Bilan de l’été des Portland Trail Blazers : épine dorsale conservée, mais ventre mou annoncé ?

Le 21 août 2018 à 06:26 par Theo Faria

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Source Image : NBA League Pass

La saison des Blazers aurait pu être une totale réussite sans ce coup de balai au premier tour des Playoffs face au Pels. Car après avoir décroché la troisième place de l’Ouest, un vrai contender était peut-être né, mais un bon choke contre NOLA a détruit ce possible statut. Cet été était donc l’occasion pour la franchise de l’Oregon de continuer sa progression et d’éviter ce genre de déconvenue au printemps. Zoom sur les emplettes à Portland sur le Summer 2018.

La déception. Voilà le sentiment qui habite tout fan des Blazers après ce mois d’avril 2018 catastrophique. De l’espoir, on en avait beaucoup pour Portland, qui a la surprise quasi-générale était allé chercher avec autorité la troisième place de la Conférence Ouest. Avec le Thunder qui n’était toujours pas au point, le Jazz qui revenait de trop loin et les Pels qui essayaient de s’accrocher mais sans succès, les Blazers ont réalisé un run impressionnant sur leur deuxième partie de saison. Cependant, la belle histoire s’arrêtera sèchement en Playoffs. 4-0 face à New Orleans, grosse claque dans la gueule, on rentre à la maison. La free agency était donc bien redoutée dans l’Oregon, avec la possibilité de voir Jusuf Nurkic s’en aller, mais surtout à cause d’une marge salariale… proche du néant. Comment s’en sont sortis les Blazers ? On fait le point ci-dessous.

ILS ONT BOUGÉ

Ed Davis, Shabazz Napier, Pat Connaughton, Georgios Papagiannis

Premier coup dur pour Portland avec le départ d’Ed Davis. Pour sa troisième saison dans l’Oregon, l’intérieur a encore réalisé une très bonne année en sortie de banc. Dominateur dans la raquette (les Warriors s’en souviennent encore), il attrapait 7,4 rebonds par match en 19 minutes. Les Blazers perdent donc une pièce aussi discrète qu’importante de leur roster, lui qui a pourtant signé un petit contrat à Brooklyn (4,4 millions). Concernant Shabazz Napier, back-up de Damian Lillard, il traverse également le pays pour retrouver Davis aux Nets. Toujours juste lorsqu’il est sur le terrain, il a vécu en revanche des Playoffs très compliqués. Terry Stotts ayant en partie fait une croix sur son petit meneur, son départ n’est pas très surprenant. Quant à Pat Connaughton, son départ est loin d’être dramatique. Bon rôle player, mais facilement remplaçable. Papagiannis n’a lui jamais fait son trou en NBA, et son départ est assez insignifiant sans vouloir provoquer la bête. En tout et pour tout, les départs de Davis et Napier ont leur impact mais normalement ça peut se remplacer facilement… non ?

ILS ARRIVENT

Seth Curry, Nik Stauskas, Anfernee Simmons, Gary Trent Jr.

Bon, on espérait voir les Blazers se renforcer cet été malgré leur petit budget, et il faut avouer que ces arrivées… ne nous font pas sauter de joie. Tout d’abord, Seth Curry. Il a été l’auteur d’une bonne saison avec les Mavs dans son rôle de combo-guard scorer et organisateur… mais en 2016-17. L’année dernière était une tout autre histoire avec une fracture de fatigue au tibia gauche. Résultat, saison blanche. Portland prend donc un petit risque en offrant ce poste de back-up meneur à un joueur qui n’a pas joué depuis un an, mais si les Blazers retrouvent le Curry de la saison précédente, on a là un des meilleurs moves discrets de l’été. L’autre signature, en la personne de Nik Stauskas, n’affole pas non plus. Un remplacement miroir entre guillemets, puisqu’il prendra le spot de Pat Connaughton sur le poste d’arrière. Arrivé en cours de saison à Brooklyn, il a fait ce qu’il sait faire de mieux : shooter, puisqu’en 35 matchs avec les Nets, l’ancien Sixer tournait à 40% à 3-points. Voilà un bon point pour les Blazers et leur adresse extérieure dans la second unit. Au niveau de la Draft, Portland a sélectionné les guards Anfernee Simmons en 24ème position et Gary Trent Jr. en 37ème. Deux profils intrigants, qui pourraient avoir leur chance tant la rotation à l’arrière pourrait s’ouvrir (surtout en cas de blessure de Curry). Le second semble plus NBA ready que le premier, à surveiller avec le reste du groupe qui a cartonné en Summer League cet été.

L’AVIS DU BANQUIER

Spoiler… c’est toujours pas la joie du côté du banquier de Portland, mais au moins il n’y a pas eu de conneries cet été. Avec des finances bouchées depuis des mois, les Blazers essaient de s’en sortir comme ils peuvent à petits coups. Le bon move de l’été est logiquement la prolongation de Jusuf Nurkic, lui qui touchera 12 millions par saison jusqu’en 2022. Le mur humain étant agent-libre restreint, les Blazers étaient assez effrayés à l’idée de voir une équipe offrir une blinde au pivot. Avec ce dossier bien géré, et en observant les départs comme les arrivées mentionnés plus haut, les Blazers se retrouvent avec une masse salariale de 132,6 millions de dollars. Un total qui reste assez violent lorsqu’on regarde le plafond de cet effectif, au vu de la concurrence. Il va falloir encore deux magnifiques années pour choisir quoi faire du contrat d’Evan Turner, qui atteindra les 18 millions de dollars pour la saison prochaine. Il va aussi falloir attendre un sacré laps de temps avant de voir les Blazers disposer d’une belle enveloppe, car si les arrivées de l’intersaison ne sont pas clinquantes, c’est en partie à cause de ces finances préoccupantes. Petite mention tout de même pour le contrat de deux ans de Seth Curry qui n’a qu’une seule année garantie à hauteur de 2,8 millions de dollars. En cas de nouvelles blessures, pas de problème pour s’en débarrasser rapidement. Allez, on va dire que les banquiers du coin ont réussi à respirer avec un tuba tout au long de l’été. Bien joué.

NOTE : 5/10

La question est de savoir si les Blazers sont meilleurs que la saison dernière sur le papier, après cet été. La réponse n’est pas si évidente que cela. Alors que la Conférence Ouest s’est bien renforcée, Portland, de son coté, doit stagner. Toujours pas de recrutement majeur, alors que ça parlait depuis quelques mois de faire fort sur le market et entourer les pépites locales. La prolongation de Nurkic est une très bonne chose, le départ d’Ed Davis l’est moins. L’intérieur n’a pas été remplacé, on se dirige donc vers plus de responsabilités pour Caleb Swanigan et Zach Collins, ce qui n’est pas plus mal mais représente un joli risque. Ils ont certes montré de bonnes choses sur les parquets la saison dernière (surtout Collins), cependant il ne restent que des sophomores, et en faire une principale rotation quand on veut aller loin est risqué. Le choix de Curry l’est également. Il peut être parfait dans son rôle tout en étant éloigné des blessures, mais dans le cas contraire, peu de monde derrière lui peut assurer le rôle de back-up. Beaucoup de mystères, trop de questions sur ce groupe qui nous a pourtant offert une saison régulière 2017-18 des plus satisfaisantes. Est-ce que la continuité va payer jusqu’en avril puis en mai ? Préparez-vous, la guerre à l’Ouest va être compliquée…


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