Les Wizards remportent le thriller de la nuit face à Houston : 135-131, un backcourt enfin au diapason, ça fait playzère

Le 27 nov. 2018 à 05:06 par Giovanni Marriette

Ce n’était peut-être pas sponsorisé par Bouillon de Culture, mais cette affiche entre les Wizards et les Rockets valait le détour. Tout d’abord car les deux franchises avaient grand besoin d’une victoire, mais aussi et surtout car – ne l’oublions pas – les deux rosters proposent une dose de talent auquel leurs classements respectifs ne rendent pas hommage. Ça devait se rentrer dedans ? Mission accomplie. On voulait une orgie de tir ? Message reçu 7/7. Du suspense ? Hum hum. Allez, on arrête de vous faire languir, envoyez le debrief.

On l’avait dit en préambule, Rockets et Wizards avaient besoin de gagner pour se rassurer, et pour décoller dans un classement ne correspondant pas aux attentes. L’énorme bordel entourant Washington ne doit pas occulter la somme de talents dont dispose Scott Brooks, l’état chelou de la Conférence Ouest ne doit pas être une excuse au début de saison très timide des Rockets. Et c’est un vrai combat de boxe auquel on aura assisté cette nuit dans la ville de l’homme à la moumoute et à la peau orangée. Un premier quart géré up-tempo par Houston grâce à un Eric Gordon enfin retrouvé, un second round dominé par les locaux grâce à un backcourt qui se fait respecter, et un match parti pour atteindre des sommets offensifs. L’électricité est palpable, les contacts précèdent le plus souvent des regards virils et des biceps qui s’emmêlent, un peu comme si deux psychopathes se jaugeaient avant de déterminer lequel des deux est le plus cinglé. Markieff Morris et P.J. Tucker passeraient presque pour des anges tellement chacun semble sur les nerfs, tout ce qu’on aime à 3h du matin.

Et comme souvent en NBA, ce sont les leaders qui vont entrer dans une lutte acharnée pour savoir qui a la plus grosse (envie, ndlr). John Wall et Bradley Beal d’un côté, enfin au diapason et usant chacun leur tour de leurs attributs dominants. La vitesse pour Jean Mur, et une exécution parfaite pour Bradley Facture. Les contre-attaques et les pull-ups précis du meneur succèdent aux finger-roll et autres mid-range shots de l’arrière, et les Wizards restent dans le match en nous conseillant par la même occasion de ne surtout pas zapper. Le moment choisi par un certain JH pour rentrer dans une espèce de matrice incontrôlable. Déjà bien dans son match et formant avec Rico Gordon un duo assez insaisissable, James Harden va se mettre à faire ce qu’il sait faire de mieux. Scorer à outrance, sur chaque action ou presque, faisant une nouvelle fois du step-back une arme de destruction massive. 35, 40, puis 50 pions, quelques sympathiques barres sont passées en sifflotant et l’on se dit alors que ce sera compliqué pour les Sorciers de jeter un sort à un mec aussi chaud. La bonne nouvelle pour les locaux ? C’est qu’il n’en auront pas besoin. Car si en attaque les paniers continuent d’être enfilés comme des perles, en défense on commence à pousser le MVP 2018 à la faute. La fin de match de James Harden ? Une belle couche pleine – on y reviendra après le café -, et si la feuille de stats sera au final assez psychédélique, les dernières impressions laissées par le barbu sont celles d’un mec pas vraiment à l’aise quand le match se tend. P.J. Tucker est ainsi obligé de se muer en héros défensif mais si Eric Gordon enfile un ou deux buckets de plus, c’est bien un John Wall concentré et déterminé qui donnera finalement la win aux Wizzous, en prolongation, à l’issue de 53 minutes aussi folles qu’irrespirables. Le meneur termine avec 36 points au compteur, six de plus que son acolyte, le genre de double-perf que l’on avait plus vraiment l’habitude de voir et qu’il faudra rééditer très vite histoire de gagner un poeu plus d’un match par semaine.

Un duo efficace (beaucoup) et souriant (un peu), un banc solide et un match sérieux de bout en bout, en laissant passer les orages afin de mieux profiter du soleil. Voilà ce que cette équipe de Washington devrait être, plutôt qu’une somme de bolosses jouant pour leurs gueules et incapables de la moindre remise en question. Qui sait, les victoires à venir mettront peut-être un peu de plomb dans la cervelle de certains, et passeront peut-être l’envie au front office de mettre un grand coup de pied au cul de tout ce petit monde. Pour les Rockets ? On attend désormais le retour d’un certain Chris Paul, histoire de laisser le n°13 taper ses perfs all-time mais en lui interdisant de toucher la balle dans les cinq dernières minutes d’un match.

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