Becky Hammon promue auprès de Gregg Popovich : on s’approche de la passation de pouvoir ?

Le 02 juil. 2018 à 11:39 par Fabien Passard

Source image : Twitter @spurs

Les Spurs l’ont annoncé ce mercredi. L’ancienne joueuse WNBA Becky Hammon, déjà dans le staff, passera sur le banc à la rentrée, au côté de Gregg Popovich. Encore une barrière de rompue pour celle qui était déjà devenue la première femme assistante coach en NBA, en 2014, sous l’impulsion de Coach Pop.

La pionnière Becky Hammon continue de gravir les échelons dans la hiérarchie des Spurs. Et c’est tant mieux. Non pas seulement pour une question d’égalité hommes-femmes, mais pour une question d’égalité tout court, car l’ancienne arrière des New Yorks Liberty (1999-2006) puis des San Antonio Silver Stars (2007-2014) a prouvé qu’elle avait un bagage assez solide pour faire progresser des joueurs NBA. Et ce ne sont pas tous les coachs qui peuvent dire ça (Coucou T-Lue). Quoi de mieux pour juger des compétences de quelqu’un que d’écouter l’avis des gens qui travaillent avec cette personne. Prenons par exemple cette sublime lettre ouverte de Pau Gasol à Becky Hammon, en mai, alors que le nom de l’assistante était sur toutes les bouches pour la simple raison qu’elle était la première femme (encore une fois) à être convoquée par une franchise pour le poste de head coach. Les Bucks lui auront préféré un Mike Budenholzer plus expérimenté au final mais qu’importe, le choix était légitime. Cette honneur a suscité de nombreux débats au printemps dernier, notamment sur NBC Sports. Le chroniqueur expliquait que Becky Hammon ne devrait pas être promue head coach à cause de son poste actuel (désormais ex poste) qui consistait simplement à développer les mouvements des joueurs à l’entraînement, mais qui ne lui permettait pas d’interférer dans le coaching au cours des matchs, d’être sur le banc, comme le sont les trois assistants principaux de Coach Pop. La femme de Benoît fait désormais partie de ces trois assistants “premium”, une promotion précipitée par le départ de James Borrego, recruté head coach par les Hornets en mai.

Spurs Assistant Coach Becky Hammon Promoted >>> https://t.co/PjS7cUTP2u pic.twitter.com/gtnE324K0v

— San Antonio Spurs (@spurs) June 27, 2018

Alors que certains pensent que Big Shot Becky est avantagée par le fait d’être une femme, grimpant dans la hiérarchie plus rapidement que si c’était un mec alors qu’elle n’a pas d’expérience de joueur en NBA, on ne peut que les renvoyer au CV de la jeune femme de 41 ans. En WNBA ? Double championne (2005, 2006), MVP à chaque fois et six fois All-Star dans les seize années de sa carrière de joueuse. Débusqué par le Pop alors qu’elle était encore joueuse sous le maillot noir des Stars, elle devient “second row coach” en 2014. Un rôle de conseil en dehors des matchs et une place offerte au deuxième ou troisième rang pendant les matchs, sympa le taf. Mais il lui en a fallu une confiance à toute épreuve à Mme Hammon pour supporter toutes les insinuations et critiques faites à son égard. Le paradoxe de la “première” : admirée et détestée à la fois. Le sujet divise, aux États-Unis et ailleurs, mais Becky Hammon fonce tête baissée vers son destin : devenir head coach en NBA un jour. Et avec un Gregg Popovich qui vous a pris sous son aile toutes ces années, en vous montrant publiquement toute l’admiration qu’il a pour votre travail, et en vous faisant grimper minutieusement dans la hiérarchie menant à lui, pourrait-il en être ailleurs qu’à San Antonio ? Comme l’indiquait à juste titre le chroniqueur de NBC en parlant du métier de coach NBA : “C’est difficile d’être respecté. Les joueurs doivent vous connaître pour cela.” Et à San Antonio, que ce soit les tauliers du vestiaire ou les jeunes que la tacticienne a déjà coachés en Summer League (Kyle Anderson, Dejounte Murray…), tout le monde connaît Becky. Et dès l’année prochaine, tout le monde verra Becky sur le banc. Il s’agirait de s’y habituer, car on risque de voir cette silhouette fine perchée sur des hauts talons un long moment.

Gregg Popovich a 69 ans et viendra bientôt le jour de son départ en retraite. Pourquoi pas une transition douce, avec un(e) assistant(e) biberonné(e) au coaching du Pop ? Le Spurs basketball ne mourra jamais, Gregg prépare ses héritiers, mais pas encore ses valises, don’t worry.

Sources : NBA.com, NBC, The Players’ Tribune