Vincent Collet, concernant la non-sélection d’Evan Fournier : “C’était un choix impossible”

Le 30 août 2016 à 03:08 par Bastien Fontanieu

Vincent Collet

Après avoir vu l’arrière tricolore s’exprimer longuement sur un des épisodes les plus tristes de sa carrière professionnelle, on attendait également quelques mots de la part du sélectionneur : Vincent Collet a tenté d’expliquer son choix, un choix apparemment cornélien.

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Parmi les questions les plus chaudes de l’été, pour n’importe quel fan français aimant la balle orange, on pouvait retrouver ce trio en tête des charts. Pourquoi Kevin Durant a rejoint Golden State, comment Dwyane Wade a pu quitter Miami,… et pourquoi Evan Fournier n’était pas dans les 12 de l’EDF en partance pour Rio. De Thomas Heurtel à Antoine Diot en passant par Mickaël Gelabale et Charles Kahudi, une mini-chasse était malheureusement lancée, car l’étonnement et la frustration dominait le paysage en ce bruyant mois de juillet. D’un point de vue sportif ? Il était bien trop compliqué de laisser Champagne de côté, après deux compétitions solides chez les Bleus et une saison régulière royale à Orlando. Mais cette prouesse fût hélas réalisée par la FFBB, et Vincent Collet en premier, le sélectionneur ayant justement délivré quelques mots découverts dans la double page de Yann Ohnona, ce mardi dans l’Equipe. Sortez vos lunettes, voici la réponse.

Vincent Collet a lui annoncé qu’il appliquerait une ‘prime’ à l’effectif qui aurait qualifié l’équipe pour les JO. Même si le sélectionneur a avoué par la suite que son intention initiale était de réintégrer Fournier après le TQO, l’arrière d’Orlando a finalement fait les frais de cette politique, ainsi que, numériquement, du retour de Thomas Heurtel, absent à l’Euro. La relation compliquée qu’il entretient avec Collet n’aura pas facilité le dossier non plus.

D’où un choix ‘impossible’.

En Argentine, où la France a disputé son dernier tournoi de préparation, une semaine avant le coup d’envoi des JO, le sélectionneur des Bleus Vincent Collet était revenu sur le choix ‘impossible’ auquel il avait été confronté avec le cas Evan Fournier. Il a aussi révélé avoir envisagé de ‘couper’ l’historique Mickaël Gelabale. ‘C’était un choix cornélien. Clairement, quand je suis parti au TQO à Manille, pour moi, deux joueurs a minima allaient réintégrer l’équipe pour les JO. Rudy (Gobert, qui avait renoncé au TQO pour soigner sa blessure) à l’intérieur, Evan à l’extérieur. Mais il se trouve que les joueurs susceptibles de quitter le groupe, qui étaient Antoine Diot, Charles Kahudi et… Mickaël Gelabale ont tous fait parfaitement leur job. Sortir Gelabale aurait été un séisme, en égard à son histoire avec les Bleus. Antoine est celui qui, historiquement, depuis cinq ans, est le plus précieux et fort sur de très petits temps de jeu, en sortie de banc. On ne serait pas champion d’Europe (en 2013) sans lui. Enfin, Charles est là pour son profil défensif et il a donné satisfaction notamment en finale du TQO (83-74 contre le Canada). Une sélection n’est pas une simple addition de joueurs. Il y a des rôles à tenir. S’il devait prendre la place de quelqu’un, ce n’était pas vraiment celle d’Antoine ou de Charles, mais celle de quelqu’un d’autre.

On en revient donc au problème initialement évoqué, lorsque la non-sélection de Fournier avait été officialisée : il y a une vision de la sélection qui semble assez éloignée de ce que la réalité propose, avec un regard maintenu en permanence dans le rétroviseur. Déjà, remettons les choses au clair, Gelabale était limite le plus intouchable des 3 joueurs mentionnés par Collet. Car pour sa dernière compétition avec les Bleus, après autant d’efforts et en montrant une bonne attitude défensive comme au rebond, Mike allait être précieux. Mais derrière ? Certes, historiquement Diot a été solide pour l’EDF, notamment en Slovénie lors du sacre. Mais historiquement, Jim Bilba a aussi été très bon il y a 15 piges. Mais historiquement, on utilisait des troubadours pour envoyer des SMS, il y a 300 ans. Ce qu’on veut dire par là, c’est qu’il est difficile de pouvoir garder cet oeil vers le passé, même récent, quand l’indéniable réalité est celle-ci : Evan est le meilleur scoreur français de ces 12 derniers mois en NBA, point barre. Et dans ce rôle de 6ème homme, on se demande vraiment qui aurait fait le plus de bien, court temps de jeu ou pas. Pour Kahudi, même si offensivement on a pu voir les limites de l’Homme, ses qualités défensives étaient en effet nécessaires. Mais de là à faire passer une finale de TQO contre l’équipe B du Canada devant la perspective de jouer l’équipe A de l’Australie ou des squads comme Team USA et l’Espagne ? Il serait injuste de dire que le choix était aisé pour Collet, dans le sens où le sélectionneur a forcément eu des pressions de droite comme de gauche lors de sa réflexion printanière. Mais au final, les éléments donnés ne sont pas les plus rassurants, ni pour aujourd’hui, ni pour la suite.

L’avenir de l’EDF ne pourra probablement pas s’écrire avec Vincent Collet et Evan Fournier dans la même phrase, cette interview venant de l’Equipe le confirmant une nouvelle fois. Le problème ? C’est que si le peuple semble vouloir du champagne en grande majorité, la FFBB a l’air plutôt chaude pour une nouvelle livraison de Contrex…

Source : l’Equipe

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