Walt Frazier : meneur complet, scoreur inspiré et commentateur coloré

Le 29 mars 2016 à 18:58 par Alexandre Martin

Walt Frazier anniversaire
Source image : montage

En tant que fan NBA, nous connaissons tous Walt Frazier ce commentateur à la voix doucereuse et aux expressions savoureuses qui sévit sur MSG Network à chaque match des Knicks. Mais réalisons nous tous bien quel joueur fantastique fut “Clyde” pendant les 13 saisons où il a foulé les parquets NBA ? Et notamment, ces dix exercices couronnés de succès avec le jersey des Knicks sur les épaules… 

Pas sûr en fait. Car les images des exploits de Frazier ne circulent pas à foison sur YouTube par exemple. Elles sont assez rares ce qui nous empêche forcément d’apprécier à sa juste valeur le champion qu’a été ce bon Walt. Pourtant nous parlons ici d’un meneur qui a sérieusement dominé son époque. Il est arrivé en NBA en 1967 chez les Knicks qui l’ont choisi en cinquième position du premier tour de la Draft. Il a beaucoup progressé entre sa saison de rookie et de sophomore, doublant ses statistiques aux points (de 9 à 17,5) et à la passe (de 4 à 7,9 de moyenne) tout en imposant, au fur et à mesure de sa présence sur les terrains, son style tout en fluidité, en technique et en vista.

Dès sa troisième saison (1969-1970), Walter va former – avec le duo Dave Debusschere et Willis Reed – une triplette qui va porter New York jusqu’à la première bague de son histoire. Une bague obtenue de haute lutte en Finales contre les Lakers de Jerry West, Wilt Chamberlain et Elgin Baylor. Il aura fallu 7 matchs aux Knicks pour venir à bout des Angelinos cette année-là. Et si Willis Reed fut élu MVP de ces Finales pour avoir su bien résister au grand Wilt, il ne faudrait pas oublier que c’est le collectif qui a permis au new yorkais de triompher. Il ne faudrait pas oublier non plus que dans l’ombre de Reed, Walt Frazier envoyait 17,6 points, 7,7 rebonds et plus de 10 caviars par match. Il ne faudrait pas oublier la ligne de stats monstrueuse qu’il a posé lors du Game 7 décisif et archi-dominé par les Knicks : 36 points et 19 passes décisives ! Mais ce soir-là, le Madison Square Garden n’avait d’yeux que pour Willis Reed qui a joué blessé, en serrant les dents et en défendant superbement sur Chamberlain. Si Frazier avait hérité du titre de MVP de ces Finales, cela n’aurait pas été un scandale, loin de là.

Trois saisons plus tard, toujours emmenés par un excellent collectif dont Frazier est le fer de lance désormais en association avec Earl Monroe à l’arrière, les Knicks réalisent une excellente saison régulière. Avec plus de 21 points de moyenne, l’ami Walt est le meilleur scoreur de l’équipe. Ses pénétrations chaloupées, ses bons choix de tirs, son sens de la passe et du rebond font mal. Dans son sillage et archititecturé donc autour d’un quatuor Frazier – Monroe – DeBusschere – Reed, New York va une nouvelle fois avancer jusqu’en Finales pour y rencontrer les Lakers. Et une nouvelle fois, les Knicks vont triompher avec un Willis Reed qui va se récupérer son deuxième MVP de Finales, bénéficiant du fait qu’aucun joueur ne sortait vraiment du lot au sein de cette équipe de la Big Apple et avouons-le d’une certaine hype – malgré une saison très moyenne – qui a dû influencer les votants au moment de la décision. La défense de Reed sur Wilt Chamberlain, et son aura ont eu raison de la vista de Frazier ou du gros double-double de moyenne (16/11) envoyé par Dave DeBusschere. Là encore, si Walt avait été nommé MVP, nous aurions été loin de l’anomalie…

Walt “Clyde” Frazier est bel et bien une figure emblématique des Knicks. Son jersey au numéro 10 trône d’ailleurs au plafond du Madison Square Garden. Son esprit très fairplay et toujours aussi cool transparait tout aussi abondamment dans ses commentaires qu’il était évident quand on le voyait sur un parquet.

Ce meneur barbu est une véritable légende des Knicks. Il a été l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur de cette équipe New York dominatrice et baguée à deux reprises, les deux seules de son histoire. Donc, aujourd’hui, quand vos yeux peinent à regarder l’écran car trop éblouis par les vestes méchamment bariolées de Frazier, n’oubliez pas que c’est une légende que vous regardez et écoutez…

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