Comment comprendre l’arbitrage en NBA – Chapitre 5 : ces calls qu’il faut absolument connaître
Le 04 mars 2017 à 14:28 par Bastien Fontanieu
C’est un des sujets qui agace le plus les fans au quotidien : l’arbitrage en NBA. Entre marchés non-sifflés, traitements de faveur et changement de décisions au quotidien, suivre un match peut parfois devenir exténuant dans notre Ligue. Comment comprendre les hommes au sifflet ? Voici le guide ultime, pour ne plus avoir à péter un plomb à 3h du matin.
Chapitre 1 : ici
Chapitre 2 : ici
Chapitre 3 : ici
Chapitre 4 : ici
Pas un jour ne se passe, sans qu’une vidéo ne surgisse sur les réseaux sociaux et crée une discorde dans la communauté basket. Tel un péage de la honte, la critique de l’arbitrage en NBA s’est installée dans nos petites habitudes. Non mais regarde, il marche ! Attends, genre y’a pas faute là au buzzer ? Chaque jour, c’est la même. Tout cela est bien triste, mais pour éviter de rester dans cette frustration permanente, il convient de savoir à quel jeu nous jouons. Car c’est bien là le point sur lequel nous allons nous poser et vous inviter. Avant de vous lancer dans un jeu de société, vous lisez bien les règles, non ? Il en va de même pour la NBA, qui a ses propres codes et règles, éloignées de celles enseignées dans toutes les écoles de basket. Oui, cela peut paraître idiot au premier abord, sachant qu’on devrait partager le même bouquin signé James Naismith. Mais il est important d’installer ce premier matelas pour mieux comprendre la suite. Nous allons donc faire ce voyage ensemble, celui qui nous emmènera dans les profondeurs de la Ligue et de ses arbitres.
Chapitre 5 : ces calls qu’il faut absolument connaître
En ayant justement pris le temps d’installer les bases dans le Chapitre 1, Chapitre 2, Chapitre 3 et Chapitre 4, nous allons pouvoir vous fournir ces must have, ces immanquables, ces coups de sifflets qu’on retrouve tous les soirs et autres règles non-écrites, qui font la joie de la NBA. Ce sont des lois de cette Ligue, connues de tous, qui ne représentent pas une vérité fondée mais sont bien présentes au quotidien. Pour rappel, il convient de prendre chaque épisode précédent pour comprendre les calls expliqués ci-dessous : cela vous permettra notamment de capter qu’il ne faut pas attendre d’uniformisation, vue la cadence des matchs enchaînés et le sur-régime imposé aux hommes au sifflet. Vus les arbitres différents, relations différentes et situations différentes, il n’y a pas de véritable modèle prédéfini. Juste des répétitions souvent remarquées. Allez, en piste.
- Le Superstar Call
Le Superstar Call est un coup de sifflet réservé… aux superstars, comme son nom l’indique. Une patate dans un joueur peu connu ne provoquera qu’une faute simple, mais une joue effleurée sur un LeBron James par exemple ? Attention à l’expulsion. Depuis des décennies, la NBA a souhaité protéger ses stars et leur offrir certains avantages pour exceller : les Superstars Calls sont là pour veiller à la hiérarchie des joueurs. C’est le call le plus important à connaître, car il définit de nombreuses rencontres chaque saison. Exemple ci-dessous, avec Jimmy Butler qui reçoit deux magnifiques lancers au buzzer, sur une pichenette de Marcus Smart. Autant être clair sur cette action, si Michael Carter-Williams avait pris ce tir on serait tous rentrés à la maison sans lancers donnés.
- Le Home Call
Le Home Call est un coup de sifflet qui va dans le sens de l’équipe jouant à domicile. S’il y a bien un aspect à connaître en NBA, c’est que les directives ne sont pas tout à fait les mêmes pour les équipes jouant devant leur public et celles évoluant à l’extérieur. Chaque soir, on retrouve des situations qui seraient arbitrées totalement différemment si le lieu était lui aussi différent. Exemple ci-dessous, avec une faute offensive de Carmelo Anthony qu’on a franchement du mal à voir se produire au Madison Square Garden, Paul Pierce profitant pleinement de cette règle en exagérant le contact, pour pousser l’arbitre à prendre une décision sous de potentielles huées.
- Le Make-up Call
Le Make-up Call est la plus belle façon de s’excuser auprès des joueurs, venant des arbitres. En effet, ce coup de sifflet consiste à effacer une action précédente mal jugée, afin d’équilibrer la balance. Par exemple, si une faute offensive est sifflée contre un joueur alors que le trio arbitral réalise par la suite qu’elle n’aurait clairement pas dû avoir lieu, la possession suivante verra le même arbitre “rattraper” sa boulette en sifflant à l’avantage de l’équipe initialement pénalisée. Un and-one, une faute défensive de l’équipe adverse, un écran plus lourd autorisé : le Make-up call est ce qui permet d’équilibrer les compteurs pour éviter un avantage trop flagrant dans les coups de sifflets.
- Le CV Call
Le CV Call peut faire allusion au Superstar Call, sauf qu’on parle de la version négative de ce coup de sifflet. Pour être plus précis, il s’agit des jugements faits en fonction des joueurs et de leurs antécédents, plutôt que le jeu lui-même. Ainsi, un DeMarcus Cousins recevra une faute technique plus rapidement, un James Harden recevra deux lancers plus aisément, Zaza Pachulia provoquera une faute offensive plus fréquemment, grâce ou à cause de leur parcours. Les arbitres connaissent parfaitement les joueurs et leurs habitudes, ce qui peut créer des coups de sifflets parfois automatiques, basés sur leur perception initiale. Une perception qui vient avant tout du CV du joueur et de son image au sein de la Ligue.
- L’International Call
L’International Call est réservé à ceux qui ne viennent malheureusement pas des Etats-Unis. Attention, on ne va pas commencer à traiter les arbitres de racistes ou autres calomnies, mais vous pouvez être sûrs que les joueurs venant d’ailleurs auront parfois des coups de sifflets en leur défaveur. Marcher pour Tony Parker pendant que LeBron fait huit pas, flopping pour J.J. Barea alors que Marcus Smart fera comme bon lui semble, faute offensive de Gorgui Dieng alors qu’il se fait massacrer les bras, Hedo Turkoglu suspendu pour prise de stéroïdes pendant que Dwight ressemble à un Transformer : tous les registres existent en ce sens. Et pour utiliser un exemple flagrant, quoi de mieux que le traitement parfois réservé à Jeremy Lin, un sujet qu’il a déjà évoqué publiquement en affirmant que ses origines pouvaient jouer en sa défaveur ?
- Le Ratings Call
Le Ratings Call est directement lié au spectacle proposé par chaque rencontre. Dans des situations de comebacks en plein dernier quart-temps, l’arbitrage suivra le flow du scénario en donnant davantage de soutien à l’équipe effectuant un grand retour. Fautes moins données, coups de pouce plus fréquents, il s’agit surtout de prolonger le script en évitant de briser un retournement de situation. Exemple ci-dessous, avec le fameux comeback des Lakers en 2000, qui voit Steve Smith se prendre Shaq dans la figure alors qu’il aurait très certainement eu des lancers lorsque les Blazers menaient au score. Le Ratings Call peut aussi marcher pour des posters, qui auraient dû être sifflés fautes offensives.
- Le sifflet avalé au buzzer
Dans la grande majorité des situations de fins de matchs serrés, les arbitres et les joueurs sont d’accord pour se mettre sur une loi, celle de ne pas flinguer l’action ultime avec un coup de sifflet. Cela peut arriver, comme on l’a montré ci-dessus dans le cadre du Superstar Call, mais c’est plutôt rare. Au quotidien, les hommes au sifflet décident généralement de laisser les actions se produire, pour rester dans le cadre du scénario. Couper une séquence alors que l’intensité est maximale, c’est un non-non général qui peut créer des fins de rencontres bordéliques. C’est pour cela qu’on retrouve, par exemple, Michael Jordan laissé en isolation sur Bryon Russell ou plus récemment Kawhi Leonard qui fait marcher sur sa prise de position face aux Pacers.
De nombreux autres calls existent au quotidien en NBA, mais ceux expliqués ci-dessus sont les principaux à retenir. Pour rappel, encore une fois : il n’y a pas de base définie et écrite, car comme expliqué dans les chapitres précédents, le système actuel et les intentions de la Ligue l’empêchent. Mais si vous souhaitez vous rassurer, voici des exemples à retenir. Prochain épisode ? Surprise…