Les notes d’Australie – Serbie : un match bien à Serbe pour les Aussies
Le 20 août 2016 à 02:38 par Simon Capelli-Welter
L’Australie a explosé façon boomerang dans cette demi. Ça partait de la défense Serbe, ça revenait dans celle de l’Australie juste après. Pressing constant, jeu rapide, adresse, jeu de passes, écrans, mouvements, agression, étouffement, grand suplex, les Serbes leur ont tout fait dans ce match qu n’en fut jamais un.
Australie
Dellavedova (4) : étouffé d’entrée par la défense serbe, Delly a perdu des ballons dès ses premières montées de balle. Par la suite, s’il a su donner le change en défense, il n’a jamais su trouver la mesure en attaque, au plus grand malheur de la mécanique australienne.
Mills (4) : Patty Bomb a été plutôt maladroit ce soir. Un peu de sa faute (quelques tirs forcés), beaucoup de la défense serbe (qui ne lui a laissé que des tirs forcés). 1/5 de loin à la mi-temps, 1/9 à la fin. Patty Bof.
Ingles (3) : s’est fait mangé tout cru par Kalinic et compagnie. N’a tout simplement pas existé.
Baynes (2) : mauvais comme tout. Dominé dans l’impact, il n’a tout simplement rien fait de bien du match. Pour dire vrai, il s’est limite fait ridiculiser par MAcvan et Radujlica. Comme si sa coupe de cheveux ne suffisait pas.
Bogut (4,5) : toujours utile en défense, toujours motivé, il n’a rien pu faire pour endiguer la dérive des siens. Radulijca l’a dominé comme rarement on avait vu l’Andrew se faire dominer en Fiba. Même ses écrans en mouvement perpétuel n’ont pu sauver l’Australie d’une élimination décevante au vue de l’ensemble de son tournoi.
Andersen (3) : déjà que la Serbie ne lui a rien laissé, il n’avait rien l’air de vouloir prendre non plus. Mauvais choix, mauvais shoots, il s’est complètement englué.
Broekhoff (4) : gros trois points en début de second quand l’Australie n’avait rien à se mettre sous la dent en attaque, histoire d’entretenir l’espoir. Mais vite fait alors, une minute quoi.
Lisch, Goulding, Motum, Martin : comme tous leurs petits copains kangourous, ils n’ont rien pu faire sur ce coup. Les Serbes ont agressé l’Australie d’entrée, exécutant leurs systèmes aussi bien que leur adversaire.
Serbie
Teodosic (7,5) : Même lui s’y est à mis à fond en défense, afin des prendre les Aussies à la gorge d’entrée, profiter du jeu rapide et prendre une confortable avance dès le premier quart-temps. En attaque, il a mis des gros shoots, s’inscrivant davantage dans le scoring que le passing histoire de propulser les siens vers une victoire qui n’a souffert d’aucune contestation. Le match parfait pour les Serbes comme leur meneur de jeu.
Markovic (7) : comment on dit nettoyeur en serbe ? Markovic. Homme à tout faire ? Markovic. 3 and D ? Markovic. Le gars avait placé un contrat sur la tête de Patty MIlls et s’est chargé lui-même de l’éxécution. En plus, il a participé au récital des siens en attaque en ne faisant quasiment aucun mauvais choix, et multipliant les lectures parfaites. Roi de la faute tactique, de la tactique tout court.
Kalinic (6) : couteau suisse parfait. Gros taf au rebond et participation capitale à la circulation et la fluidité des siens en attaque. Irrégulier comme pas deux, il est précieux comme peu quand il joue comme ça. Placement, attaque du cercle, aide défensive, occupation de la ligne de fond, relais : l’ailier parfait en somme.
Macvan (5,5) : énorme taf sur Barnes puis Anderson. Qui lui a d’ailleurs couté en fautes et maladresse.
Raduljica (7,5) : un taf de ouf sur Bogut. Plus solide et assoiffé qu’un pilier de bar. Le taulier ultime. Rebond, roulette, écran, grinta, il n’a pas arrêté de se resservir et à la fin c’est son adversaire qui la gueule de bois. Soirée mousse mousse costaud.
Bogdanovic (6) : un premier passage frustrant, avec une faute de pied, un passage en force bien provoqué par Lisch et un seul panier. Ensuite, Ginobilic n’a rien eu à forcer, l’avance étant faite. Le basket est alors pour lui encore plus facile dans ces conditions (ndr : tellement hâte de le voir aux Kings l’an prochain, surtout si un certain Teodosic le rejoint #teamvlade).
Jokic (4,5) : le seul Serbe en difficulté. Maladresse complète (sauf aux lancers) et petite humiliation personnelle sur un gros scotch de Bogut. 1 sur 6 à la mi-temps. 2 sur 7 à la fin.
Jovic (5) : discret, mais l’intensité défensive serbe n’a pas diminué lors de ses passages. Au contraire. Il a empêché toutes les coupes et trappé comme jamais, feinté les trappes pour mieux contribuer à l’harcèlement perpétuel en défense. C’est simple, les Australiens se sont crus dans la peau d’une meuf en jupe un samedi soir rue de la roquette. À peine eu le temps de poser le pas sur le pavé que l’agresseur était déjà au taquet. Fallait pas mettre un short, diront les plus méchants.
Plaisir d’offrir pour la Serbie, qui a livré le match parfait. Alors qu’on attendait plutôt les Australiens, Milos et ses copains ont joué au basket comme des tueurs à gage qu’ils ont en fait toujours été. Après une finale en Championnat du monde, coach Sasa a su les hisser en finale olympique sur le même modèle : début difficile, bon calcul et gestion parfaite, tout en exigence, systèmes huilés, plan de jeu et humanité, pour finir en beauté contre Team USA. D’ailleurs, leur montée en puissance dans ce tournoi olympique (on reparle de cette « défaite en poule » contre la France) laisse augurer d’une finale de fer contre les Ricains. Les Australiens, eux, se contenteront de se repasser les images de leur gros game en poule contre les Ricains. Il s’agira pour eux de rester concentré, il reste une médaille à jouer contre l’Espagne dimanche.
Source image : NPA2009