Les notes de Pelicans – Blazers : Anthony Davis s’est gavé, le festin est total pour les Pels

Le 22 avr. 2018 à 03:48 par Simon Capelli-Welter

Pelicans
Source image : NBA League Pass

Les Blazers pouvaient sauver leur saison, et repousser le temps d’un match l’élimination. Les Pelicans pouvaient sublimer leur saison, et valider d’un sweep une domination totale sur Portland. Voici les notes du dernier match de la série.

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NEW ORLEANS PELICANS

Rondo (7) : Un match de général pour le double R, le tonnerre, l’expert de la maison Pels. Une première passe-dé pour Moore, un premier double-pas bien négocié, un premier caviar génial pour AD. Playoffs Rondo semble de sortie. Et bien sûr que Playoffs Rondo de sortie, l’occasion est trop belle et la preuve n’est pas mal non plus avec deux nouvelles assists pour Holiday. Top 5 PG tweete Brandon Jennings, opportuniste. 5 points, 5 rebounds, 9 passes à la mi-temps pour Rajon. Mais toujours ce malin plaisir à foutre la merde. Ici avec le Collins. Mais bon, principalement, Rondo a trouvé les meilleurs angles possibles, distribuant façon billard 16 passes décisives, gérant une fin de match tendue pour valider le sweep du troisième de la Conférence Ouest.

Holiday (8) : 41 points, mais un apport en défense tout aussi décisif. Aidé de belles prises à deux, Jrue a rendu la partie impossible à Damien Lillard, incapable de trouver son tempo ou du jeu rapide. Et en attaque, Jrue a fumé du C.J. McCollum, dépassé du Evan Turner, mis du rythme et des gros shoots tout au long du match. Malgré huit pertes de balle, le contrôle du jeu est total et l’impression de facilité dégagée assez tripante. Le meilleur arrière sur le terrain. Sur la série.

Moore (6,5) : Une belle volonté, des gros shoots, de la défense, de l’intensité et des aides défensives récompensés au tableau de marque. À voir si son apport sera toujours positif au tour suivant. En attendant, les Pelicans sont les premiers qualifiés de ces Playoffs. Avec E’Twaun Moore titulaire.

Mirotic (6) : Discret et maladroit en début de rencontre, Niko a claqué deux shoots d’affilée pour amener l’écart à +12 et prendre la mesure de ce match. 10 points, 9 rebonds, une défense très correcte vu sa réputation en la matière, et toujours ce bon spacing pour libérer le God Mode d’Anthony Davis.

Davis (9) : L’arme fatale. Sa rapidité d’exécution n’a d’égale que sa maîtrise ; l’ensemble a vite mis la raquette des Blazers à sac. Quand en plus, Sourcil se transforme en gardien de but de la sienne, il devient extrêmement flippant. À la mi-temps, au moment où on se demande s’il n’est tout simplement pas le meilleur joueur de ces Playoffs, AD en est 14 pions et 2 bâches. La question ne se pose plus quand il décide de prendre feu dans le troisième quart-temps, filoche à 3 pour amener l’écart à +9, puis un panier avec la faute, puis plein de points de partout. 19 dans le troisième quart. 47 au total. S’il fallait coller un coup de tampon pour valider la qualification des Pelicans, Davis a collé l’enveloppe lui-même, foutu dix timbres, la lettre dans un colissimo, le colis dans le coffre de la camionnette, ses grands bras autour de volant, son pied sur l’accélérateur et tout l’Oregon en PLS.

Clark (4) : Dix petites minutes et un apport limité. Un shoot, un +/- de -1 et une qualif.

Miller (5,5) : Une bonne défense, du sérieux, un gros engagement. Quelque part un symbole de la solidité de la chaîne assemblée par la New Orleans : même les maillons genre Darius Miller sont solides.

Hill (5) : Solomon a fait du bien pendant son entrée. Un bon shoot, des lancers, une erreur toutefois avec une perte de balle fâcheuse qui relance un peu Portland en fin de match.

Gentry (8) : Alvin, bravo. Non franchement, bravo, parce qu’on s’est pas mal foutu de ta gueule. Bon, tu peux remercier Anthony Davis, Jrue et Rajon, mais t’as fait le taf.  Ton équipe est en demi-finale de Conférence, et tes choix y sont aussi pour quelque chose. Cette sorte de zone 3-2 bien agressive pour s’ajuster derrière les prises à deux sur Dame est l’une des clés de la qualification. Et puis, il se dégage une vraie force collective de ton équipe. Un groupe. Alvin, essaie de ne pas te faire sweeper à ton tour au prochain tour, ok ?

PORTLAND TRAIL BLAZERS

Lillard (5) : Dans le dur jusqu’au bout. Pour le Dame Time en Playoffs, il faudra attendre la saison prochaine.  Déréglé par la défense des Pels, il n’a cette fois pas trop insisté, ni en attaque, ni en défense, où il ne s’est pas investi dans l’aide collective en défense. Dame n’a pas joué avec l’urgence qu’on attend d’un franchise player dos au sweep. Contrairement à son collègue des lignes arrières.

Mc Collum (8) : C.J. a tout donné pour prolonger la souffrance. 38 points pour le martyr, à 68% au tir. S’il a mis un peu de temps à trouver ses marques, il a tenu Portland à flot. À l’orgueil, voir plus, comme sur cette bonne vieille flagrante sur Moore, frustré par son panier raté et éventuellement les coups de sifflet. Un C.J. agressif, tranchant, mais bien trop seul ce soir. Il va y avoir beaucoup de réflexion à mener à Portland cet été.

Aminu (7) : Concentré et opportuniste, précieux dans tout le taf de l’ombre et pour sa faculté derrière l’arc. 15 points à la mi-temps, 27 au total. Pas grand chose à lui reprocher, surtout pas dans l’activité, la couverture et l’abnégation. L’une des rares satisfactions ce soir pour les Blazers. 

Turner (6,5) : De l’aide bienvenue à la création, des efforts et des prises de risques pour maintenir un semblant d’activité dans le jeu des Blazers. Mais le système de Stotts était trop prévisible pour prendre le dessus sur cette défense de NO, et ce n’est pas Evan Turner qui allait pouvoir redonner du sens à tout ça.

Nurkic (6) : De l’énergie et de l’envie pour un double-double, mais face à un mutant comme Davis, le Bosnien est fatalement dépassé dans les airs et débordé dans le jeu de jambes pour inverser la tendance. Et la tendance, elle lui a collé 47 points dans la tronche.  

Baldwin (5) : Le coup de poker de Terry Stotts n’a pas fait mouche. Premier remplaçant à entrer en jeu, il n’a pu que constater les dégâts et la cosmo-énergie de Jrue Holiday.

Collins (4) : On l’a surtout vu pour son accrochage avec cette teigne de Rondo, et une double faute technique qui l’a définitivement sorti du match. Maladroit, brouillon, le rookie va pouvoir souffler : il est en vacances. 

Davis (5,5) : Des rebonds, des écrans, mais aucun impact réel sur le match, la série, le destin de son équipe. Comme tout le banc de Portland.

Connaughton (4) : Inutile. Comme toutes les tentatives de son équipe. Davis était trop fort, et le duel des backcourts bien trop déséquilibré. Et quand même le duel du banc est à ce point dominé par les Pelicans, l’humiliation est profonde.

Stotts (3) : Ce genre de match qui pourrait bien être le dernier d’un coach à la tête de son équipe.  

Un sweep. Purement et simplement. Les Blazers ont explosé en vol contre les Pelicans d’un Anthony Davis affamé. Rondo et Holiday ont outremangé Lillard et McCollum ; même Gentry a mangé Stotts. La honte est grande pour les Blazers,  les Pels eux vont sans doute avoir l’occasion de faire mieux qu’en 2015 contre les Warriors, qui les avaient sweepés.