Justise Winslow à la mène : la dernière merveille de Spoelstra, un rôle parfait pour le pitbull

Le 29 déc. 2018 à 19:31 par Bastien Fontanieu

Justise Winslow
Source image: NBA League Pass

Sans faire trop de bruit, sans exploser sur la plus grande des scènes, Justise Winslow est en train de réaliser un grand virage dans sa jeune carrière. Installé à la mène du Heat, le gaucher régale depuis plusieurs rencontres.

Simple plan B, ou vraie option sur laquelle se baser à l’avenir ? La question, si elle peut être posée légèrement aujourd’hui, va devenir nettement plus pressante au fur et à mesure que le temps passe. Car lorsqu’on voit la façon avec laquelle Miami joue depuis ce changement, et lorsqu’on observe l’aisance avec laquelle Justise gère chaque partie, on sait que ça doit commencer à cogiter dans le bureau de Pat Riley. Remontons un peu l’horloge pour commencer, histoire de soulager le boss du Heat. Drafté en sortie de Duke pour jouer plutôt ailier voire ailier-fort en NBA, Winslow tente de s’intégrer dans la rotation d’Erik Spoelstra mais ses soucis physiques l’empêchent de trouver la moindre régularité. Le potentiel est là, le corps est tanké, le playmaking développé et la défense intense, mais JW ne se sent pas très bien dans ses pompes, à la fois à cause de son rôle et à cause des dieux de la santé. Tout ce que demande l’intéressé, c’est un petit coup de pouce, histoire de lancer les choses à la hauteur de son talent. Un clin d’oeil, quelque chose. Un geste qui va venir cet automne avec la blessure de Goran Dragic, le meneur All-Star étant obligé de regarder les siens sur le côté suite à une galère au genou. En manque de solutions à la mène, et avec cette capacité inébranlable à pouvoir improviser en fonction des besoins de son équipe, Spoelstra va catapulter Winslow au poste de meneur, en lui demandant de gérer le four, le moulin, la paille et le blé. Six matchs à la mène, cinq victoires, et un Justise qui semble plus à l’aise que jamais dans son nouveau rôle. La révolution est en marche, au lieu de planquer JW sur les ailes et croiser les doigts pour qu’il rentre un shoot extérieur, le Heat décide de lui filer la balle et laisser son intelligence de jeu prendre les bonnes décisions.

L’échantillon est donc faible, mais il y a de la marge. Pour preuve, Dragic est annoncé absent pour deux mois, ce qui laisse largement assez de temps à Winslow pour prouver qu’il a sa place à ce spot en particulier. Ce qui est montré en tout cas en ce moment a de quoi séduire les fans de Miami, qui se rassemblent de plus en plus autour de cette même expérience labellisée 100% Spo. Justise à la mène, quelle étrange idée ? Et pourtant ça marche collectivement comme individuellement, le joueur y trouvant son compte des deux côtés du terrain. Toujours envoyé sur les plus gros morceaux du circuit (Kawhi Leonard récemment), Winslow défend durement et prend son pied en le faisant. Son intensité physique et sa discipline font de lui un pitbull toujours aussi redouté dans sa propre moitié de terrain. Et dès que le Heat a la balle ? Soit JW a la gonfle entre les mains, pour créer par exemple avec Hassan Whiteside en partenaire, soit il sanctionne dans un rôle de spot up shooter qu’il commence à maîtriser de manière impressionnante (37,5% de réussite à trois points en prenant près de 5 shoots du parking par match cette saison). Josh Richardson a lui aussi besoin du ballon, ce qui aurait pu poser problème par le passé avec un Justise irrégulier à distance. Mais aujourd’hui, laisser Winslow tout seul derrière l’arc commence à devenir problématique, ce qui rend son jeu offensif de plus en plus complet. Mettez lui un petit défenseur, il l’enfoncera par sa carrure. Mettez lui un joueur trop grand, il a la rapidité pour le dépasser sur pénétration. Laissez le ouvert, sanction. Un package kiffant, à confirmer sur la durée de la régulière évidemment, mais qui montre des prémices saisissantes pour une équipe de Miami en transition.

Avec trois dernières rencontres à plus de 20 points et une aisance globale qui dépasse largement le cadre statistique, Justise Winslow à la mène est la bonne grande nouvelle de cette fin d’année 2018 à Miami. Encore un coup de maître signé Erik Spoelstra, qui pourrait avoir trouvé là son nouveau PG pour les semaines à venir… et plus si affinités.