Dennis Schröder au Thunder : la grande question de la saison à venir, pure addition ou pure explosion ?
Le 20 juil. 2018 à 07:57 par Bastien Fontanieu
En récupérant Dennis Schröder ce jeudi, le Thunder a de quoi avoir le sourire. Se débarrasser de Carmelo Anthony et renforcer son banc en même temps, difficile de demander mieux. Mais l’Allemand ne vient pas avec une valise toute propre…
Encore une belle journée pour les habitants d’Oklahoma City, qui voient en Sam Presti l’homme capable de tout sauver quelle que soit la situation. Aux fourneaux depuis quelques temps afin de régler le dossier Melo, le GM du Thunder cherchait le meilleur deal possible, afin d’éviter un buy-out qui conserverait l’année de contrat de l’ailier dans les books de sa franchise. Atlanta, bien content de passer par là, voulait couper le cordon avec Schröder sans avoir à trop donner dans la balance. Il n’en fallait pas plus pour que les deux équipes s’entendent sur un deal assez intéressant pour chaque camp. Bye-bye Melo et sa défense poreuse sans vouloir changer de rôle, hello Dennis et ses pénétrations incisives tout en créant pour les autres. En ajoutant Schröder à son banc, le Thunder peut affirmer avoir un combo de talents quasiment inégalé à la mène actuellement. Le débat peut exister, mais Westbrook et Schröder pour ton poste 1, c’est tendu de faire plus doué. Sans manquer de respect à Raymond Felton, reposer Russ était l’équivalent d’une session en apnée pour chaque fan du Thunder qui se respectait. OKC cherchait justement à renforcer le second unit avec un joueur capable de créer, sans paniquer et qui accepte son rôle, l’Allemand semble prêt à remplir toutes ces tâches puisque Presti et le management du Thunder ont discuté avec le meneur et ce dernier est apparemment conscient qu’il sera là pour booster le banc local. Sur le papier donc, la victoire semble évidente pour une franchise qui échange un poids mort (Melo) contre un meneur de talent encore jeune (24 ans) et qui veut gagner des matchs. De quoi sortir la bonne grosse bière allemande.
Sauf que si les youkaïdi-youkaïda sont eux aussi de sortie pour les premiers jours de l’entente Schröder – Thunder, difficile de nier l’évidence. Dennis est une forte tête, qui a montré un sacré culot mais une capacité d’adaptation particulièrement faible tout au long de son début de carrière. D’abord back-up de Jeff Teague, l’Allemand a boudé dans une équipe qui atteignait les 60 victoires pour finalement devenir le meneur titulaire d’un groupe en chute libre, et sans véritable leader vocal. Du talent, Schröder en a plein les mains, tout autant que de la TNT dans le crâne. De Mike Budenholzer à Dwight Howard en passant par Kyle Korver ou Paul Millsap, nombreux sont les acteurs des Hawks à avoir soupiré au moins une fois en devant faire avec Dennis, qui devra être intégré dans sa nouvelle équipe. Aucun doute sur le fait que Westbrook, Adams et George feront le boulot pour assurer une douce transition, et les victoires font souvent l’effet d’une pommade sur un joueur, mais ne nions pas les faits : croire que Schröder va se contenter d’un rôle de back-up jusqu’en 2021 (!) est une douce folie. On l’avait déjà vu avec Reggie Jackson à l’époque OKC, on le verra potentiellement avec Dennis dans les mois à venir, jouer derrière Westbrook n’est pas qu’une partie de plaisir et Billy Donovan n’a pas montré de formidable aptitude à garder tout le monde content pour sa tenure encore jeune chez le Thunder. Il sera donc important de surveiller les responsabilités données à Schröder, lui qui pourrait parfaitement accepter de se refaire une image pendant la première saison avant de commencer à tousser très fort auprès du management. Passer sous la barre des 30 minutes et être remplaçant ne fait probablement pas partie des plans long-terme de l’Allemand, c’est en tout cas ce qu’il a montré depuis son arrivée en NBA.
C’est donc une véritable pièce, double-face, que le Thunder récupère en Dennis Schröder. Sur le terrain, le dragster fera évidemment le boulot et représente une addition exceptionnelle contre le contrat mort de Carmelo Anthony. Attention cependant, car on a déjà vu ce qu’un meneur doué rangé derrière Westbrook peut donner lorsqu’il est gardé trop longtemps en laisse…