Selon un coach, les joueurs ne sont pas prêts à être entraînés par des femmes : bienvenue au royaume de la classe et de l’élégance

Le 03 déc. 2018 à 09:13 par Victor Pourcher

Source Image : Youtube NBA

Lire des articles sur la possibilité de voir des coachs au féminin en NBA, c’est tomber toujours un peu sur les mêmes constats. Mais Tim Struby de SB Nation a cette fois-ci dégoté une déclaration d’un coach de la Grande Ligue qui, sous couvert d’anonymat, en dit un peu plus sur le sujet. Et c’est aussi fin qu’un chasedown de LeBron. 

Notre ligue favorite est nourrie de beaucoup de préjugés : les jeunes européens seraient moins NBA ready par essence, les américains sont plus fiables et les femmes ne peuvent pas coacher chez les pros. Mais Luka Doncic, après bien d’autres, cassent des gueules dès sa première saison, mais Anthony Bennett est un immense bust, mais les femmes… C’est vrai ça, on en est où avec les femmes coachs ? Quand on se pose la question “pourquoi pas de femmes coachs en NBA ?”, on a tendance à trouver des arguments logiques pour, et à poser des constats fatalistes contre. Problème, les premiers sont longs à expliquer, les seconds durs à faire bouger. Pourtant, des candidates à un poste de head coach, il y en a quelques unes et ce ne sont pas des anonymes mais des professionnelles compétentes et des palmarès longs comme un segment de Mo Bamba. Parmi elles, beaucoup vont penser à Becky Hammon qui a régné pendant quinze ans en WNBA avant d’apprendre le métier aux Spurs, aux côtés de Professeur Popovich depuis 2014, mais d’autres exemples sont à noter avec Jenny Boucek à Sacramento ou encore Sue Bird qui a intégré les Denver Nuggets. Mais même si Becky a déjà été en charge de l’équipe en Summer League, aucune d’entre elles n’a encore eu la responsabilité d’une team NBA en saison. Pourquoi pas ? Parce que c’est comme ça, si l’on résume un peu les avis contre. Parce que le sexisme, parce que le machisme : des constats et rien qui ne serait impossible de faire évoluer. Et quand un coach NBA tente d’expliquer cette réticence à Tim Struby de SB Nation, voilà ce qu’il avance.

“Vous ne pouvez pas avoir une femme séduisante en NBA, les gars essaierait de la baiser [sic] tous les jours. […] La NBA est un environnement incroyablement sexiste. J’écoute les joueurs parler des femmes. J’ai une fille et parfois, ça me perturbe. Mais il n’y a rien de nouveau. Cela s’est empiré avec les années. Dans notre société, il y a des hommes qui sont mal à l’aise avec le fait de travailler sous les ordres d’une femme et une poignée de nos joueurs auraient un problème avec ça.”

Sexe ou complexe. Apparemment, on en est là, c’est-à-dire pas bien loin. Et bah les gars, comme un shoot de loin au buzzer pris par Ben Simmons, c’est pas encore gagné. En même temps, ce n’est pas nouveau et on pouvait pressentir que ces vestiaires où l’on est enfermé entre hommes pouvaient être propices à un certain sexisme. Mais à l’image des lancers-francs de Markelle Fultz ou des tirs du parking de Dédé Drummond : on a beau le savoir, on fronce toujours les sourcils quand on le voit réellement. Mais alors, est-ce impensable de voir une femme à la tête d’un banc au sein de la Grande Ligue ? Pas vraiment. Car pour l’instant, si l’avis de ce coach est à prendre très au sérieux, ces annonces ne sont que des hypothèses. D’abord, on est heureux de savoir que cela ne poserait problème qu’à quelques joueurs, d’autant qu’il est difficile d’en vouloir à des mecs qui ont grandi dans un milieu où la dureté et une certaine idée de la virilité sont autant mis en avant. Mais dans une ère de com’ et d’image, où un joueur peut se prendre une vague de haters juste en changeant de franchise, on peine à imaginer que l’un d’eux ose râler sur le sexe de son coach. Le basket a dépassé depuis longtemps le simple cadre du sport et aucune franchise ne voudrait de ce bad buzz. Dans une autre mesure mais sur le thème de la place des femmes dans ces organisations, il n’y qu’à voir l’exemple du bordel récent dans les coulisses de Dallas. Le solution serait toute trouvée : salut et ferme la porte en sortant. Une forme de sélection naturelle en fait. Mais pour espérer cela, il faudra des exemples, il faudra une première fois. Elle arrivera très sûrement, mais où, quand et qui ? Qui prend les paris ?

On le savait déjà, mais il va falloir continuer d’être patient avant de voir une femme entraîner en NBA. Du temps avant que certains voient le professionnalisme, les compétences et le CV avant les formes. Et puis certaines choses ne changeront jamais : coach homme ou femme, tu te prendras toujours une soufflante sur un système foiré en disant “Désolé coach…”

Source texte : SB Nation


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