Warriors – Cavaliers, la trilogie : retour sur les Finales de 2015 et la victoire des Dubs face à un LeBron inhumain !

Le 31 mai 2018 à 11:24 par Nicolas Meichel

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En remportant une nouvelle fois leur Conférence respective, les Warriors et les Cavaliers vont se retrouver pour la quatrième fois d’affilée au stade des Finales NBA. Pour vous chauffer avant le Game 1, TrashTalk a décidé de revenir sur les trois éditions précédentes. On commence avec la série de 2015.

NBA Finals 2015
Warriors (#1) – Cavaliers (#2) : 4-2 (108-100 / 93-95 / 91-96 / 103-82 / 104-91 / 105-97)

Le contexte

Aujourd’hui, l’affiche entre les Warriors et les Cavaliers est presque devenue un classique de la NBA. Mais il y a trois ans, elle était inédite. La campagne 2014-15 marque le début du règne de Golden State au sein de la Conférence Ouest. Grâce notamment à l’arrivée de Steve Kerr sur le banc californien, les Dubs de Stephen Curry entrent dans une nouvelle dimension et deviennent une véritable machine à gagner. 67 victoires en saison régulière, record de franchise, meilleure équipe de la Ligue, et un collectif exceptionnel symbolisé par le slogan “Strength in Numbers”. Au centre de tout ça, Curry régale et est nommé MVP. En Playoffs, les Warriors sweepent les Pelicans puis se font peur contre les Memphis Grizzlies. Menés 2-1 avec un Game 4 à jouer dans le Tennessee, ils répondent pour l’emporter en six manches, avant de sortir les Fusées de Houston en Finales de Conférence. Du côté de Cleveland, cette saison est évidemment celle du retour de LeBron James à la maison. Après quatre saisons et deux bagues sous les couleurs de Miami, le King rejoint Kyrie Irving dans l’Ohio pour essayer d’apporter un titre à son Etat. Kevin Love arrive aussi dans le cadre d’un transfert impliquant Andrew Wiggins, tandis que Gérard Smith, Iman Shumpert et Timofey Mozgov débarquent en cours de saison. Résultat, les Cavs finissent deuxièmes à l’Est avec 53 succès, et éliminent Boston, Chicago puis Atlanta en Playoffs.

Le film de la série

LeBron James vs. Golden State Warriors. Voici comment on pourrait résumer en quelques mots ces Finales. C’est évidemment un peu réducteur mais au fond, le King a sorti un one-man show légendaire face à une équipe plus talentueuse et plus complète. Déjà privé de Kevin Love depuis le premier tour des Playoffs, le numéro 23 de Cleveland a également dû se démerder sans Kyrie Irving, out pour la série à cause d’une blessure au genou subie à la fin du Game 1. No Love, no Kyrie, no excuses. Sans ces deux stars, James a tout tenté, mais alors vraiment tout. 35,3 points, 13,3 rebonds, 8,8 passes décisives de moyenne, trois matchs à 40 pions ou plus, deux triple-doubles. Juste énorme ! Peut-être plus impressionnant encore, il est devenu le premier joueur de l’histoire des Finales à finir meilleur marqueur, meilleur rebondeur et meilleur passeur de la série, Warriors inclus. Alors oui, on peut pointer du doigt son faible pourcentage au tir (39,8%, avec 32,7 tentatives par match !), mais il n’avait pas vraiment d’autre choix que de forcer comme un porc. Au final, tous ses efforts ont été insuffisants.

Pourtant, les Cavaliers ne sont pas passés si loin du titre. Durant les deux premiers matchs, ils rivalisent avec Golden State. Défaite en prolongation dans le Game 1, victoire en prolongation dans le Game 2. Jamais les deux premières rencontres d’une Finale s’étaient terminées en overtime. Cleveland prend même l’avantage dans la série en remportant la troisième manche à la Quicken Loans Arena, dans laquelle Matthew Dellavedova soutient bien LeBron James avec 20 points. L’Australien, quasiment inconnu au bataillon avant les Playoffs, se fait un nom sur la scène nationale grâce en grande partie à sa défense sur Stephen Curry, en difficulté jusqu’ici. Cependant, tout change dans le Game 4. Dos au mur, les Warriors réagissent et reprennent l’avantage du terrain. La décision de Steve Kerr d’intégrer Andre Iguodala dans le cinq de départ en lieu et place d’Andrew Bogut fait la différence, tandis que LeBron réalise son match le moins abouti des Finales. La cinquième rencontre, à l’Oracle Arena, appartient à Curry. Auteur de 37 points dont 17 dans le quatrième quart-temps, le MVP de la saison permet à Golden State de prendre le contrôle de la série. Cleveland ne s’en remet pas. Malgré un baroud d’honneur du King, qui s’est auto-proclamé meilleur joueur du monde après le Game 5, les Dubs sont trop puissants pour les Cavaliers. La franchise de la Bay Area gagne le sixième match dans l’Ohio et décroche sa première bannière depuis 1975.

Le moment clé de la série

On pourrait parler de la blessure de Kyrie Irving lors du premier match de la série, mais difficile de ne pas souligner le changement tactique effectué par Steve Kerr avant le Game 4, tant celui-ci a été déterminant. Après avoir annoncé en conférence de presse que le cinq de départ des Warriors resterait identique, le coach de Golden State surprend tout le monde en titularisant Andre Iguodala à la place d’Andrew Bogut. Draymond Green passe au poste de pivot, ce qui donne un basket très small ball mais très efficace. Avec Iggy sur le terrain, les Dubs se retrouvent libérés et profitent de nombreux espaces pour punir les Cavaliers, incapables de s’adapter afin d’arrêter l’hémorragie. Bref, Andre fait un bien fou à son équipe à travers sa polyvalence, ses qualités de playmaker mais aussi de scoreur. En remportant la quatrième rencontre à Cleveland sur le large score de 103-82, les Dubs changent la dynamique de la série et tapent ensuite la bande à LeBron James lors du Game 5 et 6, toujours avec ce cinq de base si particulier. C’est ce qu’on appelle un coaching gagnant.

Le MVP

Pour toutes les raisons citées au-dessus, LeBron James aurait pu devenir le deuxième joueur de l’histoire à être élu MVP des Finales malgré la défaite, après Jerry West en 1969. En termes de valeur, sur l’ensemble des deux équipes, le King est incontestablement au sommet de la liste, mais le récompenser alors qu’il évolue dans l’équipe perdante défie un peu la logique. Stephen Curry, meilleur marqueur des Warriors avec une moyenne de 26 points par rencontre, aurait également pu être nommé MVP de la série. Finalement, c’est un mec qui n’a pas commencé la moindre rencontre en saison régulière qui est reparti avec le trophée, à savoir Andre Iguodala. Et ça, ce n’était jamais arrivé auparavant ! Les statistiques d’Iggy sur les six matchs, 16,3 points, 5,8 rebonds et 4,0 passes décisives à 52,1% au tir dont 40% du parking, n’ont rien de ouf, mais son impact a été indéniable. Comme on l’a vu, il a été à l’origine du réveil des Warriors dans le Game 4 et a fait basculer la série. De plus, sa défense sur le King a été exemplaire du début à la fin. La preuve que les chiffres ne disent pas toujours tout.

En remportant le titre face aux Cavaliers, les Warriors ont confirmé leur formidable saison régulière et ont officiellement pris le pouvoir en NBA. Pour LeBron James, c’est évidemment une énorme déception, lui qui avait déjà fini du côté des losers l’année précédente contre les Spurs.