Quand Nate Robinson était touché par la grâce : retour sur son Game 4 de folie contre les Nets en 2013 !

Le 31 mai 2018 à 10:19 par Nicolas Meichel

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Quand on pense à Nate Robinson, on pense avant tout à sa détente de malade mental, lui qui a remporté trois fois le Slam Dunk Contest du haut de ses 175 centimètres. Mais Kryptonate était bien plus qu’un athlète exceptionnel. C’était aussi un vrai joueur de basket, avec des couilles énormes. La preuve avec cette performance de folie contre les Brooklyn Nets lors des Playoffs 2013.

C’était donc il y a cinq ans. A l’époque, le paysage de la NBA était évidemment bien différent par rapport à celui d’aujourd’hui. LeBron James jouait à South Beach, les Warriors n’étaient pas encore une machine de guerre, et Nate Robinson évoluait toujours en NBA, du côté de la Ville des Vents. Durant cette campagne 2012-13, le lutin des Chicago Bulls a apporté une vraie contribution en sortie de banc, derrière le meneur Kirk Hinrich. Pour rappel, c’était la fameuse saison où on se posait énormément de questions sur l’état de santé de Derrick Rose, victime d’une rupture d’un ligament du genou à la fin du premier match des Playoffs précédents. Finalement, le MVP n’a jamais quitté l’infirmerie et Robinson en a profité. Il a joué les 82 rencontres, avec 23 titularisations, et a tourné à 13,1 points de moyenne en 25,4 minutes, le tout à 43,3% au tir dont un joli 40,5% du parking. Il a même remporté un titre de meilleur joueur de la semaine dans la Conférence Est au début du mois de février. Bref, une saison plutôt réussie qui a fortement aidé les Taureaux à compenser du mieux possible l’absence longue durée de Dédé. Cette année-là, la franchise de l’Illinois a terminé cinquième en collectionnant 45 victoires et a ainsi pris rendez-vous avec les Brooklyn Nets de Deron Williams, Brook Lopez et Joe Johnson au premier tour.

Durant les deux matchs initiaux au Barclays Center, les hommes de Tom Thibodeau parviennent à voler l’avantage du terrain, avant de prendre la main à la maison avec un succès lors du Game 3. La quatrième rencontre représente donc un tournant car elle peut permettre aux Bulls de creuser l’écart. Pour éviter de se retrouver au bord du gouffre, les Nets savent qu’ils doivent réaliser une prestation sérieuse, et c’est ce qu’ils font. En effet, Brooklyn fait la différence dans le troisième quart-temps et mène de huit points à l’entame du quatrième. C’est alors que le show Nate Robinson commence. La boule d’énergie de Chicago enchaîne les paniers pour aider ses potes à réduire ce déficit. Deux lay-ups, deux shoots à mi-distance et un tir du parking, le tout en l’espace de sept minutes. Cependant, malgré ses efforts, l’écart ne faiblit pas. Au contraire, il augmente, puisque les visiteurs virent en tête 109-95 à 180 secondes du buzzer final. On se dirige donc tout droit vers une victoire des Nets et une égalisation dans la série. Sauf que Kryptonate n’est pas du genre à abandonner. A lui tout seul ou presque, il va permettre aux Bulls de réaliser un come-back improbable.

Opposé à C.J. Watson, avec qui il s’était embrouillé en première mi-temps, Robinson inscrit d’abord un tir primé suite à un écran de Joakim Noah. Ensuite, il enchaîne avec un panier hardcore face à Lopez puis un shoot en complet déséquilibre près de la ligne des lancers-francs. Du pur Nate en quelque sorte ! De l’autre côté du terrain, les Nets chient dans la colle. Le score indique 109-102. Chaud comme la braise, la petite bête de Chicago continue son festival en provoquant trois lancers francs, tous convertis évidemment, et en marquant un autre tir pas très académique. Les Bulls reviennent à deux unités, le United Center est en feu, temps-mort Brooklyn. Incapables de remettre la balle en jeu, la bande à P.J. Carlesimo offre la gonfle aux Taureaux, qui ne laissent pas passer l’occasion pour égaliser. Et encore une fois, c’est Robinson qui fait mal avec une passe décisive pour Carlos Boozer. Chicago vient de passer un 14-0 aux Nets, avec douze points de Kryptonate ! Au total, sur l’ensemble du quatrième quart-temps, le mini meneur a marqué 23 pions, soit seulement un de moins que le record de franchise détenu par Michael Jordan dans un match de Playoffs. Tout simplement énorme ! Derrière, les deux équipes ont besoin de trois périodes supplémentaires pour se départager, avec finalement une victoire des Bulls 142-134. Nate Robinson, exclu pour six fautes lors de seconde prolongation, ne termine pas le match et regarde ses coéquipiers finir le boulot, mais c’est bien lui le GRAND héros de la soirée.

“J’ai toujours l’impression d’être en feu. C’est comme le jeu vidéo ‘NBA Jam’, vous marquez deux fois et le panier est en feu, et quand vous shootez, la balle est en feu. C’est ce que je ressens, toujours.”

Nate Robinson, après la rencontre.

Auteur de 34 points en 28 minutes, à 14/23 au tir, Robinson a sorti ce jour-là une performance qui restera gravée dans les mémoires, en particulier à Chicago. Cette victoire incroyable a permis aux Bulls de prendre un avantage de 3-1, pour ensuite gagner la série en sept matchs. Merci Nate !