James Harden s’exprime sur son jeu : un style parfois insensé, un artiste de l’attaque all-time

Le 17 nov. 2018 à 16:53 par Clément Mathieu

James Harden
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James Harden a été raillé de nombreuses fois sur sa défense. Les mixtapes de ces paresses et de ces lacunes défensives ont fait le tour de la toile, parce qu’en même temps, il faut bien trouver quelque chose à lui reprocher. Car de l’autre côté du terrain, c’est un monstre. Sans recul, il est difficile de réaliser que le Barbu est peut-être l’un des meilleurs joueurs offensifs all-time, digne d’un joueur cheaté sur 2k. Il s’est récemment exprimé sur son jeu unique au micro du Bleacher Report pour notre plus grand plaisir.

Même s’il ne réalise pas un très bon début de saison pour l’instant, nous y reviendrons par la suite, personne ne peut nier que James Harden est un artiste de la balle orange. Sans le savoir, nous sommes peut-être en train de voir à l’oeuvre le meilleur joueur en isolation de l’histoire, rien que ça. Parmi les joueurs qui jouent plus de dix minutes par match, James Harden a le plus gros pourcentage d’usage rate de la NBA. Lorsqu’il est sur le terrain, il contrôle 35% des possessions de son équipe. Et parmi ces possessions, le tiers d’entre elles sont des isolations. Là, on est sur un contrôle de la balle assez glouton donc. Mais la barbe est sur un niveau d’efficacité all-time dans ces situations. Il marque dans 50% des cas pour 1,20 points par possession, et il est donc, de très loin, le joueur le plus efficace de la Ligue dans ce domaine. Le casse-tête est horrible pour les défenses. Comment contenir un joueur, qui peut se permettre de simplement tenir la balle, et de scorer sur votre tête une fois sur deux ? L’un des seuls se rapprochant de ce niveau d’excellence est… son coéquipier Chris Paul. Si les Rockets sont la seule équipe pour l’instant à avoir inquiété les Warriors durant leur dynastie avec Kevin Durant, et leur quête du three-peat, c’est parce qu’ils trouvent toujours le moyen de scorer. Qu’il y ait du mouvement dans l’attaque ou qu’elle soit statique. L’équipe de James Harden, l’année dernière, était la meilleure équipe de l’histoire en isolation depuis que l’on calcule la statistique, un enfer.

“Je sais que je suis capable de faire tomber des joueurs ou de faire un bon move, simplement en regardant leurs visages. Ou en regardant leurs pieds, comment ils me défendent. Certains gars ont des états d’esprits différents sur la manière de mieux défendre. En regardant leurs yeux, s’ils ont l’air nerveux ou si ils hésitent, je peux le voir.”

Nickel ! Donc en plus de casser des chevilles par paquets de dix, James Harden est un mentaliste d’après ses dires. Toutes les défenses peuvent donc se réjouir. Il va falloir maintenant défendre sur lui les yeux fermés ou en cagoule… pas sûr que le dress code de la Ligue autorise cette pratique. En plus, si seulement le crossover était sa seule arme, mais non. Le MVP est connu depuis plusieurs années pour sa capacité à stopper sa course en une fraction de seconde. Step-back, side step, du move en veux tu en voilà, c’est quand il s’arrête pour prendre un tir que James Harden est le plus dangereux. Il en parle également lors de cette interview du Bleacher Report.

“Ralentir vite, ça n’a pas vraiment de sens, mais mon jeu est insensé. Je pense que chaque année, j’essaie juste de trouver un moyen de créer un avantage et d’être sûr que je sois au top. Donc mon jeu n’est pas normal. Je ne pense pas que vous ayez déjà vu quelqu’un jouer de cette manière. Evidemment, vous avez déjà vu des step-backs ou des eurosteps, mais si vous combinez tous mes moves avec la manière dont je joue. Être capable de s’arrêter et de repartir d’un coup, être capable de garder un défenseur ou deux défenseurs en déséquilibre et les faire hésiter une fois, deux fois. Vous ne verrez probablement plus jamais ça. Mais c’est ce que j’apporte.”

La modestie n’est certes pas son fort, mais le joueur des Rockets marque un point. Il est unique en son genre. Rarement un joueur ne s’est autant reposé sur ses qualités individuelles pour diriger une équipe et inversement. S’il est capable de le faire, c’est grâce au système de Mike d’Antony mais également grâce à la franchise de Houston qui n’a pas hésité à lui laisser les clés du camions. Sept ans dans la ville du Texas et 28 points de moyenne, du super sale. Le coach italo-américain l’a replacé au poste de meneur lors de son arrivé. Le résultat a été assez concluant avec… 11 assists par match. En plus d’être un formidable scoreur, James Harden est un passeur incroyable avec un QI basket très supérieur à la moyenne. Vraiment un plaisir de défendre sur lui. Malheureusement cette année, les Rockets n’ont pas très bien commencé leur saison, tout comme James Harden. Même si le réveil des fusées se met en place avec 6 victoires lors des 8 derniers matchs, l’impression générale n’est pas bonne. Leur défense et leur attaque sont en berne et James Harden n’a jamais aussi mal tiré depuis sa raison rookie. 41% de réussite au tir, ce n’est pas assez pour un joueur de ce calibre. Nul doute que le réveil de la barbe la plus célèbre du monde approche. A ce moment là, il ne fera pas bon de jouer les Rockets, à nouveau.

Régalons nous de voir jouer James Harden, un joueur unique en son genre. Sûrement une des armes offensives les plus impressionnante de l’histoire. A l’heure ou les Warriors dominent outrageusement la Ligue avec un jeu tout en mouvement, son style détonne et énerve. Mais les faits sont là, la barbe pratique la destruction massive de chevilles comme hobby, et le scoring comme passion. Profitons de son prime autant que possible donc.

Source texte : Bleacher Report


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