La prolongation de Kevin Love : la récompense après 4 années de bouc émissaire et de 3ème roue du carrosse

Le 25 juil. 2018 à 16:26 par Reda Ghaffouli

Kevin love
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Sous le feu des projecteurs aux côtés du King, Kevin Love a obtenu un pactole bien mérité par le management de Cleveland. Parce que le joueur en a tellement bavé, mais a aussi toujours répondu présent. Retour sur quatre ans de shoot à 3-points, de critiques, et de rumeurs de transferts.

Été 2014. Quatre ans après The Decision, LeBron James revient dans l’Ohio pour tenter d’offrir un titre à son état natal. Une véritable bombe sur la planète basket, qui renvoie tous les projecteurs sur la franchise des Cavaliers. Un mois plus tard, Cleveland complète son effectif en transférant son rookie premier choix de Draft Andrew Wiggins aux Minnesota Timberwolves, pour récupérer notre cher Kevin Love. Sorti d’une saison de calibre MVP chez les loups, l’ailier fort compilait un énorme 26,1 points, 12,5 rebonds et 4,4 assists à des pourcentages plus qu’honnêtes. Cependant, Kevin Amour n’est plus le go-to-guy à partir de ce transfert. L’ancien d’UCLA devient directement la troisième option, derrière Kyrie Irving et, bien entendu, LeBron James. Premier sacrifice pour un joueur qui était alors en plein dans son prime, mais qui allait enfin goûter aux Playoffs et jouer dans une équipe qui vise clairement le titre. Et avec du recul, son bilan sur ses quatre années aux Cavs est largement positif. Avec 17,1 points et 10 rebonds de moyenne à 38% de réussite à distance, Love a très bien fait le job. Ses stats sont certes en chute, perdant près de 10 points de moyenne par rapport à ses années aux Wolves, mais c’est le prix à payer lorsque l’on joue aux côtés du meilleur joueur du monde. Kevin l’a très bien compris et a continué à bosser, pour devenir le lieutenant idéal. Surtout qu’il ne repart pas bredouille, avec deux sélections au All Star Game, et surtout, une bague de champion NBA en 2016. Critiquable en défense et pour ses sessions longues à l’infirmerie, Love l’est, mais qui peut honnêtement affirmer avoir davantage mouillé le maillot de Cleveland que lui hors LeBron ?

Qu’on ne s’y méprenne pas, la carrière de Kevin Love aux Cavaliers n’a pas du tout été de tout repos. L’ailier fort a été, depuis son arrivée, le véritable bouc émissaire de la franchise. Ses statistiques en baisse, son manque d’athlétisme pour un intérieur, une défense approximative… le joueur a été constamment épinglé pour « ne plus être le Kevin Love des Wolves ». C’est bien gentil, mais il faut se rendre compte qu’il est absolument impossible de tourner à 26 points et 13 rebonds aux côtés d’un joueur aussi dominant que LeBron James, sans parler de Kyrie Irving. Il n’a certes pas été exempt de tout reproche, ayant tendance à être assez irrégulier, en plus de vivre et de mourir avec son shoot à 3-points. Néanmoins, même lorsqu’il n’a pas été en réussite, laisser un Kevin Love ouvert derrière l’arc s’est toujours avéré être un exercice périlleux, continuant donc à impacter le spacing des Cavs. Ce constat est finalement bien résumé, et ce n’est bien entendu pas une surprise, par nul autre que Gérard : Kevin Love a ainsi souffert du « syndrome Chris Bosh » à l’époque du Heat où, lorsque tout va bien, LeBron récolte les compliments, et lorsque ça va moins bien, c’est Bosh (et maintenant Love) qui est tenu comme responsable et qui doit step-up. Une situation compliquée, surtout lorsqu’on lui ajoute les rumeurs de transfert constantes. Combien de fois Kevin Love aurait dû être transféré des Cavaliers d’après les rumeurs hivernales…? Une pression permanente sur le joueur, qui n’a cependant jamais baissé les bras et continué à bosser sans broncher, empochant sa bagouze en 2016 et son pactole tellement mérité deux ans plus tard.

Parce que oui, ce contrat de 120 millions de dollars sur 4 ans est totalement mérité pour l’ami Kevin Amour. On vient de le dire : le mec en a vraiment bavé mais a toujours répondu présent. Le meilleur exemple est sans doute les Finales de 2016. Avec un temps de jeu largement réduit, n’arrivant pas à défendre sur l’armada des Warriors, le coach des Cavaliers LeBron James Tyronn Lue lui redonne sa chance pour le Game 7 (!), où il se donnera corps et âme pour l’équipe et pour finalement obtenir son titre, défense de fer sur Stephen Curry à l’appui. Aujourd’hui, K-Love redevient le visage d’une franchise, et sera à la tête de la transition post-LeBron des Cavs. L’ailier fort deviendra le partenaire de luxe des Collin Sexton ou encore Cedi Osman, les aidant à se développer tout en continuant à gagner et essayer de retrouver les Playoffs dans une Conférence Est pour le moins ouverte. Seul bémol : les blessures pour l’ancien de UCLA, qui n’a jamais effectué une seule saison à 82 matchs dans sa carrière. En attendant, Kevin peut savourer son jackpot, et nul doute qu’il reviendra en octobre au top de sa forme, pour retrouver, au moins a minima, le Kevin franchise player de l’époque des Wolves.

On le dit et on le répète, qu’il est mérité ce contrat. K-Love peut donc voir l’avenir tranquillement, et continuer son petit bonhomme de chemin dans l’Ohio, où il sera désormais en première ligne. À lui maintenant de relever le défi, et surtout de rester sur deux jambes, pour enfin terminer une saison complète. La pression ne va pas changer, elle sera simplement différente. Et c’est pas plus mal pour Kevin.


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