Les Cavs mettent fin à l’invincibilité des Sixers à domicile : Jordan Clarkson, la relève de Gérard

Le 24 nov. 2018 à 05:28 par Bastien Fontanieu

Jordan Clarkson Cavs
Source image : NBA League Pass

Parce qu’il y a des résultats comme aime voir avec la manière, les Cavs se sont permis l’exploit le plus inattendu de la semaine : mettre fin à l’invincibilité des Sixers au Wells Fargo Center, qui datait de plusieurs mois.

Mars dernier. Cela faisait depuis mars dernier que les fans de Philly, en saison régulière, n’avaient pas connu le goût de la défaite. Il y avait eu quelques soirées irritantes en Playoffs dans la cité de l’amour fraternel, mais rien de choquant entre octobre et avril. Et sur ce début de saison ? La tendance se poursuivait, avec des déplacements uniquement soldés par des défaites pour n’importe quelle équipe se pointant chez Joel Embiid et compagnie. Il était donc facile d’imaginer Cleveland, bonnet d’âne officiel de la NBA cette année, se viander face aux Sixers sans forcer. Entre le choc émotionnel encore présent en ayant revu LeBron à Cleveland mercredi soir, la différence de niveau global entre les deux franchises et les besoins clairement exprimés par les managements, tout était tracé en faveur de Philly. Ouais, et bien le problème… c’est que les Cavs ont nettement mieux joué que les hôtes, et c’est un effort collectif qui a permis à Collin Sexton et ses potes de quitter la Pennsylvanie avec une belle victoire. De Tristan Thompson sous les arceaux à Cedi Osman en polyvalence, mais aussi Rodney Hood dans le périmètre ou Andrew Harrison bien intégré, chacun mettait la main dans la boue et oeuvrait dans la victoire des visiteurs. Le meneur rookie, auteur très probablement de son meilleur match dans sa jeune carrière, était le premier à sourire et à sautiller, en vivant une belle soirée avec ses coéquipiers. Mine de rien, après un gros mois de bordel ambiant, voir le gamin s’éclater autant avait quelque chose de plaisant, de relaxant. Enfin !

Mais comment pourrions-nous parler de cette victoire enthousiasmante en déplacement, sans mentionner Jordan Clarkson ? Depuis quelques matchs, et même plus globalement sur ce début de saison, le 6ème homme attitré des Cavs est sur un petit nuage. Son temps de jeu n’est pas excessif, mais il est uniquement tourné dans un but, et c’est de faire trembler la ficelle. Tatoué de partout, propriétaire de célébrations divines, Clarkson est peut-être ce qu’il y a de plus ressemblant à Gérard, dans la transmission des valeurs importantes de la vie. C’est-à-dire ? YOLO. Pas de temps à perdre pour les conneries les plus sérieuses, on est ici pour prendre notre pied. Et en hommage secret à Smith, ce bon Jordan se permettait de faire ce qu’il y avait de plus Clarkson de la Méthode Clarkson : totalement chier sa rencontre avant de prendre feu et faire le show en terre ennemie. Ainsi, taquiné par des fans au premier rang et non-loin de son ex Kendall Jenner, l’ancien membre des Lakers préchauffait gentiment dans le dernier quart pour maintenir les Sixers à distance. Nope, pas moyen, la victoire sera à oublier sur cette soirée. Et parce qu’il faut bien ajouter la manière aux résultats, Jordan respectait merveilleusement son prénom en enchaînant les paniers avec des provocations assassines. Et un coucou envoyé dans le public, et une paire de trois doigts envoyée dans les airs comme s’il était bloqué par sa main bouillante, et un bisou envoyé après une ultime pénétration dans la raquette bien légère des Sixers ce vendredi. Peut-être que J.R. Smith est parti, mais l’âme de la légende vit encore, dans les pompes et les mimines de Jordan Clarkson. Voir cela cette nuit avait quelque chose d’aussi chouette que de nostalgique.

Jordan Clarkson to Philly: 😘

(🎥: @BleacherReport)pic.twitter.com/MjwBfHa7Rk

— Dime (@DimeUPROXX) 24 novembre 2018

Est-ce que c’était la plus belle victoire des Cavs cette saison ? En même temps, il n’y en a pas eu 150. On peut donc l’affirmer, surtout dans l’humeur du groupe et la manière de faire. Que les fans en profitent, les défaites vont revenir et les célébrations vont diminuer. Mais le temps d’un soir, juste pour kiffer, on peut remercier la bande de Larry Drew : Cleveland, this is for you.