux qui se réveillent d’une sieste de six mois

Le 03 janv. 2019 à 18:53 par Alexandre Taupin

popovich derozan kawhi
Source image : Montage NBA League Pass

Cette nuit, les Spurs vont accueillir les Raptors pour le match que tout le monde attend depuis des mois : Kawhi Leonard de retour à San Antonio sous les huées, DeMar DeRozan qui se venge de Masai Ujiri, on attend de l’intensité à l’AT&T Center. Début du lancer de briques à partir de 2 heures du matin. 

Si un match peut réunir tous les ingrédients d’un bon “Revenge game” c’est celui-ci. Entre le transfert, les petites phrases balancées dans les médias et la promesse de faire payer son vis-à-vis, on ne devrait pas manquer d’agressivité sur le parquet, en particulier pour les deux stars du jour : Kawhi Leonard et DeMar DeRozan. On fait le point en commençant par celui qui reçoit. DeMar DeRozan attend sans doute ce moment depuis le 18 juillet et l’officialisation de son transfert vers les San Antonio Spurs : cinq mois et demi de tristesse, d’incompréhension et de colère prêts à s’abattre sur les Raptors et leur GM. Une situation qu’il n’aurait sans doute jamais imaginé, lui le Raptor de cœur, celui qui était prêt à passer toute sa carrière à Toronto. DeRozan, c’est l’histoire d’une trahison entre un dirigeant et son meilleur joueur, l’histoire d’un joueur qui avait juré fidélité à sa franchise de toujours, une franchise où il a laissé une trace indélébile, et qui s’est fait refourgué sans ménagement par téléphone sur le parking d’un fast-food. On ne serait pas surpris que la star des Spurs ait accroché un portrait de Masai Ujiri sur son casier histoire de garder cette flamme en lui. Le joueur a d’ailleurs déjà annoncé à la couleur puisqu’il a promis à la télé de mettre 50 points sur la truffe de son ancienne équipe.

Kawhi Leonard, quant à lui, est un cas un peu particulier puisque, outre le fait qu’il ait demandé son transfert, ses motivations restent cachées du public. Était-il agacé par le staff médical des Spurs, par le manque de clinquant autour de lui, par les commentaires de ses coéquipiers ou voulait-il simplement revenir sur sa terre natale de Californie comme le disent la plupart des insiders ? Nul ne le sait vraiment mais à l’inverse d’un DeRozan, les médias ont pu développer dans les grandes largeurs les rumeurs de prises de tête dans le vestiaire des Spurs. Les commentaires de Parker sur sa blessure, son absence dans le groupe et son silence radio avec son staff ont vite fait de Kawhi le vilain petit canard du Texas : ou comment passer du successeur de Tim Duncan à une raclure de bidet dans l’esprit des fans. On savait déjà que son retour serait mouvementé mais plusieurs facteurs ont encore aggravé la situation pour The Klaw. En premier lieu, le fait que le joueur a retrouvé son meilleur niveau et surtout qu’il joue sans la moindre gêne, un peu dur à avaler quand on sait qu’il n’a joué que neuf matchs l’an dernier. Et puis dernièrement il y a eu l’histoire du leadership de Leonard qui est revenu sur le devant de la table avec une petite pique envoyé par Gregg Popovich, qui a reçu une réponse du tac au tac de la part de Leonard. Si l’échange est isolé, les supporters des Spurs n’auront eux pas oublier le “leadership” de Kawhi la saison dernière lorsqu’il a déserté le groupe et la ville pour se la couler douce à New York. Si le public voudra certainement voir des 1 vs 1 entre les deux joueurs afin de voir leur nouveau héros mettre à mal l’idole déchue, on risque de rester sur notre faim puisque le chien de garde à l’arrière s’appelle Danny Green, encore un ancien champion de la maison Spurs qui, lui, devrait recevoir sa part d’ovation et d’encouragements après ses huit années de sniper à Fort Alamo.

DeMar DeRozan et Kawhi Leonard retrouvent leur ex cette nuit et ils vont certainement vouloir envoyer un message. Kawhi a tout pour faire mal aux Spurs mais DeRozan attend son heure depuis trop longtemps pour passer à côté de ce match. On met en garde les fans présents, il pourrait pleuvoir du parpaing sur le parquet malgré les appels au calme de Pop’.